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Dim, Déc

Le foncier au Sénégal donne l’image d’un cadavre en putréfaction que des vautours prennent d’assaut pour se le partager

Le foncier au Sénégal donne l’image d’un cadavre en putréfaction que des vautours prennent d’assaut pour se le partager

Le foncier au Sénégal donne l’image d’un cadavre en putréfaction que des vautours prennent d’assaut pour se le partager

Foncier et Immobilier
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C’est franchement, l’image que nous donne la situation du foncier qui prévaut actuellement dans notre pays. Et les faits ne se passent pas seulement sur le littoral qui défraie en ce moment la chronique, mais c’est bien globalement sur l’ensemble des terres du Sénégal que cette pratique s’exerce.

Alors, ils sont donc en train de s’accaparer d’un bien appartenant à tous les Sénégalais. Et cette minorité de privilégiés cupides parmi nous a décidé de s’en accaparer et se le partager, à partir de leur position de pouvoir ou proximité à celui-ci avec la complicité d’une administration générale corrompue de la tête aux pieds. Et cette situation scandaleuse d’usurpation sans état d’âme, les terres du pays, nous révèle combien les pouvoirs qui se succèdent à la tête du pays particulièrement, de l’an 2000 jusqu’au jourd’hui. Incontestablement donc, ceux, qui ont gouverné le pays durant cette période, ont failli à leur impérieux devoir de préserver jalousement, quoi qu’il advienne, notre patrimoine foncier national contre toute violation. Mais, hélas !

Au contraire, les gouvernants en question ont plutôt commis délibérément leurs actes en parfaite connaissance de cause et claire conscience. Et c’est le mode opératoire clandestin qu’ils ont sciemment utilisé pour agir en cachette et dans un cercle restreint fermé à l’insu de la majorité des autres citoyens, qui le prouve. Et ce cercle est essentiellement composé de ceux qui gèrent le pouvoir, leurs proches amis, des services des impôts et des domaines, l’urbanisme et notamment, de l’Assemblée nationale, des institutions et grands corps de l’État, des marabouts et j’en passe. Tout ce beau monde se sert amplement et allègrement du foncier soit sur le littoral soit ailleurs. Cet accaparement illégal et usurpation frauduleuse des terres du Sénégal sont l’œuvre de ceux qui ont gouverné ou gouvernent encore le pays avec leurs proches. Ces derniers ont commis leurs actes criminels ignobles contre tous les honnêtes citoyens sénégalais d’aujourd’hui et de demain. Tous ces gens qui bénéficient, hypocritement, dans un silence d’église de tels privilèges scandaleux ont abusé de la confiance placée en eux par les citoyens. À cet égard, rien ne distingue ces gens de vulgaires apatrides qui trahissent leur patrie par cupidité.

Mais il faut que l’on essaye par exemple, de faire le bilan des attributions et multiples attributions de terrains, que les gens du pouvoir, leurs proches amis et parents ont bénéficié avec  superficies souvent au-delà d’un 1 hectare depuis l’alternance, pour le montrer aux Sénégalais. Lorsque dans le même temps d’autres citoyens peinent à obtenir pour son habitation un terrain de 150 m2 seulement.  Les libéraux ont procédé à une liquidation déguisée, les sociétés la Sicap, l’Ohlm et Hamo qui s’occupaient d’habitat social. Ces sociétés ont perdu le privilège d’attribution de terrain à prix abordable et été affectées à réaliser des programmes de construction de logements de luxe loin de la portée des salariés et des Sénégalais moyens comme Keur Gor Gui. Cette liquidation a été faite au profit de certains promoteurs privés, des prête-noms, qui ne vivent que de corruption et de pots de vin de marchés truqués.  En conséquence, cela a créé une pénurie de logements sociaux et une flambée des prix du loyer. Notre pays le Sénégal, est bien connu comme celui des scandales, mais il l’est plus encore au plan foncier et immobilier. Alors ce serait intéressant d’ouvrir aux Sénégalais cette page scandaleuse que les pouvoirs successifs leur cachent jusqu’ici.

Au total, la pandémie du covid19, l’agression irresponsable du phare des Mamelles et l’accaparement continu du littoral par des charognards insatiables de terre ont permis aux Sénégalais de découvrir le sordide plan ourdi par une minorité enrichie l’on ne sait comment, pour se partager entre eux les terres du Sénégal.  Et n’eut été, la vigilance de certains citoyens et leur combat pour alerter les Sénégalais de ce que ces boulimiques de terres tramaient pour nous déposséder de nos droits d’avoir librement, accès à la mer mais aussi d’un lopin de terre pour y vivre. Cette affaire scandaleuse et rocambolesque du foncier au Sénégal nous montre dans une large mesure que certains citoyens ignorent ou méconnaissent leurs droits, leurs devoirs ainsi que, la place centrale qui est leur au sein de la république. Autrement dit, les citoyens sénégalais doivent bien se rappeler que ce sont eux qui détiennent la souveraineté par leurs suffrages. Et, par conséquent, tous les élus au suffrage universel de la nation, allant du conseiller des collectivités territoriales au président la République, sont leurs mandataires temporaires. Ainsi, en règle générale, les élus sont tenus régulièrement et périodiquement de rendre compte à leurs mandants comme la constitution les y oblige. Mais les citoyens faute d’appréhender correctement et convenablement leur rôle primordial en république et de mesurer leur importance se sont laissé avoir par les élus politiciens à qui le pouvoir ne leur est que confié selon la loi. C’est ainsi que les policiens une fois qu’ils sont élus au pouvoir inversent les rôles et imposent petit à petit aux citoyens qui perdent de fait leurs prérogatives de contrôleurs du pouvoir qu’ils tirent légitimement pourtant de la constitution.

Cet état de fait anachronique des pouvoirs chez nous, a bouleversé et transformé progressivement la nature de la république du Sénégal. Voilà ce qui fait qu’aujourd’hui, c’est une minorité aristocratique cupide qui se succède à la tête du pays et pour qui, l’unique objectif est de s’accaparer des richesses du pays au détriment de l’écrasante majorité des Sénégalais. Il faut signaler que cette pratique antisociale est une règle générale dans les pays où les libéraux sont aux commandes, car chez eux le social n’a pas droit de cité. Oui, dans leur cupidité et esprit rotor, le fait d'asseoir une politique sociale large qui profiterait à la majorité des citoyens ainsi qu’une répartition juste et équitable des richesses nationales aux Sénégalais, leur empêche de s’enrichir rapidement. Et tous ces scandales, qui sont dévoilés actuellement sous les yeux des Sénégalais, sont une preuve palpable comme leur photographie.

Voilà pourquoi il est important que les Sénégalais reprennent leurs prérogatives citoyennes de contrôle du pouvoir. Oui, les citoyens actifs et patriotes doivent retrouver les fondamentaux de leurs droits et devoirs prescrits par la constitution. C’est ainsi qu’ils pourront rejouer pleinement leur rôle prépondérant et indispensable de sentinelle dans la république afin de pouvoir imposer l’exercice normal du pouvoir aux élus et d’éviter que des dérives graves de la sorte ne se produisent. Il est évident qu’il s’imposera nécessairement aux Sénégalais, après ces régimes, une refondation du système politique et des institutions pour nous débarrasser de toutes tares et pratiques malfaisantes et foncièrement antisociales, car un pouvoir doit être au service des citoyens et pour l’intérêt général et non le contraire comme actuellement.

Mandiaye Gaye

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 Dakar, 19 juin 2020