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Une consultation nationale sur le thème : « L’éducation à la paix et à la non-violence en milieu scolaire » s’est ouverte, hier, à Dakar. Organisée par la section sénégalaise du réseau ouest-africain pour l’édification de la paix (Wanep), la tenue de cette activité est motivée par un constat : une très faible prise en compte de l’éducation à la paix et à la non-violence dans des programmes et stratégies du secteur éducatif.
Le guide pour l’éducation à la paix du réseau ouest-africain pour l’édification de la paix (Wanep) a été lancé, hier, à la fondation Konrad Adenauer. C’est dans le cadre d’une consultation nationale axée sur la promotion de la culture de la paix et de la non-violence dans les écoles. L’idée est de « développer un espace scolaire apaisé à tous les niveaux ». Ce guide, expérimenté dans 7 pays de l’Afrique de l’Ouest et basé sur les expériences du Wanep, va donc constituer un document de référence pour l’éducation à la paix et à la non-violence.
Il est question, selon Bijoue Birch, une des panélistes, de voir la stratégie de mise en œuvre l’éducation à la paix, d’évaluer son rôle dans le comportement psycho-social, les difficultés rencontrées dans le suivi-évaluation…
Au menu des échanges figurent les manifestations et les conséquences des conflits et violences en milieu scolaire sénégalais, les programmes jeunesse et éducation à la non-violence et à la paix en Afrique de l’Ouest et le rôle des directeurs d’écoles dans l’instauration d’une culture de la paix dans les établissements scolaires.
Les acteurs entendent ainsi contribuer au développement des stratégies éducatives, à l’analyse des pratiques de l’éducation à la paix, à l’identification des stratégies, à l’appréciation de la pertinence pédagogique des guides pratiques pour la mise en œuvre de l’éducation à la paix et à la non-violence. Pour Gaspard Onokoko, membre du Wanep, il s’agit alors de « faciliter l’échange à partir de diverses expériences sur les causes de conflit et renforcer les capacités en matière de promotion d’une culture de coexistence ». « Nous voulons aussi proposer un plan d’actions pertinent pour déboucher sur une formation des formateurs », a-t-il ajouté.
Pour le coordinateur du Wanep/Sénégal, Alfred Gomis, « les motivations sont la recherche, l’édification et la consolidation de la paix à tous les niveaux ». A son Avis, il faut « agir pour contribuer au développement et à l’avènement d’un espace scolaire apaisé à tous les niveaux ».
Faible implication des parents et des enseignants
Le représentant du ministre de l’Education nationale, l’inspecteur Dibor Bakhoum, a salué la consultation qui « va en droite ligne des recommandations du manuel de référence de la Cedeao sur l’éducation à la paix ». Il a fait savoir qu’une telle initiative « participera à la prise de décisions pour un système éducatif de qualité à travers un diagnostic ». Sur les conflits scolaires, Gaspard Onokoko a soutenu que nos écoles sont devenues des terroirs fertiles des inégalités sociales et de la violence. « Nous devons, a-t-il poursuivi, construire une société fondée sur les différences si enrichissantes, le pardon, la tolérance et une culture de paix et de droits humains ». Il a aussi rappelé la finalité qui est de développer la capacité à résoudre les conflits, non sans déplorer « l’ignorance, [au Sénégal] des enseignants des cadres de dialogue, de gestion et de résolution des conflits, ainsi que la faible implication des parents d’élèves (25 %) dans la résolution des conflits scolaires ».
Le Sénégal fait face, selon lui, à un manque de ressources matérielles, financières et de dispositifs d’appui permanent dans les établissements. M. Onokoko a aussi regretté les pesanteurs socioculturelles et la rupture qui existe entre l’élémentaire et le secondaire pour un meilleur suivi.
Amadou DIOP
SOURCE: http://www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=36374:culture-de-paix-et-de-non-violence-dans-les-ecoles-le-reseau-ouest-africain-pour-ledification-de-la-paix-lance-son-guide&catid=140:actualites