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Dispositif assez important pour faciliter l’accès de nos produits agricoles et halieutiques frais aux différents marchés très exigeants des pays développés européens, américains ou asiatiques, la chaîne logistique mise en place tout récemment à l’aéroport d’Orly pour une phase test de six mois durant les week-end par les partenaires français, devra, à coup sûr, « booster » les exportations sénégalaises des produits de la mer frais. Ces produits non seulement manquaient de débouchés vers l’extérieur, mais étaient également confrontés à de nombreux obstacles techniques sanitaires et phytosanitaires, ainsi qu’à des barrières tarifaires préjudiciables aux exportateurs sénégalais.
ACCÈS DES PRODUITS FRAIS DE LA MER AU MARCHÉ EUROPÉEN: LES ENJEUX D’UN DISPOSITIF LOGISTIQUE POUR BOOSTER LE VOLUME DES EXPORTATIONS
De l’avis du secrétaire permanent de la Stratégie de croissance accélérée (Sca), Ibrahima Wade, qui était à la tête d’une délégation de représentants des mareyeurs, producteurs et exportateurs de produits de mer frais, de la compagnie Corsair à Dakar, cette chaîne logistique est essentielle dans la facilitation des exportations. Il invite les acteurs à profiter de l’occasion d’une telle visite à Paris Orly pour renforcer le partenariat avec tous les principaux acteurs concernés en France, à travers des concertations plus élargies. « Il était important que nous venions, ensemble, constater ce fait, rencontrer les autorités préfectorales, revoir, avec les acteurs, la chaîne, depuis l’exportation du Sénégal, en passant par la gare de fret de l’aéroport Léopold Sédar Senghor du Sénégal qui est le premier poste d’entrée pour garantir la continuité de la traçabilité de la qualité. Parce qu’aujourd’hui, l’essentiel des entreprises qui conditionnent l’exportation des produits de la mer frais au Sénégal sont pratiquement aux normes européennes », explique-t-il.
« Il était important que le deuxième segment de la gare de fret, dont Rungis, la logistique garantie par Corsair, l’arrivée dans des conditions optimales au niveau de la plateforme d’Orly et la distribution sur le marché de Rungis et sur les principales villes européennes soient visités », poursuit M. Wade, pour qui, le sens de cette visite est de permettre aux acteurs de constater cette chaîne logistique.
Aller au-delà du test de six mois accordé au Sénégal
Les acteurs des deux filières ont un défi commun : travailler pour aller au-delà du test de six mois accordé au Sénégal. « Si nous nous engageons à faire du volume, l’activité suivra et l’on ne parlera plus de prolongation de cette phase test, mais plutôt d’ouverture des lignes régulières rentables pour toutes les parties », lance M. Wade aux différents partenaires regroupés dans les locaux de la compagnie Corsair. « Nous allons travailler ensemble pour accroître le volume d’exportation des produits vers la France », a-t-il déclaré, soulignant que le Sénégal est engagé dans une nouvelle dynamique avec le Plan Sénégal émergent (Pse) qui fait de la pêche un des secteurs essentiels de la croissance économique. « Aujourd’hui, le Sénégal est engagé dans une nouvelle dynamique, qui est le Pse, et le président de la République a voulu poser un nouveau cluster pour le décollage économique du pays. La pêche et l’économie maritime jouent un rôle central dans ce plan », explique le secrétaire permanent de la Sca. « Cette mission consacre une victoire commune et conjointe d’une bataille que nous avons menée ensemble », se réjouit-il. Au Sénégal, la Sca travaille sur la compétitivité des secteurs productifs, dont les grappes « Produits de la mer frais et l’aquaculture », « Agriculture », « Elevage et produits animales » et « Tourisme ».
Dans ses discussions fréquentes avec le secteur privé sur la construction d’une chaîne de valeur, il s’est rendu compte qu’un des problèmes fondamentaux, au Sénégal, demeure l’accroissement de l’offre productive à la base. La principale contrainte au développement de la contribution des secteurs productifs à l’économie nationale, est surtout liée à l’insuffisance de la chaine logistique, en particulier la logistique d’exportation.
Cela est plus visible dans les deux secteurs extrêmement importants pour l’économie sénégalaise à savoir les produits de la mer frais et les fruits et légumes qui ont beaucoup souffert de la non disponibilité de la logistique avion. C’est tout naturellement que l’arrivée de Corsair a été bien accueillie par les autorités, les exportateurs et hommes d’affaires sénégalais. « Nous avons, ensemble, essayé de faire le pari et de dire comment, en dehors du trafic passager qui impacte énormément sur les flux touristiques du Sénégal, accompagner les dynamiques d’exportation des produits de la mer frais et des fruits et légumes », explique-t-il.
