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Tunisie: La BAD mobilise 377 millions d’euros pour renforcer la croissance inclusive

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Tunis, le 19 novembre 2015 – Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et le gouvernement tunisien ont procédé, le 19 novembre 2015 à Tunis, à la signature de six accords de financement en prêts et en dons d’un montant total de 377 millions d’euros, soit environ 830 millions de dinars tunisiens. La cérémonie de signature a été co-présidée par le ministre tunisien du Développement, de l’Investissement et de la Coopération Internationale, Yassine Brahim, et le directeur de la région Afrique du Nord à la BAD, Jacob Kolster, en présence du Ministre de l’Equipement, l’Habitat et l’Aménagement du Territoire, Mohamed Salah Arfaoui.

 

 

 

 

Introduisant la cérémonie, Jacob Kolster a indiqué que « cet appui s’inscrit dans le cadre du soutien de la Banque à la Tunisie ». Il s’agit d’accompagner le pays vers une croissance accélérée et inclusive en soutien aux efforts nationaux en matière de développement régional et de mise en place d’un environnement propice à la création d’emplois. Les différents projets, objets de ces accords, sont en ligne avec les piliers de la stratégie d’intervention de la BAD en Tunisie, à savoir, infrastructure et gouvernance.

Yassine Brahim a, quant à lui, souligné « l’importance singulière de ces accords pour la Tunisie », car ils concernent « des axes prioritaires ». Il a également salué la BAD pour les « efforts inlassables qu’elle n’a cessé de déployer pour soutenir le pays ».

 

En soutenant la réalisation d’une croissance génératrice d’emplois et une réduction progressive des disparités régionales, le Programme d’appui budgétaire au développement régional et à la création d’emploi de la Tunisie (PADRCE) promeut l’amélioration de l’accès équitable aux opportunités économiques et aux services sociaux afin de réduire les inégalités sociales et régionales. D’un montant global de 183 millions d’euros sous forme d’un prêt décaissable en une seule tranche pour le compte du trésor tunisien, le PADRCE contribuera à la mise à niveau des administrations des régions, à l’amorce du processus de décentralisation et à l’amélioration du ciblage des programmes d’assistance sociale. Le programme contribuera également à une baisse du taux de chômage de 15% en 2015 à 14% en 2017, accompagné d’un accroissement du taux d’emploi des diplômés de l’enseignement supérieur de 68,6% en 2014 à 70% en 2017. Le programme cible 235000 familles bénéficiaires potentielles de l’assistance sociale, 33000 femmes bénéficiaires potentielles de micro-crédits et 58000 diplômés annuels de l’enseignement supérieur dont 66% de filles et des diplômés de la formation professionnelle.

 

Trois autres accords concernent le Projet de Modernisation des Infrastructures Routières (PMIR). Ils s’inscrivent dans le cadre du parachèvement des actions de mise à niveau entreprises sur le réseau routier classé depuis la fin des années 1990 avec un appui soutenu de la BAD. Le coût global du PMIR s’élève à 383,26 millions d’euros financé à hauteur de 191,63 millions d’euros par l’Etat tunisien, 144 millions d’euros par un prêt BAD, 46,12 millions d’euros par un prêt sur les ressources de l’Africa Growing Together Fund (AGTF) cofinancé par la BAD et la Banque populaire de Chine (PBOC) et 1,5 millions d’euros provenant d’un don du Fonds d`Assistance Technique pour le financement d’une étude de mise à niveau du sous-secteur routier. La mise en œuvre du projet, prévue sur une période de cinq ans, entre 2016 et 2020, permettra d’améliorer la mobilité des usagers sur le réseau routier classé, et de renforcer la résilience des infrastructures routières aux effets du changement climatique. Il contribuera, par ailleurs, à sauvegarder le patrimoine routier existant, tout en favorisant les échanges intra et interrégionaux, et la réduction des disparités régionales. Ce projet prévoit de réhabiliter un linéaire de 719 km de routes classées, dont la plus grande part se situe dans les Gouvernorats de l’intérieur du pays (Ouest, Centre-Ouest, et Nord-Ouest) qui sont les moins équipés en infrastructures économiques. Le PMIR se propose également de mettre à niveau 23 ouvrages d’art sur le réseau classé afin de les rendre plus résilients aux effets du changement climatique, tout en leur assurant des caractéristiques cohérentes avec le niveau de service et le trafic attendu sur ce réseau.

 

Les deux derniers accords de dons, sous forme d’assistance technique, s’inscrivent dans le cadre de l’élaboration du nouveau modèle économique pour le pays et s’élèvent à 1,012 million d’euros chacun. Le 1er don, relatif au financement d’une étude d’appui aux créneaux porteurs, visera à déterminer la stratégie sectorielle permettant une amélioration de la compétitivité du tissu productif et une accélération du processus de transformation économique. Quant au second don, relatif au financement d’une étude d’appui à l'élaboration d'une politique industrielle, il permettra de formaliser une nouvelle politique industrielle et d’innovation pour la Tunisie à l’horizon 2030 ainsi qu’une stratégie de communication.

 

La BAD est l’un des partenaires historiques de la Tunisie, pays ayant accueilli son siège temporaire de 2003 à 2014. Membre fondateur de la BAD, la Tunisie fait partie de ses trois plus importants bénéficiaires. Depuis la révolution de 2011, la Banque a investi plus de 1,5 milliard d’euros, soit environ 3,3 milliards de dinars tunisiens, pour accompagner la transition du pays et n’a eu de cesse de nourrir un dialogue avec ses forces vives. A ce jour, le portefeuille actif du Groupe de la Banque comprend quarante opérations dont dix-sept projets financés par des prêts BAD pour un total de 1,5 milliard d’euros dont 243,44 millions d’euros au titre du secteur privé et vingt-trois assistances techniques pour un total de 22,17 millions d’euros. Concernant la répartition sectorielle du portefeuille, les financements de la Banque sont principalement investis dans le secteur des transports (49%), le secteur privé (16%), le multi-secteur (12%) l’eau et l’assainissement (9%), l’énergie (7%) l’agriculture (4%) et le financement des PME (3%).