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Une journée presque entière d'affrontements. C'est le spectacle que forces de l'ordre et étudiants ont soutenu hier aux abords et à l'intérieur de l’université Cheikh Anta Diop. Objet de la surchauffe : l'éternelle question des bourses, mais aussi l’ouverture du Master pour tout le monde...
Lux mea Lex (La lumière est ma loi). Mais hier, le temps d’une journée, l'université de Dakar a encore plongé dans les ténèbres de la violence. Ainsi pendant des heures, un face-à-face haletant a opposé policiers et étudiants. Ces derniers, en colère, réclament le paiement de leurs bourses et la fin de la sélection en Master. Sous la chaleur moite, les courses-poursuites ont succédé aux jets de pierres dans une atmosphère agressée par de fortes odeurs de brûlis et de grenades lacrymogènes.
«Nous ne voulons plus du gel de l’augmentation des bourses. Car il est inadmissible qu’un étudiant qui a la demi-bourse (18 000 francs) n’ait la possibilité d’avoir une bourse entière qu’au Master. Alors que ça ne figure pas dans le protocole de réformes des universités», dénonce Ndème Dieng, du collectif de la coordination des etudiants de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH).
Ce mouvement qui veut s’inscrire dans la durée n’a qu’un but : défendre les intérêts des étudiants dont la majorité, soit 80%, n’ont pas encore perçu leurs bourses, a-t-il ajouté avec véhémence. Sous les fracas des détonations et des cris des étudiants qui s’encouragent mutuellement, l’avenue Cheikh Anta Diop a vécu aux flux et reflux des ‘’offensives estudiantines’’. Des camions anti-émeutes ‘’Dragons’’ tentent de se frayer un chemin entre les roches et autres détritus en feu. L’air devient irrespirable. Dans tous les coins, de petits feux de camp sont improvisés afin de dissiper l’odeur du gaz qui indispose.
‘’Nous sommes contre la sélection pour les Masters qui n’offrent que des diplômes classiques non professionnels. Alors, il est impensable de priver les étudiants de formation supérieure, sous prétexte qu’il y a des critères d’excellence pour la sélection’’, déclare Saliou Diop, masque et mouchoir sur la tête. Parmi les manifestants, se trouve Dibor Ndiaye. Elle est venue soutenir ses collègues. ‘’Je suis venue pour dénoncer une mesure injuste concernant les etudiants qui ne seront autorisés à redoubler que deux fois sous peine de perdre leurs bourses», s’insurge la jeune fille.
Des casquettes en trophée
Tout à coup, une vraie clameur secoue les abords du Pavillon A. Des étudiants viennent d'assiéger les policiers et réussissent à s’emparer des boucliers des Gmi qu'ils présentent aussitôt en trophées de guerre. Non loin de là, casquette vissée sur la tête, jean délavé et tee-shirt au corps, Ousseynou Faye, de la Faculté des Sciences et Techniques (FST), décrit ce mouvement comme une sorte de ras-le-bol des étudiants face à une vraie situation de crise. «En plus de la remise en cause des bourses de (60 000 francs) pour le Master II, l’État autorise la violation des franchises universitaires avec l’occupation des amphis par les policiers, ce qui constitue une réelle épée de Damoclès pesant sur notre sécurité‘’, se plaint l'étudiant.
Mamadou Makhfouse NGOM
SOURCE:http://www.enqueteplus.com/content/affrontements-%C3%A0-l%E2%80%99ucad-etudiants-et-policiers-relancent-leurs-vieilles-amours