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« LE GRAND INVITE DE L’ECONOMIE »
Samedi 5 Avril 2014 à 12h30 sur RFI
Au lendemain du sommet Europe-Afrique à Bruxelles, le Secrétaire exécutif dela Commission Economique pour l’Afrique aux Nations Unies revient aux micros de Frédéric GARAT (RFI) et Frédéric MAURY (Jeune Afrique) sur l’Afrique, sa croissance, son développement, ses investisseurs et ses perspectives d’industrialisation…
Extraits de l’entretien
La question de l’intégration régionale :
« Il faut confronter les dirigeants politiques aux faits. Nous allons donc lancer en 2015 un indice de l’intégration régionale afin de monter qui sont les premiers, et les derniers, en matière de coopération régionale. Les chiffres utilisés jusqu’à présent ne concernent que le commerce, c’est insuffisant. Des transactions sophistiquées comme les services financiers, le roaming (appels téléphoniques transfrontaliers) n’apparaissent pas dans les statistiques commerciales. »
Un sommet sur la Centrafrique ?
« C’est vrai que la crise centrafricaine a été le principal objet de débat du sommet de Bruxelles. Cela n’est pas anodin et cela se répète souvent dès qu’il y a un sujet chaud, y compris dans les sommets de l’Union africaine. Mais en coulisses, il y a aussi eu des négociations assez serrées sur les accords de partenariat économique [APE] et, plus largement, sur les questions commerciales, les migrations, le changement climatique et les objectifs de développement post-2015. »
La question des APE :
« Ce n’est pas un hasard si on négocie depuis treize ans. L’APE annoncé avec la Cedeao[Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest] pose plusieurs problèmes. Il y aura une aide de l’Union européenne de 6,5 milliards de dollars [4,7 milliards d’euros], mais c’est moins que ce qui est déjà reçu… Ensuite, les productions qui compteront pour le développement africain ne sont pas protégées. Ces accords ne tiennent pas compte de ce que sera l’Afrique dans vingt ans : un continent industrialisé. Enfin, les APE doivent être cohérents entre les différentes sous-régions pour ne pas empêcher le développement d’un marché africain intégré. »
États, engagez-vous !
« L’industrie est en recul en Afrique, mais nous sommes actuellement à un tournant, avec un engagement nouveau des États du continent. Des pays comme l’Éthiopie et le Rwanda, par exemple, ont des taux de croissance supérieurs à la moyenne africaine, alors qu’ils n’ont pas beaucoup de ressources naturelles. C’est une affaire de détermination politique : ces
pays se sont dotés de dispositifs de décision et d’institutions cohérentes qui leur permettent d’avancer. »
Les oubliés de la croissance
« Les petits pays ne s’en sortiront pas sans intégration régionale. C’est l’idée de locomotive : l’Afrique a besoin de pôles de croissance, de grands pays, de grandes villes, reliés aux plus petits par des infrastructures performantes. »