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L’OBS – En marge de la leçon inaugurale de l’Ebad portant sur le thème : «Plaidoyer pour une synergie dans les politiques et actions de préservation du patrimoine documentaire en Afrique : cas de l’espace Cedeao», la directrice des Archives du Sénégal s’est confiée à L’Observateur.

Le déplacement des Archives du Sénégal est en cours. Beaucoup redoutent des pertes importantes de documents. Ces appréhensions sont-elles justifiées ?

 

Nous sommes même tentés de le qualifier de déménagement du siècle car il s’agit de déplacer une vingtaine de kilomètres linéaires qui se sont constitués depuis plus d’un siècle. Ensuite, les archives procèdent d’un classement, ce ne sont pas des piles de livres ou d’habits que l’on déplace pour les empiler dans un carton et les transporter jusqu’au site d’accueil. Il faudra allier tact et minutie, c’est une entreprise qui constitue un grand défi pour la direction des Archives du Sénégal. Le site d’accueil, Central Park ou ex 4C doit accueillir les Archives nationales du Sénégal sur une superficie de 2 500 m2. Faire partir un ministère en deux ou trois jours c’est facile, mais déplacer une mémoire centenaire n’est pas chose aisée, cela demande du temps. Il y a aussi des lenteurs administratives qui nous imposent une certaine contrainte, mais des mesures conservatoires ont été prises. En rapport avec le ministère de tutelle, le Secrétariat général du gouvernement, nous avons convenu de fermer les Archives nationales au public. C’est une mesure exceptionnelle qui intervient dans une situation exceptionnelle car il est impossible de continuer à assurer le service, car on travaille au recollement des fonds et collections, en même temps au reconditionnement des dossiers et articles. Voilà, entre autres, les raisons qui expliquent le retard que nous accusons dans le déménagement.

 

 

Quel est aujourd’hui l’état du patrimoine bâti au Sénégal?

Concernant les Archives nationales, nous avons un fond documentaire d’archives composé de quatre fonds. Celui du Sénégal colonial qui part de 1816 à 1958, celui de l’Aof qui part de 1895 à 1959 et celui de la Fédération du Mali qui va de 1959 à 1960 et à partir de 1960 celui du Sénégal indépendant. Les Archives du Sénégal sont abritées au Building administratif depuis le 15 mai 1954, mais pour des locaux qui étaient prévus pour abriter 8 km d’archives on en est à 20km. Il y a une saturation des locaux et les versements d’archives ne sont plus possibles aux Archives nationales. Le drame est que des archives sont en train de souffrir au niveau des départements ministériels et de l’administration centrale. Le vœu le plus cher de la communauté archivistique c’est l’édification diligente de la Maison des archives qui peut prendre correctement en charge le patrimoine archivistique national.

Quel est le rapport des Sénégalais avec les archives ?

La direction des archives abrite également une bibliothèque qui office à titre de bibliothèque nationale, le Sénégal n’en disposant pas. Cela fait beaucoup en termes de collections conservées et c’est au bénéfice des utilisateurs de tous bords qui nous assaillent quotidiennement car les archives sont un passage obligé pour qui veut trouver un texte ou un décret de loi, les arrêtés et les décisions du ministère de la Fonction publique pour tous les fonctionnaires et agents de l’Etat, pour les pensions de retraite et les veuves, mais aussi pour les chercheurs. Vivement pour l’édification de la Maison des archives au Sénégal.

Où en est le projet de numérisation ?

On n’a pas assez de places. Pour tout professionnel de l’information documentaire, la numérisation constitue une solution pour une bonne conservation du patrimoine et de préservation. Vu la complexité du fond documentaire sénégalais concerné, plusieurs fonds d’archives et des collections iconographiques, quand quelqu’un parle de numérisation globale, c’est que c’est un profane, parce qu’on ne peut y aller que par étape. Pour les archives sous support papier donc très endommageables, tout bon professionnel souhaiterait la numérisation. Nous numérisons actuellement les documents anciens qui sont sur le point d’être endommagés, nous en profitons pour assurer leur sauvegarde. Mais le plan de massification n’est pas encore à l’ordre du jour car la numérisation coûte très cher. La priorité absolue, c’est l’édification d’une Maison des archives.

IBRAHIMA DIAKHABY

SOURCE:http://www.gfm.sn/fatoumata-cisse-diarra-directrice-des-archives-du-senegal-ledification-dune-maison-des-archives-est-une-priorite-absolue/