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Contribution- Célébration du Centenaire de la naissance de Serigne Abdou Khadre- «Touba rend hommage à l’imam des imams»

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SERIGNE ABDOU KHADRE

 L’OBSEtre supérieur, aux prédispositions précoces, enclin à la solitude, à la méditation et à l’adoration du prophète Mohammed (saw), le qualificatif  le plus répandu à l’évocation du nom de Serigne Abdou Khadre est : Un homme de Dieu. Ceux qui l’ont  approché durant sa vie sont, les uns après les autres, frappés par la foi qui l’habite et qui imprègne chacun de ses gestes, par le rayonnement qui émane de sa personne. Le centenaire de la naissance de cet homme de Dieu sera célébré ce lundi 27 octobre à Touba, la sainte.

 

 La naissance de Serigne Abdou Khadre

Fils de Sokhna Aminatou Bousso, Serigne Abdou Khadre Mbacke est né le vendredi 3 Moharam (Tamkharit) de l’an 1333 H (1914) à Dar El Amine El Khabir plus connu sous le nom de Ndame. Les chroniques qui retracent sa vie constituent pour les musulmans un réservoir inépuisable d’exemples à suivre, de gestes à méditer et de vérités à retrouver au quotidien. En atteste les propos illustratifs de la dimension prodigieuse de cet grand homme,  tenus par  Serigne Touba Khadimou Rassoul  suite à sa naissance.

Informé de l’heureux événement par Serigne Dame Abdourahmane Lo, Cheikh El Khadim a demandé à MameThierno Ibra Faty de se rendre à Ndame pour faire le nécessaire requis en de pareilles occasions. Au moment du départ, après lui avoir donné sa bénédiction, Serigne Touba dit à  Mame Thierno : « Au nom et par la baraka de ce nouveau-né que tu vas visiter, sache qu’au cours de ton voyage, à l’aller comme au retour, tous ceux que tu auras à rencontrer ou à voir sont préservés des flammes de l’enfer ! « 

 

Serigne Abdou Khadre et le Coran

Serigne Abdou Khadre a passé les premières années de sa vie remplie de bienfaits à Ndame. A l’âge de 7 ans, Serigne Touba Khadimou Rassoul qui devait lui apprendre ses premières leçons d’alphabétisation,  envoya Serigne Matar Sourang le chercher pour l’emmener à Diourbel. Un voyage  empreint d’instructions à respecter  durant tout  le trajet Ndame-Diourbel. Serigne Touba Khadimou Rassoul  dit à Serigne Matar Sourang de ne pas  se déplacer avec Serigne Abdou Khadre sous le soleil et d’éviter de l’exposer aux regards des gens. Des instructions scrupuleusement respectées par ce dernier.

Serigne Abdou Khadre séjourna ainsi auprès de son vénéré père durant quelques jours avant de retourner à Ndame auprès de Serigne Dame Abdourahmane Lo pour apprendre le Coran. Plus tard, il est confié à Serigne Mbacké Bousso pour une maitrise sans équivoque du Livre Saint. Ce dernier demanda à Serigne Birahim Ndiaye de s’occuper de son enseignement suivant une approche pédagogique calquée sur la dimension religieuse du fils de Khadimou Rassoul.

Pendant son séjour à Guédé, les témoignages reçus ont révélé qu’étant très jeune, Serigne Abdou Khadre montrait déjà les traits d’un homme distingué, très préoccupé par son Seigneur, par les sciences religieuses, les hadiths et l’histoire de l’Islam.

Un comportement qui nous rappelle celui du Prophète Mouhammed (saw) relaté dans le livre «Amsya». Comme le révèle Bousseyrie «Le Saint Prophète a un don inné de l’adoration. Même étant très jeune, il a toujours rendu un culte à son seigneur».

A un temps record, Serigne Abdou Khadre maitrisa le Coran et écrivit un «Kamil», comprenez «Livre Saint». Il a ensuite fait un bref séjour à Diourbel auprès d’un grand érudit Serigne Mamadou Dème avant de revenir auprès de Serigne Mbacké Bousso pour terminer ses études de droit islamique, de philosophie, de grammaire, en somme de toutes les sciences religieuses.