Relancer le secteur de la pêche
« Nous avons toujours fait face à une contrainte forte : 70 à 75 % des exportations de produits de la mer frais du Sénégal sortent ou arrivent le week-end sur les principales places d’exportation européennes. Cela permet la disponibilité du produit en début de semaine et un déplacement plus facile dans les autres capitales européennes », souligne-t-il. Il y a, ajoute-t-il, une autre contrainte non moins importante, liée à la disponibilité de service de vétérinaire le week-end, aux postes d’inspection frontalier (Pif) d’Orly qui demeure une porte d’entrée pour les expéditions de la compagnie aérienne Corsair. Selon lui, c’est au total, un volume de 30 tonnes de poissions qui est en souffrance le week-end entre samedi et dimanche. Si l’on parvient à ajouter déjà le dimanche, il est fort probable que ce volume sera atteint.
Au Sénégal, souligne-t-il, c’est un peu plus de 600.000 personnes qui vivent de la pêche au Sénégal.
Sylvain Bosc, directeur général adjoint de la compagnie Corsair : « Notre stratégie a fonctionné en offrant des tarifs accessibles »
« Je me réjouis de voir que notre stratégie a fonctionné en offrant des tarifs accessibles, un produit de qualité et un accès à Orly qui est une des plateformes les plus visitées et la plus proche du marché mondial des produits frais. Cette plateforme donne ainsi une visibilité extraordinaire aux produits sénégalais qui sont de qualité et qui ont retrouvé ici un débouché riche et lucratif », estime M. Bosch. Lorsque sa compagnie a ouvert la ligne Paris-Dakar, elle a travaillé avec Ibrahima Wade de la Stratégie de croissance accélérée (Sca), Ibra Birane Wane, le directeur de Corsair Afrique et de Gsa Afrique et avec Ibrahima Kébé, le directeur général de Global Air services pour essayer d’exploiter, au maximum, les soutes. Parce que, soutient-il, la capacité affectée au marché sénégalais en sièges pour les passagers, était aussi constatée en fret aérien.
Et cela, selon lui, empêchait un export efficace des denrées sénégalaises et pénalisait la compétitivité par rapport à d’autres marchés africains.
« Nous avons travaillé ensemble pour essayer de faire baisser les prix du fret aérien, mais aussi de faire sauter certains verrous commerciaux et administratifs tout au long de la chaîne logistique. Et aujourd’hui, je crois que nous avons rencontré un très franc succès », affirme-t-il.
Pour preuve, assure M. Bosch, les tonnages ont explosé à l’export du Sénégal. Cette année, nous confie-t-il, sa compagnie a, comme objectif, d’accroître de 50 % les tonnages à l’export du Sénégal.
Saliou Mandiang, président de l’upames : « Un partenariat gagnant-gagnant »
« Nous avons un sentiment de satisfaction avec les possibilités qui nous ont été offertes par nos partenaires français. Cela a été toujours notre combat que le fret au Sénégal ne souffre pas. L’accès de nos produits d’exportation à la chaîne logistique est une excellente opportunité d’accroître nos exportations. Nous avons vu les produits sénégalais arriver dans de bonnes conditions. La prochaine étape, pour nous, c’est qu’Orly soit ouvert tous les jours et 24 heures sur 24. Nous sommes en période de test et nous voulons la réussir pour passer à la régularité du fret sept jours sur sept. Nous espérons arriver au top, c'est-à-dire que tous les jours que l’avion soit rempli sur 15 ou 20 tonnes. Les produits sont arrivés dans de très bonnes conditions. Nous avons vu qu’à l’arrivée, tous les colis ont été débarqués et transportés à destination dans les plus brefs délais. Des actions de cette nature visant à faciliter l’exportation de nos produits doivent être davantage soutenues par les autorités sénégalaises. Nous avons là un partenariat qui est bel et bien gagnant-gagnant pour toutes les parties. »
Produits frais de la mer en zone de fret : Le poste d’inspection frontalier d’Orly en action
« Notre rôle, c’est d’inspecter les différents établissements et bâtiments pour vérifier si les marchandises qui arrivent chez nous sont en bon état », explique le chef de service milieux de la Direction départementale de la protection des populations et, par ailleurs, vétérinaire officiel du poste d’inspection frontalier (Pif) d’Orly Dr vétérinaire Alain Guignard a été trouvé sur les lieux en train d’inspecter les produits.
