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Sam, Nov

Le pds relance l’affaire MITTAL, les libéraux demandent des comptes à l’état

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mital

i Le Parti démocratique sénégalais souhaite la lumière sur l’accord entre l’État du Sénégal et ArcelorMittal. Il reproche au chef de l’État de « privilégier des discussions opaques et parallèles » alors que la procédure judiciaire en cours était à l’avantage du Sénégal.

« Comment l’État du Sénégal a pu signer une transaction sur la base de 150 millions d’euros (98 milliards de francs Cfa) alors qu(‘il) réclame 5 milliards d’euros, c’est-à-dire 2.500 milliards de francs Cfa, sur la base d’un document incontestable établi par une autorité tierce tout aussi incontestable et qui confirme l’évaluation des dommages et intérêts réclamés par l’État du Sénégal ? »

C’est par cette interrogation que le Comité directeur (Cd) du Parti démocratique sénégalais (Pds), à travers un communiqué parvenu à SenePlus, interpelle le président de la République à propos du différend qui oppose l’État du Sénégal au sidérurgiste ArcelorMittal. Les libéraux, très offensifs, « mett(ent) en demeure l’agent judiciaire de l’État et les fonctionnaires impliqués dans cette transaction scandaleuse dont l’objectif est de servir les intérêts occultes de Macky Sall, de s’(y) opposer car demain, ils auront à répondre de leurs actes ».

Précédemment, dans un communiqué daté du 4 juin, le ministère de l’Industrie et des Mines annonçait un « accord à l’amiable » entre l’État du Sénégal et ArcelorMittal. Ce, précisait ladite source, au terme de « deux ans de négociations ». Le sidérurgiste s’engageant à payer 150 millions d’euros, restituer certaines études réalisées sur les mines et verser 50 autres millions d’euros au titre de la recherche à l’exploitant qui viendrait à hériter de la concession minière.

SenePlus avait relayé ces informations, dans un article paru le 10 juin, en soulignant certaines zones d’ombre du dossier. Sur la base d’informations détenues de sources fiables et recoupées, on posait questions : combien l’État a-t-il réellement tiré de cette transaction ? Pourquoi avoir suspendu la procédure judiciaire pour accepter moins de 100 milliards de francs Cfa alors que le Sénégal, qui réclamait 2500 milliards de francs Cfa (selon la Lettre du Contient), était en bonne posture pour remporter la bataille ?

Le Pds se pose les mêmes questions. « L’État n’a pas le droit moral d’arrêter la procédure d’arbitrage qui se déroulait à l’avantage de notre pays et en était à la fin. Le peuple sénégalais a le droit d’être informé», martèle les libéraux dans leur communiqué signé par leur coordonnateur, Oumar Sarr. Et de s’interroger : «Pourquoi les avocats de l’État (notamment Me Rasseck Bourgi, Ndlr) ayant conduit à la victoire devant la cour arbitrale ont été écartés ? Qui est l’avocat qui assiste l’État dans cette affaire limpide au départ mais devenue nébuleuse ? Est-il sénégalais ? Ou est-il français ? »

L’exploitation des minerais de fer de la Falémé a été confiée à Mittal en 2007. Reprochant au sidérurgiste mondial des manquements, l’État du Sénégal avait porté l’affaire devant le tribunal arbitral de Paris. Lequel donnant son verdict, au mois de mai 2014, a donné raison au demandeur. « Il ne restait qu’à fixer le montant des dommages et intérêts », informe le Cd du Pds. Qui reproche à Macky Sall d’être « en train d’arrêter la procédure d’arbitrage (…) pour privilégier des discussions opaques et parallèles ».

Cette affaire a été agitée par Abdoulaye Wade, il y a un peu moins de deux semaines, avant de s’envoler pour Paris. Elle refait surface au moment où l’ancien chef de l’État remet les pieds au Sénégal. Relation de cause à effet ? En tous cas, le dossier semble loin d’être bouclé.

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