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Après les textes de Senghor, mis en musique en 2005 dans «Entre Seine et Sine », le poète et musicien s’inspire aussi du poète français Paul Valéry dont il va harmoniser Corona et Coronilla, un recueil de poèmes publié à titre posthume en 2008. Le spectacle, qui s’intitule «Emotions Blanches et Nègres», se déroulera les 13, 20 et 27 novembre au Centre culturel Keur Meïssa. Ce projet de Meïssa Mbaye compte parmi ceux qui ont été retenus pour le Sommet de la Francophonie des 29 et 30 novembre. Dans la matinée d’hier, lundi 10 novembre, il présentait son projet à la presse
Qu’elles soient conscientes ou inconscientes, nous avons souvent de « bonnes » raisons de nous lancer dans une aventure. Pour le poète et musicien franco-sénégalais, c’est sa rencontre avec Senghor, le poète, l’humaniste. L’homme d’Etat, lui, il dit l’avoir combattu pendant ses années d’étudiant. Mais il se retrouve plus tard à animer des projets pédagogiques qui font qu’il sillonne une bonne partie des lycées français, et où il met en musique des poèmes de Senghor. Une étiquette qui finit par lui coller à la peau, puisqu’en 2006, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) lui demande de travailler sur le centenaire de la naissance du président-poète.
Il faut dire qu’entre-temps, son album « Entre Seine et Sine » voit le jour, ce qui lui donne une certaine «légitimité». Nous sommes en septembre 2005 et cette œuvre, comme il dit, est «un voyage musical dans l’imaginaire poétique de Senghor».
Quelques années plus tard, une autre rencontre. Meïssa Mbaye fait alors la connaissance de la directrice du Festival Voix Vives de Méditerranée en Méditerranée. C’était il y a un an, alors qu’il joue à Sète, là même où naquit le poète français Paul Valéry en 1871. Maïté Valles Bled lui suggère alors de mettre des notes de musique sur les textes de Paul Valéry, «un homme très engagé politiquement et qui n’a rien du poète bourgeois contemplatif». Il accepte, même s’il dit que «l’œuvre du poète est difficile d’accès».
Le musicien choisit alors de s’inspirer de Corona et Coronilla, un recueil de poèmes «écrits comme des chansons», et qui raconte la relation secrète sur fond de correspondance amoureuse et érotique que le poète entretient à une période de sa vie (il est marié) avec Jeanne Loviton plus connue sous son nom d’auteur, Jean Voilier. Il a 67 ans, elle en 34. Si Corona et Coronilla narre une vieille histoire, il ne sera pourtant publié que très récemment, en 2008, donc plus de 60 ans après la mort de Paul Valéry (1945), parce que la famille du poète souhaitait garder le « silence ».
Pour mener à bien son projet, Meïssa Mbaye va voir celui qui est le directeur de l’Orchestre national depuis 2010, Tidiane Diallo. Ce qui facilite les choses, c’est qu’ils ont fait leurs classes ensemble au Lycée Blaise Diagne. Aux yeux de Tidiane Diallo, c’est «un projet original, parce qu’en général on se contente souvent de plaquer une musique sur les textes déclamés, ou alors on improvise. Ici, c’est pensé, réfléchi et bien élaboré ».
Pour ce qui est de l’œuvre de Senghor, l’Orchestre national va seulement revisiter «Entre Seine et Sine». Ils ont donc commencé par les textes de Paul Valéry, sur des notes de xalam et de balafon. La calebasse aussi, que l’on oublie trop souvent. Parce que comme dit le chef d’orchestre, Alassane Cissé, leur «rôle est de défendre et de valoriser le patrimoine». Ils ont donc adapté leurs instruments et travaillé sur une rythmique africaine. Il dit encore qu’il est plutôt «facile de collaborer avec quelqu’un comme Meïssa Mbaye, puisqu’il est déjà musicien».
Après le spectacle, Meïssa Mbaye envisage de poursuivre l’aventure avec l’Orchestre National. Il a aussi quelques projets avec la direction du Livre et de la Lecture, pour donner ou redonner aux élèves le goût de lire. L’après-midi de ce jeudi 13 novembre sera d’ailleurs consacrée à des ateliers pédagogiques destinés au public scolaire. Ce sera à la Maison de la Culture Douta Seck.
SOURCE:http://www.sudonline.sn/senghor-et-paul-valery-en-do-re-mi_a_21598.html