Pour ce responsable de toutes les inspections relatives aux marchandises provenant des pays tiers à la Communauté européenne, l’inspection se fait en plusieurs temps pour vérifier la qualité, y compris à l’intérieur de la France, par la compagnie aérienne Corsair. Après avoir rempli les formalités à la gendarmerie des transports aériens (Gta) pour la délivrance des badges verts pour l’accès en zone réservée avec ses multiples contrôles, nous nous retrouvons au Poste d’inspection frontalier (Pif) d’Orly non loin du marché de Rungis.
Il nous explique que dans un hall de la société de manutention « Wfs » où sont entreposées des caisses de poissons frais venant de l’extérieur, dont les produits sénégalais, l’inspection ne se fait pas pour le moment, mais se fera dans d’autres locaux à température dite dirigée afin de maintenir une température qui corresponde le mieux aux différents produits de la mer exportés. « Ces températures dirigées son nécessaires, parce que nous recevons, pour l’essentiel, du poisson qui est une marchandise très fragile qui doit être maintenue entre 0 et +2° Celsius.
Dès que les avions de Corsair arrivent sur les pistes, les marchandises sont aussitôt sorties de l’avion par des sociétés de manutention chargées d’acheminer le produit jusqu’au bord du tarmac. « Ce n’est qu’en ce moment là que nos services d’inspection peuvent intervenir pour vérifier si la marchandise est conforme à toutes les exigences réglementaires en vigueur au sein des pays membres de la Communauté européenne », souligne M. Guignard.
Application des normes européennes
« La première chose, c’est que les établissements qui introduisent les marchandises sur le territoire de la communauté européenne, doivent faire l’objet d’un agrément attribué par les services vétérinaires de la Communauté européenne », assure-t-il. Cela se fait obligatoirement par la vérification d’un cahier de charge avec notamment le respect des normes en termes de traçabilité et surtout en termes de traitement de la marchandise dans des conditions hygiéniques parfaites. Cette inspection, ajoute-t-il, se fait donc en amont et de façon régulière. C’est donc cela la première exigence ». « La deuxième exigence, c’est que les marchandises doivent circuler, dans des conditions parfaites, au sein la communauté européenne. Et à ce niveau, nous faisons entièrement confiance à Corsair pour que les conditions d’entreposage et de température soient respectées pour, après leur arrivée sur le sol national, que les marchandises soient bien traitées. Ensuite, le Poste d’inspection frontalier de la communauté européenne (Pif) est tenu de répondre à certaines normes qui sont établies par la communauté européenne, à savoir que les marchandises doivent être traitées dans les meilleurs délais et dans les meilleurs conditions et avec le respect des températures exigées », poursuit-il.
Khalil Rahman Ndiaye, coordonnateur de grappe à la Sca : «Cette chaîne logistique aidera à relancer les exportations sénégalaises des produits de la mer »
« C’est un avenir radieux pour nous, parce que tout ce qui manquait pour améliorer la compétitivité des produits de la mer frais exportés vers l’Europe, c’était un peu cette logistique qui a été mise à disposition par la compagnie aérienne Corsair et, en amont, par la gare de frais de l’aéroport de Dakar. C’est une excellente chose pour la compétitivité des produits sénégalais sur le marché extérieur. L’autre aspect aussi important, c’est le gain que les opérateurs peuvent en tirer, à travers cette chaîne logistique.
La possibilité est ainsi offerte aux acteurs privés sénégalais de vendre leurs produits à des prix imbattables. Cette chaîne a permis aux produits sénégalais de pénétrer le marché européen. « L’autre aspect de la question, est lié au fait que le prix proposé va offrir aux exportateurs beaucoup plus d’opportunités pour gagner de nouveaux clients et augmenter leur part de marché. Maintenant, il y a un travail à faire en amont pour résorber et remplir les capacités de fret qui sont offertes par les compagnies, surtout en travaillant en amont de la filière pour un peu augmenter l’offre exportable.
Avec tous les acteurs concernés, y compris le ministère de la Pêche, à travers les réformes qui sont en train d’être mises en œuvre, il y a tout un travail de certification de la pirogue en passant par l’usine jusqu’à l’aéroport, surtout avec la mise en place de la gare de fret de l’aéroport de Dakar qui va, un peu, en plus de la logistique offerte par Corsair en aval, régler en amont tout ce problème de qualité.
