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L’OBS - Les entreprises étrangères qui raflaient la plupart des gros marchés de l’Etat ont maintenant un concurrent de taille. Le Conseil sénégalais d’investissement (Csi) est mis en place par une vingtaine d’hommes d’affaires sénégalais qui vont mettre 50 milliards FCfa pour sauver le privé national.
C’est un regroupement de survie. Un groupe formé pour sauver leur «pain» et défendre les intérêts du secteur privé national. La menace des entreprises étrangères sur l’avenir du privé sénégalais est réelle. La riposte s’est organisée spontanément. Jusqu’à présent, ce groupe d’affaires sénégalais ne peut dire comment ils se sont retrouvés pour mettre en place une structure dénommée le Conseil sénégalais d’investissement (Csi).
Une première réunion s’est tenue, hier, en attendant l’Assemblée générale prévue au début du mois de janvier 2015. Pour le moment, c’est une vingtaine d’hommes d’affaires titulaires de grands comptes dans les banques et actifs dans divers secteurs d’activités qui ont mis en place la structure. L’objectif est clair : c’est un fonds de 50 milliards FCfa qui sera mis en place pour capter tous les projets de l’Etat relatifs à la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse). Les premiers noms sont dévoilés. Il s’agit, entre autres, de Mbaye Guèye Emg, Ameth Amar, Elimane Lam, Idy Thiam de l’Unacois, Babacar Ngom Sedima, Lamine Niang de la Chambre de commerce de Dakar, Aly Ndiaye de Maritalia, Alassane Diouf qui est dans le domaine de l’huilerie, Ibrahima Badiane de la Ferme de Wayembam, Afia Loum et Aly Diallo des Btp, Mamadou Fall, Pca des Résidences Mamoune, Aziz Ndiaye, Cheikh Sèye de Touba Gaz, Abdou Niane, Ousmane Ndoye…
Le Conseil sénégalais d’investissement a principalement pour but de mettre fin à la boulimie des entreprises et sociétés étrangères qui raflent tous les marchés de l’Etat. C’est le cas avec les contrats de concession des terminaux du Port autonome de Dakar, des projets de construction des dizaines de milliers de logements sociaux à Dakar et à Diamniadio. Un coup dur à l’entreprise sénégalaise promise à une mort certaine. Conscients de ce risque, ces premiers hommes d’affaires ont fait le serment d’inverser la tendance. L’option est de se constituer en Consortium pour capter tous les marchés et projets de l’Etat afin de sauver les milliers d’emplois et imposer une sorte d’exigence nationale. La stratégie est claire : Le Csi sera administré par une grande personnalité neutre, entourée d’une équipe d’attaque. La structure qui se décline sous la forme d’une entreprise va postuler à tous les appels d’offres lancés dans n’importe quel domaine d’activité. Avec la large palette de compétence et la grande puissance financière du groupe, les chances du Csi d’aspirer tous les marchés sont grandes.
Seulement, même si le groupe n’est pas encore fermé, le Csi ne compte pas accepter n’importe quel homme d’affaires. Ses initiateurs veulent se démarquer de la chose politique. Il s’agit, selon eux, de ne pas donner l’impression de travailler aux côtés du pouvoir ou de l’opposition. Le critère de la crédibilité compte pour beaucoup pour une admission dans le groupe.
NDIAGA NDIAYE
source:http://www.gfm.sn/des-hommes-daffaires-senegalais-misent-50-milliards-fcfa-pour-capter-les-marches-de-letat/