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La star indienne VAIDEHI arrivée en Côte d'Ivoire le 16 mars 2010, Abidjan prétend avoir terrassé Dakar, tant la mobilisation des fans était à son comble. Des milliers d'ivoiriens dans les rues, issus de tous quartiers se sont dépêchés pour voir en vrai la star de leur série télé.
De son vrai nom Pallavi Kulkarni, cette jeune indienne âgée de 22 ans saisit les opportunités pour donner un sens officiel à ses visites. En Côte d'Ivoire, elle déclare qu'elle se bat pour la promotion des femmes dans la société.
Dans tous les cas, cette visite suscite bien des questions. S'il faut pour le commun des mortels, se féliciter de la tournée de cette charmante demoiselle, la ferveur populaire démesurée autour de chaque visite doit réveiller nos esprits critiques.
Dans cette mondialisation culturelle et économique, Il est pitoyable de remarquer que l'Afrique y trouve difficilement son compte ou parfois pas du tout. L'effet VAIDEHI est une autre facette de cette globalisation où l'Inde, puissance économique galopante ,voudrait aussi devenir une puissance culturelle qui vend ses produits par le canal culturel.
Pour cet ambitieux projet, le modèle indien n'a rien de différent du modèle occidental quant à l'impérialisme culturel. Rappelez vous, depuis plus 40 ans les africains sont bombardés de HIP HOP, RNB ,de série américaines (DALLAS , RICK HUNTER) , de séries françaises ( HÉLÈNE et les garçons ) de dessins animés européens ( BOUBA, SPIROU ) ...Tout cela au grand détriment de créations culturelles africaines.
Au même moment l'art africain n'est pas capable de s’exporter, faute de créativités, de promotions mais aussi de stratégies adéquates.
Chaque déplacement de VAIDEHI en Afrique fait gagner à l'Inde des points considérables, qu'on le veuille ou pas. Ces avantages qui échappent à la vigilance des africains, sont extrêmement importants pour le grand bénéficiaire indien.
En effet, les nombreux produits dérivés labellisés VAIDEHI (à savoir vêtements, chaussures, autres fringues pour femmes etc.) proviennent de l'Inde. Même s'ils sont fabriqués parfois chez nous, les matières premières peuvent provenir d’Inde. Cela est tellement probable que les gens recherchent l'authenticité et essaient de s'identifier à leur star, donc à utiliser les produits qui viennent directement du pays de leur star.
Pour un esprit naïf, tout ça est beau et il n’y a pas de mal dans ça !
Oui en effet, mais il y a une problématique qui se pose à savoir la tendance dangereuse de l'impérialisme culturel, après l'impérialisme économique car les deux vont de pair de nos jours.
De même L'Afrique est condamnée à ne jamais trouver son compte dans cette mondialisation où elle est l'éternel débouché de chaque puissance industrialisée.
Pour le Cas de l’Inde, le virus économico-culturel indien peut faire plus de dégâts en Afrique que celui des occidentaux. En effet, l’impérialisme occidental s’est fait dans une relation caractérisée par la force et la violence. Les différences assez évidentes de façon de vivre entre occidentaux et les africains ne favorisaient pas une relation de confiance et un impérialisme pacifié. Pour les occidentaux, il fallait imposer leurs produits.
Du coup ,les tentatives de protection des africains ont joué pour limiter les dégâts et mieux se protéger avec leurs faibles armes.
Concernant le cas indien, tout comme pour la Chine, l'Inde est aujourd'hui une grande puissance économique de production, mais la majeure partie de sa population est pauvre (faute de répartition) et donc les africains s'identifient à ceux là. De plus les indiens, les chinois et les africains ont beaucoup de similitudes tant dans les régimes alimentaires basés principalement sur le riz que dans les habillements.
Enfin dans la psychologie intérieure de l'Africain, L'inde et la Chine sont des pays pas encore totalement développés, donc il y a une certaine tendance à la solidarité économique et non à la méfiance.
Voilà le piège est là. Les indiens ne sont pas pauvres. Ils sont justes nombreux, tout comme les chinois.
Aujourd'hui, avec les délocalisations des plus grandes entreprises des puissances occidentales, vers l'Inde et les investissements que ces dernières ont mobilisé pour avoir une main d'œuvre indienne qualifiée, L'inde a su saisir les opportunités pour se développer.
À son tour de conquérir les pays « soit disant amis et solidaires et qui nous ressemblent », et cette stratégie cohérente est en phase avec les nouveaux paradigmes de la guerre économique d'obédience néolibérale.
Les indiens sont en guerre mais les africains ne le savent pas. VAIDEHI est une arme fatale que seuls des soldats d'un nouveau genre doivent comprendre.
Dans cette crise économique qui n'a pas encore fini d'avoir des effets grippaux sur l'économie mondiale, L'Inde remerciera de mille mains le déplacement de VAIDEHI qui constitue un vecteur de consommation de produits indiens et surtout un moyen de confortation de la Cote « pro indienne » dans les préférences africaines. Cette consommation de produits indiens au détriment d'autres produits n'est jamais une petite chose pour le Pays du Grand sage Gandhi.
Problème: La mondialisation a fait l'objet de beaucoup de théories et beaucoup de promesses. Les africains en majorité y ont cru. Peu d'africains sont en mesure de démontrer que leur compte était bon dans les échanges du grand Village planétaire.
De toute évidence, les plus optimistes d'entre nous avaient misé sur le coté culturel. En effet, après un échec manifeste de la mondialisation économique (Dans cet échec tout le monde se plaint, occidentaux et africains), les esprits se tournèrent vers la paix mondiale, le développement culturel et plus de diffusions de connaissances dans le monde.
Aucune étude sérieuse ne peut démontrer que ces attentes secondaires ont été acquises. Les guerres n'ont pas disparu dans notre monde et doivent dans beaucoup de cas être entretenues par des motifs économiques cachés. La convergence réelle des connaissances au niveau mondiale est loin d'être une réalité.
De même, l'Économique parvient toujours à conquérir le Culturel en le contaminant. Tout se passe comme toute chose devient économique au final.
Avec l’internet, l'espoir est encore permis pour mieux diffuser les cultures africaines mais cela ne se fera pas dans le néant. Il faudra former, financer et surtout avoir la volonté d'exister c'est dire de se battre dans cette nouvelle guerre économique mondiale où tout le monde est un ennemi potentiel. Il faudra vendre plus aux autres et leur acheter moins .... En clair le Jour où notre SANEEX de Thiès fait l'objet des toutes les attentions en Inde , on peut avoir confiance au système, sinon il faudra avoir une lecture assez critique qui s'ajoutera aussi à la ferveur populaire actuelle.
SOURCE : SENETOILE NEWS