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Le président de la République a décidé d’enterrer le «maléfique» Sénat et de créer son Haut Conseil des Collectivités Locales. Les Apéristes et autres alliés applaudissent des deux mains.
Mais en réalité, à quoi sert une nouvelle institution au Sénégal, si ce n’est pour caser une clientèle politique qui gravite autour du pouvoir depuis le 25 mars 2012.
Personne n’est dupe. Jeudi dernier, Macky Sall avait lancé un ballon de sonde pour tâter le pouls de ses compatriotes. Et la levée de boucliers que la simple idée d’un retour de cette institution a suscitée, a contraint le Chef de l’Etat, à faire machine arrière. Mais, c’était juste reculer pour mieux sauter. Sénat ou Haut Conseil des Collectivités Locales, c’est du pareil au même. Là-dessus, nous partageons entièrement la déclaration de l’ancienne Premier ministre. «Ce qu’il faut, c’est de faire bien fonctionner les autres institutions, tels que l’Assemblée nationale, le Conseil économique social et environnemental», a soutenu Mimi Touré depuis les Etats-Unis d’Amérique.
De Senghor à Macky Sall, en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, l’Assemblée nationale n’a été qu’une caisse de résonnance. Elle n’exerce aucun contrôle sur l’Exécutif qui lui impose sa toute puissance.
Les projets de loi passent comme lettre à la poste, à cause d’une majorité mécanique qui exécute à la lettre la volonté du Prince.
Pendant ce temps, son président est obligé de négocier chaque année, son fauteuil. Moustapha Niasse est allé même jusqu’à faire acte d’allégeance à l’Alliance pour la République pour rester au Perchoir. N’empêche, l’Apr lui impose un stress annuel.
Quid du Conseil économique social et environnemental qui a déposé hier, mercredi 24 septembre 2014, son rapport chez le Chef de l’Etat ?
Les Conseillers ont fait leur boulot. Bravo ! Ils sont payés pour ça. Mais qu’en est-il de la gouvernance du Conseil économique et environnemental en tant que telle ?
Où est le rapport financier de la présidence du CESE ? Les Sénégalais doivent être édifiés sur l’achat de carburant, de mobilier de bureau et informatique, de véhicules etc.
Les Sénégalais auraient aimé avoir plus d’informations sur son mode de fonctionnement. Comment est géré le budget de la présidence ?
D’ailleurs, pourquoi le CESE refuse-t-il de se faire appliquer le code des marchés publics ? Diantre ! Où est la gouvernance vertueuse et sobre tant vantée ?
L’existant, à notre avis, ne marche pas encore comme il faudrait, comment peut-on alors prétendre créer une nouvelle institution, à la limite budgétivore ?
Si le Sénat n’apporte absolument rien dans le renforcement de la démocratie au Sénégal, ce n’est pas le HCCL qui le fera. Le vrai problème de notre démocratie, c’est l’hyper-présidentialisme qui phagocyte toutes les autres institutions. Alors, il est inutile d’en créer.
source: http://www.sudonline.sn/budgetivore-et-inutile_a_20964.html