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L’adhésion de Maroc dans la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) doit se faire de manière progressive (10 ans, 15 ans) pour éviter les dégâts collatéraux et ainsi par ricochet donner le temps à la Cedeao de mieux achever son intégration économique. C’est ce que préconise le privé régional réuni les 13 et 14 février derniers à Dakar dans le cadre des Assises de l’entreprise, édition 2018 du Conseil national du Patronat sénégalais (Cnp). Baliser un boulevard économique pour le compte du Maroc dans la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), sans au préalable avoir levé les distorsions de concurrent, alors que celui-ci (Maroc) a des subventions, des accords commerciaux, et bilatéraux qui lui permettent d’avoir des matières premières au taux zéro est purement suicidaire.
Peut-on ainsi synthétiser la crainte du secteur privé sous régional, débattant sur le panel: «Enjeux et perspective d’élargissement de la Cedeao: Tunisie, Mauritanie», lors des Assises de l’entreprise, édition 2018 du Conseil national du patronat sénégalais (Cnp), tenues les 13 et 14 février derniers à Dakar.
Pour sans convaincre, dira le Colonel Guidado Sow, ancien directeur général des douanes sénégalaises, et actuellement consultant en douanes et intégration régionale: «Nous nous interdisons les subventions, Et par-dessous tout, nos accords bilatéraux sont devenus caduques. S’y ajoute la libre circulation au sein de la Cedeao, qui est loin d’être une réalité. Et le jour où le Maroc aura le droit d’établissement (droit permettant la profession libérale d’aller s’installer et d’y résider) qui confère au secteur privé d’aller s’installer au Maroc, l’espace Cedeao sera réduit en une zone de consommation et le Maroc un pays producteur. Par conséquent, la locomotive de la Cedeao». Et pour s’en convaincre que le Maroc ne vise que ses intérêts, il développe: «Si on venait à demander au Maroc de lever toutes les distorsions avant d’entrer, de renoncer à ses accords commerciaux, d’aligner son tarif extérieur commun à la Cedeao, cela ne vaudra pas la chandelle pour lui. Parce qu’il a 17 000 lignes contre 5000 lignes pour la Cedeao».
LA CEDEAO EST LOIN D’ACHEVER SON INTEGRATION ECONOMIQUE
Et M. Sow, de s’en désoler du soi-disant intégration régionale qui, à ses yeux est plus une ‘’fiction’’ qu’une «réalité» sur le terrain. Pour s’en convaincre dira-t-il: «Pendant 30 ans la Cedeao ne s’est occupée des questions économiques. Parce que sur des lignes les Etats peuvent se fixer les droits qui leur sont convenables. Les textes de la Cedeao idem. Sur la zone de libre-échange, le niveau est 10% seulement avec beaucoup d’entraves. Bref, c’est la Cedeao est loin d’être intégrée pour s’ouvrir au géant économique marocain».
Prenant la parole, Yaya Sow, conseiller du patronat guinéen et ancien représentant résident de la Cedeao à Bruxelles a, de prime abord, tenté de justifier le coup de force du Maroc à intégrer la Cedeao. Ainsi, selon lui: «Le Maroc pendant longtemps se voyait intégrer l’Union européenne (Ue). Ce qui est apparu comme une chimère pour lui. Mieux, ne pouvant nullement intégrer la zone Magrébine, donc enfermé sur lui-même, il cherche un refuge ailleurs. Et au même moment si rien n’est fait en terme de création de richesse par l’emploi de centaines de jeunes diplômés, le pays risque de vivre la même situation qu’a connue la Tunisie au tournant 2010-2011 appelée Printemps arabe ou révolution arabe».
INTEGRER LE MAROC A LA CARTE
Dès lors, la seule issue pouvant régler cette question demeure son intégration dans la Cedeao. Donc, le Maroc est dans le besoin. D’où l’impérieuse nécessité pour les pays de la Cedeao d’attendre d’avoir les conclusions des études d’impacts approfondies sur le secteur productif pour voir comment intégrer le Maroc… à la carte. En clair, il s’agira de voir dans certains domaines où le Maroc est largement en avant par rapport aux pays de Cedeao notamment dans l’industrie signer des accords permettant au secteur privé marocain de s’implanter en créant de la richesse et le transfert de technologie.
MARCHE OUVERT
Et Abdoulaye Ly, directeur de la Promotion des Investissements de conseiller: «il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain». Car, pour lui «tout n’est pas mauvais». Et de soutenir: «Nous sommes dans un marché ouvert. Ce qu’il y a à faire, c’est d’inciter le secteur privé à s’innover et à intégrer les approches concurrentielles par la technologie de pointe. On ne peut plus choisir pour le consommateur. Il s’adapte selon ses préférences et ses moyens». Et de conclure : «Qu’on le veuille ou pas le Maroc est déjà là».
source:http://www.sudonline.sn/le-prive-regional-recommande-une-adhesion-a-la-carte_a_38381.html