Marché de rungis de Paris Orly: Au cœur d’une cité commerciale de transit des produits alimentaires du monde
Le marché de Rungis, un des plus grands marchés dans le monde, est une véritable plateforme internationale des produits alimentaires, située dans la préfecture du Val-de-Marne, au Sud de Paris, à 7 km de l’aéroport international d’Orly. Ce marché reçoit divers produits agricoles et de pêche (fruits et légumes, céréales, produits animales, produits de pêche et de l’aquaculture, entre autres) venant de tous les pays du monde, explique notre guide, Mme Isabelle Valdo.
Inaugurée il y a une quarantaine d’années, cette plateforme du commerce des produits alimentaires, fait partie des 19 Marchés d’intérêt national (Min) installés dans quelques villes de la France pour approvisionner les populations en produits agricoles et de pêche. Ce vaste espace commercial, situé à proximité de l’aéroport d’Orly, de la gare ferroviaire et des principaux axes routiers, demeure un carrefour de transit des marchandises venant de tous les pays du monde.
Ce marché de gros secteurs alimentaire et horticole regroupe des grossistes, des producteurs et des importateurs, et des détaillants, des restaurants privés ou autres collectifs de travailleurs spécialisés dans les différentes filières de l’agroalimentaire.
Le marché de Rungis pour les familiers des lieux regroupe ainsi cinq grands pavillons spécialisés dans les secteurs de l’horticulture et décoration, des fruits et légumes, des produits de mer, des produits carnés et, enfin, des produits laitiers et traiteurs.
Plateforme du commerce des produits frais de mer
Le plus grand marché alimentaire du monde détient une très grande superficie globale de 232 hectares, abritant 1.200 grandes entreprises qui y sont implantées et qui travaillent dans toutes les filières de produits frais représentées. Il a une section «matériel et emballage», concentre également six grandes filières : les fruits et légumes ; les produits de la mer et d’eau douce ; les produits laitiers et avicoles ; l’horticulture, fleurs coupées et décoration et enfin; les produits traiteurs et autres produits alimentaires.
Arrivée sur les lieux aux environs de 22 heures, notre délégation, composée de représentants des producteurs et exportateurs des produits frais de la mer, des professionnels du secteur et responsables de la Stratégie de croissance accélérée (Sca) et des responsables de la compagnie Corsair, a débuté sa visite de terrain le vendredi à partir de 2 heures du matin dans ce vaste domaine réservée aux produits de la pêche.
La Marée de Rungis, un de ses espaces réservés au secteur des produits frais de la mer, est en plein activité. Des engins circulent, transportant des caisses de produits de mer. Des professionnels du secteur s’activent autour de leurs livraisons, dans un espace qui s’étend à perte de vue. Ici, on peut voir toutes les variétés de poissons et de crustacées en provenance des quatre coins du monde. Les mareyeurs et exportateurs de produits frais sénégalais de la mer, qui faisaient partie de la délégation, n’ont pas eu beaucoup de difficultés à retrouver des caisses de poissons et autres produits frais venant directement du Sénégal. Ce pavillon des produits de la mer, nous indique un des responsables des lieux, reçoit jusqu’à 1,5 million de tonnes de produits à l’arrivage, dont les 50 % viennent des autres pays du monde. La Marée de Rungis ravitaille ainsi, chaque jour, entre 18 et 21 millions d’Européens dont 11 millions de Français, nous explique Mme Isabelle Valdo notre guide.
Avec près de 145.000 à 150.000 tonnes de poissons et de crustacés commercialisées par an, le secteur de la marée de Rungis est l’un des plus importants ports de France en volume. Ce secteur du marché de Rungis dédié aux produits de la mer frais et de l’aquaculture comprend un pavillon principal de vente ou pavillon de la Marée de Rungis, un bâtiment dédié à la vente d'accessoires, trois entrepôts et un tour à glace. Il occupe une surface de 56.000 m2, dont 14.000 m2 de zone commerciale maintenue à 10° Celsius.
Ce pavillon est équipé de systèmes de refroidissement et de traitement de l’air jumelés, lui permettant de décharger « sous froid » les produits alimentaires sensibles à la chaleur. Ce sont 150 à 300 tonnes de produits de mer frais et d’eau douce qui sont vendus par jour ici. 63 % de la clientèle se trouve dans la région de Paris et à 300 km autour de cette région, nous confie, Mme Valdo qui ajoute que les 25 % de cette clientèle est étrangère.
De notre envoyé spécial à Paris, Mamadou SY source: http://www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=38295:acces-des-produits-frais-de-la-mer-au-marche-europeen-les-enjeux-dun-dispositif-logistique-pour-booster-le-volume-des-exportations&catid=78:a-la-une&Itemid=255