Account
Please wait, authorizing ...
Not a member? Sign up now
×

Sidebar

22
Ven, Nov

CULTURE
Outils
Vos reglages
  • Plus petit Petit Moyen Grand Plus grand
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

Fast backlinks and Guest-post hosting

  Comme dans d’autres pays de la Planète, le Sénégal célébrait hier mercredi 29 avril la Journée mondiale de la danse. Sur la scène du Théâtre National Daniel Sorano, la prestation des artistes se fera quasiment en deux temps, entre tradition et modernité, mais sans que cela ne soit conflictuel. Dans les coulisses d’après-spectacle, certaines anciennes danseuses de Sorano iront même féliciter les jeunes danseurs de hip-hop du groupe «Youngless School» dont la chorégraphie «improvisée» ravira le public. Quelques minutes avant eux, le mythique ballet de «La Linguère» s’appropriait la scène, avec deux spectacles ethniques, clin d’œil aux Peuls et aux Sérères.  

 

Pour cette Journée mondiale de la danse que l’on célébrait hier mercredi 29 avril au Théâtre National Daniel Sorano, entre amateurs, professionnels, et autorités, le public aurait sans doute eu du mal à se contenter de jolis discours et de phrases enrobées. Ils ne seront pas déçus. Parce que sur scène, ils auront droit à un beau spectacle du ballet de « La Linguère» conçu pour durer une trentaine de minutes, sur une composition plutôt récente d’ailleurs, puisque celle-ci ne date que de 2014. 

 

 
 
Quand on demande à la directrice du ballet Ndèye Bana Mbaye Faye, elle-même ancienne danseuse de cette même formation, de décortiquer ce qui se cache derrière les mille et uns jeux de jambe de ses danseurs, elle tient à préciser qu’elle et son équipe n’ont pas vraiment sorti ce que l’on pourrait appeler le grand jeu. Pas en termes de prouesse artistico-technique ou scénique bien sûr, mais en termes de contenu. Car pour tout dire, la prestation ne reprend en fait qu’une partie ou un tiers de «Ce qui nous lie », l’intitulé du nouveau programme de «La Linguère» qui s’est engagé à défendre la diversité culturelle, ne serait-ce que parce que la troupe ne veut pas lâcher son cachet national, même si elle refuse fermement de se barricader : « Enracinement et ouverture » dit-on là-bas. Nous ne verrons que 2 des 6 ballets ethniques déjà montés.
 
 Le premier, représentation de la récolte de l’arachide en milieu sérère, a comme qui dirait des relents « politiques », puisqu’il plaide pour le retour à l’agriculture et à la terre. Entre les cris du tam-tam et les généreux applaudissements d’anciens danseurs du Théâtre, on entendra même gronder le tonnerre. Même si, à cause de quelques ennuis techniques nous dira-t-on, il ne pleuvra malheureusement pas sur Sorano. Quant au second ballet, Ndèye Bana Mbaye Faye explique que c’est une sorte de clin d’œil aux «réjouissances» en milieu peul, et où l’essentiel de la danse chez les hommes a un côté très acrobatique.
 
Un petit groupe de jeunes garçons va ensuite monter sur scène, mais eux,  et c’est le moins que l’on puisse dire, ne font pas vraiment dans le style de « La Linguère ». Leur chorégraphie, peut-être parce que comme ils disent on ne les a prévenus très tôt, a dû être improvisée quasiment sur le fil. Ce qui a sans doute donné ce petit côté spontané et cette fraîcheur à cette jeune formation qui se fait appeler «Youngless School». 
 
Moustapha Diop alias Alex, un des membres de la joyeuse bande, raconte que lui et les autres ont surtout repris quelques-unes de leurs vieilles chorégraphies, mais sans les reproduire telles quelles, enchaînant avec une impressionnante souplesse sur des rythmes aussi différents que le hip-hop, l’azonto, ou le mbalakh de chez nous. La dernière note de leur spectacle sera une sorte de parodie du chanteur belge Stromae signée Moustapha Fall ou Fall Dance, qui s’amusera à jouer les statues immobiles. Et pour qu’il quitte la scène, il faudra le soulever. 
 
JOURNEE MONDIALE DE LA DANSE : Les ennuis techniques
 
La Journée mondiale de la danse, ce n’est pas que le côté festif des choses. Le président des Ballets et Danses fondamentales du Sénégal Malal Ndiaye a comme qui dirait d’autres préoccupations, lui qui pense d’ailleurs que la date du 29 avril est plutôt propice à la réflexion. Que l’on se pose plutôt les bonnes questions dit-il : celle de la formation par exemple, quand on sait que l’espace réservé à la danse à l’Ecole des Arts (ENA) n’est pas vraiment fait pour cela. C’est ce que disait l’ancien directeur du Théâtre National Daniel Sorano Massamba Guèye, qui s’exprimait dans les colonnes du journal « Le Quotidien » dans son édition du 29 avril. « Il faut, disait-il à nos confrères, aménager une salle dans les conditions techniques et académiques pour pouvoir enseigner la danse ou délocaliser les cours liés à la danse dans d’autres espaces institutionnels ». 
 
Parce que danser est un acte à la fois « noble et social », Malal Ndiaye a la conviction que c’est un secteur qui ne devrait pas se permettre  de «jouer les seconds rôles» ou de se montrer médiocre par facilité. Mais encore faudrait-il que l’on parvienne enfin à définir le statut de l’artiste qui n’est en fait qu’une vieille histoire. Le directeur de Cabinet du ministère de la Culture et de la Communication Rémi Sagna s’est exprimé là-dessus : «C’est en cours» a-t-il dit en substance. A cela s’ajoutent d’autres doléances, mais Rémi Sagna pense que pour les résoudre, il faudra surtout une «large concertation» qui devrait faire «appel à tous les acteurs du secteur», y compris ceux de la sous-région.
La directrice du ballet « La Linguère » Ndèye Bana Mbaye Faye se dit quant à elle que les danseurs et les personnes qui gravitent autour sont en quelque sorte les « oubliés de la Culture ».
source: http://www.sudonline.sn/un-spectacle-en-deux-temps_a_24262.html