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Un 21 juin haram au Sénégal ? : Non à l’autocensure !

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islam21 juin 2015. C’est la fête de la musique. Habituellement Dakar et sa banlieue vibrent au rythme des décibels à cette date de l’année. Pour cette édition de la fête de la musique, tout est mort au Sénégal. Pas un seul plateau. Pas un seul bruit de musique dans les maisons de la culture ou dans les quartiers. Ramadan oblige ! Mais pourquoi ? Pourquoi diantre nous priver de cette commémoration si importante ? Pourquoi diantre nous pousser à cette «sénégalaiserie» qu’on ne peut qualifier que d’hypocrite ? Combien ont-ils été les musulmans à avoir allumé leur poste de radio, télévision ou autres supports audiovisuels pour écouter de la musique en ce jour précieux réservé à la musique ?

 

 Disons non ! Comment se fait-il que dans un Etat laïc, qu’on puisse invoquer le Ramadan pour annuler toute manifestation publique relative à la fête de la musique ? Comment diantre peut-on nous convaincre qu’hier, en la fête de la musique, aucun musulman n’a écouté de la musique, parce qu’ayant jeûné ? Et d’ailleurs, sans avoir la prétention de toucher à une question de foi, ou l’ambition de jeter la pierre à qui que ce soit au nom de la religion, l’islam interdit-il, que l’artiste, celui-là qui fait de la musique son gagne-pain ne vive pas sa passion en plein ramadan ? Je ne le pense pas. Jusqu’à preuve du contraire, les religions révélées autant qu’elles sont, nous disent que «Dieu, Allah est miséricordieux». 
Le mois du ramadan est un mois de partage, d’amour. Et la fête de la musique est aussi un moment de partage et d’amour autour d’un art. Pourquoi alors nous priver de cette occasion exceptionnelle de célébrer la musique ? C’est ridicule ! Que ce soit les chaînes de télévision sénégalaises qui, à cette occasion font du boucan, que ce soit le ministère de la Culture, aucun programme culturel n’a été déroulé à cette occasion. C’est dommage. Dommage pour la démocratie. Dommage pour la liberté. Dommage pour l’amour pour la culture. A notre avis, la seule chose à éviter à cette occasion pour ne pas gâcher son ramadan, c’est peut-être la débauche durant cette fête. Et les nombreux plateaux habituellement organisés à cette occasion sont loin d’orchestrer des scènes de débauche. Pourquoi alors supprimer la fête de la musique? Pourquoi nous priver ? Nous avons le droit d’écouter de la musique, de vibrer aux rythmes des sons pendant le ramadan. Car, une religion ne peut interdire, elle peut seulement guider certains dans leur conduite et comportement. Et les autres, à eux de décider, selon leur conscience.
Certes, les traditionnalistes iront jusqu’à dire que la musique est haram. Mais non ! L’islam est une religion de respect et donc il respecte les choix de chacun. Le Sénégal encore une fois est un pays laïc. Et, sans être hypocrite, une manifestation culturelle n’a pas à être annulée à cause d’une religion, quelle qu’elle soit. Il faut un minimum de respect de la liberté. Les minorités ont le droit de célébrer cette fête s’ils en ont envie. Alors, à défaut de respecter la laïcité de cet Etat, proposez nous au moins des plateaux de musique religieuse. Là au moins, on se serait régalé tout en faisant la découverte d’un nouveau style de musique. De là à noyer la fête du 21 juin sous prétexte du ramadan, vivement pas cela l’an prochain.

 

 

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source: http://www.lequotidien.sn/index.php/component/k2/un-21-juin-haram-au-senegal-non-a-l-autocensure