 

La vie et l’œuvre  de Serigne Abdou Khadre

Durant toute sa vie, Serigne Abdou Khadre a mené sa mission en parfaite conformité avec la Sunna. Il ne s’est jamais départi de ses obligations divines quelles que soient les situations dans lesquelles il se trouvait. Serigne Abdou Khadre était un adepte  de l’orthodoxie et accordait une importance particulière aux recommandations de l’Islam.

Serigne Abdou Aziz Sy Dabakh disait «qu’il est le prototype des guides car il respecte et vivifie la voie de Serigne Touba Khadimou Rassoul en serrant de très prés le Coran et la Sunna du Prophète Mohammad (saw)».

Serigne Abdou Khadre ne polémiquait  jamais. Il n’accordait aucune importance aux biens matériels. Il attendait tout de Serigne Touba. De son vivant, il n’a eu que trois maisons : Bakhdad (fondé en 1938 sous le ndiguel de Serigne Mouhamadou Moustapha 1er Khalif de Serigne Touba où il a reçu plusieurs fois la visite du Prophète Mohammad), Boustane (fondé en 1981 sous la direction de son fils ainé Serigne Modou qui s’occupait des travaux champêtres et du fonctionnement  des daaras) et le domicile de Touba.

Des concessions sans valeur matérielle cependant. L’on se rappelle d’ailleurs  qu’il a toujours refusé de transformer en bâtiments son domicile de Touba. Jusqu’aux années 72-73, il  était fait en grande partie de tôles  au grand regret de ses frères et des talibés.

A ce sujet, Serigne Mouhamadou Lamine Diop m’a raconté qu’un jour feu Ndiouga Kébé avait remis à Serigne Abdou Khadre 1.000.000 de FCfa en guise d’adiya  en lui demandant d’utiliser l’argent pour transformer sa maison de Touba, conformément à l’architecture de la ville sainte. Mais le marabout ne pouvait se permettre une telle chose au moment où, tout près de lui, des musulmans peinaient à manger à leur faim. Et l’intégralité de ce pactole (à l’époque) a été distribuée aux nécessiteux qui en avaient le plus besoin. N’eut été la détermination et la ruse de Serigne Abdou Lahat, aucun changement ne serait apporté à son domicile de Touba.

Fin sunnite, Serigne Abdou Khadre se préoccupait toujours des conditions de vie de ses coreligionnaires et consacrait tout son temps à la prière, à la méditation, à l’enseignement coranique et au respect strict des fondamentaux de l’islam. Il a prié en public pendant 55 ans et a dirigé les prières familiales jusqu’au jour où il fut chargé d’exercer les fonctions d’imam de la grande mosquée de Touba par Serigne Abdou Lahat.

Serigne Abdou Khadre a été l’imam de la grande mosquée de Touba pendant 21ans durant lesquels il a toujours, pendant ses prêches, exhorté les musulmans et particulièrement les mourides au travail, à la prière et à la rectitude conformément aux recommandations de Serigne Touba Khadimou Rassoul et aux prescriptions de l’islam. En plus de ses charges d’imam de la grande mosquée de Touba après la disparition de son frère Serigne Fallou Mbacké, Serigne Abdou Khadre n’avait jamais manqué une prière à la mosquée qu’il avait construite dans son domicile.

Digne représentant de Khadimou Rassoul, Serigne Abdou Khadre ne sous-estimait personne. Il cherchait toujours à mettre à l’aise son entourage et rendait très souvent visite à ses parents ou ses talibés, quelle que soit la distance. Il aimait d’ailleurs rappeler aux gens les liens de parenté qui les unissent.

Quatrième Khalife de Serigne Touba Khadimou Rassoul pendant 11 mois seulement, Serigne Abdou Khadre a quitté ce bas monde en 1990 à l’âge de 77 ans,  laissant derrière lui un sentiment d’inachevé.

Pape SENE, Journaliste

Consultant en Communication

                                                          

SOURCE: http://www.gfm.sn/contribution-celebration-du-centenaire-de-la-naissance-de-serigne-abdou-khadre-touba-rend-hommage-a-limam-des-imams/