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Alstom vient de décrocher un contrat pour construire 15 trains régionaux au Sénégal. Une bonne nouvelle pour le site de Reichshoffen notamment, mais qui n’efface pas les craintes qui pèsent sur le géant ferroviaire français.
Le président sénégalais Macky Sall était aujourd’hui sur le site Alstom de Reichshoffen (Bas-Rhin) pour le premier jour de sa visite d’État en France, accompagné de Christophe Sirugue, secrétaire d’État à l’Industrie, et d’Henri Poupart-Lafarge, PDG d’Alstom.
Les travaux du train régional qui reliera sur 57 km à partir de 2018 le centre de Dakar au nouvel aéroport international Blaise-Diagne, ont été lancés mercredi au Sénégal. Le marché de 225 millions d’euros (environ 148 milliards FCFA) a été confié à trois entreprises françaises : Engie en partenariat avec Thalès, et Alstom.
Plusieurs sites français sollicités
Une commande de 15 trains régionaux de type Corradia Poylvalent (diesel-électrique) vient d’être finalisée pour équiper cette ligne. Ils seront construits par l’usine de Reichshoffen, dans le Bas-Rhin. La commande fournira aussi de l’activité aux sites Alstom de Saint-Ouen (design), Le Creusot (bogies), Villeurbanne (informatique), Tarbes (chaînes de traction) et Ornans, dans le Doubs, pour les moteurs et alternateurs. La visite doit aussi confirmer la commande de 30 rames de type Corradia Liner pour le réseau TET (Trains d’Équilibre du Territoire, qui remplacent les trains Corail). Cet achat par SNCF Mobilités profitera à Reichshoffen et aux mêmes sites que pour la commande sénégalaise.
Alstom toujours inquiet pour son avenir
Ces bonnes nouvelles dégagent l’avenir immédiat des sites, mais ne lèvent pas les craintes à plus long terme. Le déroulement de l’affaire Alstom, malgré le sauvetage de Belfort, interroge sur la politique industrielle de l’État face à la dette de la SNCF, qui limite sa capacité d’achat, l’ouverture de la concurrence internationale pour le choix des fournisseurs, et une industrie ferroviaire en surcapacité de production en France. « L’État joue plusieurs rôles, répond Christophe Sirugue. Il est là pour mobiliser les acteurs du ferroviaire, publics ou privés, autour de sujets communs. Cela passe aussi par la modernisation de l’outil industriel, que nous soutenons dans le cadre de la démarche industrie du futur, et par le soutien à l’innovation, par exemple dans le cadre du programme d’investissement d’avenir. L’État accompagne l’industrie pour le développement du TGV du futur, extrêmement structurant pour la filière ».
Un nouveau plan d’action
La stratégie, justement, relève d’un comité national de filière ferroviaire, qui s’est réuni voici quelques jours, sans que des annonces aient été faites. Christophe Sirugue précise que des décisions y ont été prises : « J’en citerai deux. La première, c’est l’adoption d’un référentiel commun à la filière pour le matériel roulant, qui permettra notamment aux PME d’accéder plus facilement aux marchés. La seconde, c’est la mise en place d’un plan d’action pour construire une filière industrielle des infrastructures, autour des investissements massifs à venir de SNCF Réseau ».
Sur ce dernier point, les parlementaires de l’est de la France sont mobilisés depuis un an pour que le cadre des commandes à venir de la SNCF conforte d’abord les usines de production française, et notamment celles de Belfort, du Creusot, d’Ornans et de Reichshoffen. Autant dire que le gouvernement et la SNCF sont attendus sur ce terrain.
Source Alsace
source: http://www.leral.net/Macky-Sall-et-le-plan-sauvetage-de-148-milliards-FCFA-pour-Alstom-en-Alsace_a187631.html