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La réalisatrice sénégalaise Angèle Diabang a reçu, vendredi, le prix de la meilleure réalisatrice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) pour son film "Un air de kora", en compétition officielle au Festival panafricain du cinéma et de la télévision d’Ouagadougou (FESPACO).
Le prix doté d’une enveloppe de 10 millions de francs CFA "reconnaît et promeut la contribution de la femme dans le développement de la région".
La cérémonie officielle de remise des prix spéciaux a été organisée dans le cadre de la 26ème édition du FESPACO au Burkina Faso.
Le jury a apprécié "la qualité artistique" du film "Un air de Kora", qui retrace l’histoire impossible entre une fille musulmane voilée et un moine chrétien.
La lauréate Angèle Diabang se dit "très contente et ravie pour le Sénégal, avec ce premier prix qui distingue une réalisatrice".
"Je suis d’autant plus contente que c’est ma deuxième fiction, je suis réalisatrice de documentaire, pas de fiction et c’est avec humilité que j’ai travaillé sur ce projet pour faire la fiction", explique-t-elle.
La réalisatrice sénégalaise avoue qu’elle a eu "beaucoup de complexes et de difficultés".
"Aujourd’hui, je suis contente. Ce prix m’encourage vers mon projet de film +Une si longue lettre+ (adaptation du roman de Mariama Ba). Il encourage toutes les réalisatrices, les personnes qui veulent se lancer vers quelque chose qu’ils ne pensent pas pouvoir faire", ajoute Diabang.
Le prix "Ousmane Sembène" de la fondation Ecobank, a été remis au réalisateur camerounais Jean Pierre Bekolo pour son film "Miraculous weapons" (Les armes miraculeuses).
"On ne peut pas mieux faire en associant notre nom à celui du grand Sembène Ousmane. Il a résisté au colonialisme, au néocolonialisme, il a utilisé le cinéma et la littérature pour défendre l’Afrique, je crois que nous ne devons pas abandonner un thème aussi important que l’être humain", soutient le réalisateur camerounais.
"Notre cinéma doit être un peu plus ambitieux, nous devons arrêter nos petites histoires de chambre, de quartier, parce que ce que l’Afrique a vécu et vit depuis des siècles, est presque un questionnement permanent sur ce que nous sommes", estime Jean Pierre Bekolo.
Il ajoute: "le film parle de la vie, de la mort et de la lutte contre la mort et nous interpelle tous, parce que nous avons accepté que nos vies d’Africain comptent. Nous sommes condamnés à mort par la misère, les guerres, la dictature, nos corps d’africain ne sont pas considérés".
Au total dix-sept prix spéciaux ont été décernés aux différents films en compétition dont neuf seront remis lors de la clôture ce samedi du FESPACO.
Selon le président de la commission des prix spéciaux, Driss Falien Ouédraogo, "14 jurys ont travaillé sur ces prix spéciaux et l’enveloppe financère globale remise aux différents lauréats s’élève à 110 millions de francs CFA".
APS