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L’artiste, musicien et chanteur Wasis Diop a fait fort jeudi dernier à l’Institut français Léopold Sédar Senghor, pour un concert événement inscrit dans la quinzaine de la Francophonie.
La voix de Wasis Diop est si chaude et si rocailleuse qu’elle perce les lieux plongés dans une bruyante quiétude avec des gens obligés, dans un certain brouhaha, de se mettre sur des nattes, juste devant le podium, pour suivre cette balade en mélodies et en concepts philosophiques. Le Théâtre de verdure de l’Institut français a certainement été rarementaussi pris d’assaut. Tout le monde n’a pas eu le privilège de voir Wasis. Malgré un nouveau podium et un nombre très fourni de chaises, des mélomanes sont restés sur le carreau. Cela sentait bon !
Côté récital, ce qui donne encore plus de charme à cette prestation, c’est cette faculté à migrer d’une voix rauque à une autre qui l’est moins ; douce disons ! Ou encore cette aptitude de Wasis à promener avec nonchalance sa longue et imposante silhouette sur la scène. C’est un moment d’une grande convivialité avec un artiste qui, durant près de deux heures, a chanté la femme, s’est rappelé ses voyages avec la rencontre de ces Sénégalais devenus indispensables dans tous les pays.
Dans une allusion à la journée internationale de la Francophonie, Wasis Diop reprend Serge Gainsbourg et salut la Francophonie en citant Thomas Sankara qui soutenait : « Nous avons payé cher cette langue pour nous l’approprier ».
Les tubes se succèdent et bercent les spectateurs. Ainsi, pour le morceau « Raï M’Bélé », le public a merveilleusement accompagné le chanteur. Il chante le père, la famille dans « Am Bay » sur un air sud-africain avec un peu de rock. Dans « Soweto Daal », il fait un clin d’œil à l’esprit de Nelson Mandela. Pour le clap de fin, « Jiné Ji » est proposé, un morceau qui raconte l’être surnaturel qui dort en chacun de nous. Un morceau joué en compagnie de celui qu’il décrit comme détenant « la profondeur des chants du Sénégal », l’artiste El Hadji Ndiaye.
Au-delà, Wasis a cette drôle de façon de communier avec Pablo Moustapha, l’homme aux doigts magiques qui fait sortir de son accordéon toutes sortes de mélodies. Avec Wasis, il est un des piliers de cette soirée et participe à donner une autre dimension à cette rencontre. Après chaque chanson, une réflexion poignante est proposée. On avait l’impression d’être dans ces grandes veillées africaines autour du feu, où le verbe est exalté.
A. M. NDAW
DOCUMENTAIRE: « GALERIE NATIONALE », UNE PLONGÉE DANS L’UNIVERS DE JOE OUAKAM
Avant le concert, un documentaire de Wasis Diop intitulé « Galerie Nationale » a été projeté. Ce film nous plonge dans l’univers de Joe Ouakam. Une production qui peint également cet artiste atypique, imprévisible, avec tout le mysticisme qui l’entoure. Joe parle de la première édition du Festival Mondial des Arts Nègres (Fesman) tenu en 1966, du discours d’André Malraux, de la réplique d’Aimé Césaire lors de cette rencontre culturelle, entre autres. Ce documentaire s’est terminé avec une image de feu Omar Ndao, ce militant infatigable de la culture. Pour le défunt, Wasis Diop aura quelques mots : « C’est extraordinaire, il continue toujours de nous narguer Omar Ndao ».
A. M. NDAW source: http://www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=37617:quinzaine-de-la-francophonie-wasis-diop-imperial-a-linstitut-francais&catid=78:a-la-une&Itemid=255