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Colobane - Les gendarmes piègent et arrêtent 12 trafiquants d’armes à feu

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L’OBS – 12 personnes impliquées dans un trafic d’armes à feu ont été prises dans les filets de la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane (Dakar). Il a été découvert dans leurs boutiques plusieurs armes et des munitions. Les trafiquants sont tombés dans le guêpier des gendarmes avant d’être arrêtés et conduits au parquet de Dakar. Mais, ils ont été reconduits mystérieusement à Diourbel.

Les gendarmes de la Section de recherches de Colobane (Dakar) ont effectué une descente dans la ville de Touba, le 24 mai dernier. Non pas pour rendre visite aux chefs religieux de la ville de Khadimoul Rassoul, mais pour mettre fin au trafic d’armes à feu qui sévit depuis longtemps au marché Ocass. Les hommes du commandant Cheikh Sarr qui s’étaient déplacés avec l’appui de la Légion de la Gendarmerie Nationale et quelques éléments du Groupement d’intervention de la Gendarmerie Nationale (Gign) ont réussi leur mission tout de même délicate. D’ailleurs pour venir à bout de cette bande de trafiquants très organisée, un scénario digne d’un film de Tarantino (Quentin) a été mis en branle par les pandores.

C’est une source policière basée à Touba qui a vendu la mèche aux gendarmes de la Section de recherches de Colobane dont la compétence couvre l’ensemble du territoire. La source faisait état d’un intense trafic d’armes automatiques et artisanales dans le célèbre marché Ocass de Touba. Le tuyau de la gendarmerie avait même pris le soin de repérer six boutiques où des armes se vendaient comme de petits pains, en dehors de tout contrôle administratif. Déployés sur les lieux, les  éléments de la Section de recherches sont parvenus à infiltrer le réseau de trafiquants d’armes, à l’arrestation de 12 individus et à la saisie de 23 armes à feu et diverses munitions.

Après leur arrivée à Touba, les gendarmes avaient l’information selon laquelle les boutiques tenues par Mor Guèye, Modou Kanté, Moussa Sylla et Abdourahmane Kébé faisaient partie des lieux où se pratiquait ce trafic illicite. Qu’en plus, les vendeurs d’armes avaient des agents qui les renseignaient sur la moindre présence de forces de l’ordre dans le périmètre du marché. Ils étaient aussi au courant qu’après la vente d’une arme, l’essai se faisait au cimetière de Touba ou au supermarché en construction. Munis de toutes ces informations, les gendarmes entrent en jeu avec une longueur d’avance sur les trafiquants d’armes.

Premier acte du scenario mis en place : l’envoi d’un faux acheteur. Alors que tout Ocass est quadrillé par ses collègues gendarmes, l’acheteur se dirige vers les boutiques ciblées. Quelques éléments de son détachement le surveillent comme du lait sur le feu. Au même moment, le détachement du Gign prend d’assaut de la manière la plus discrète la rue qui mène au cimetière. Le vrai gendarme et faux acheteur avait pour mission de faire semblant de vouloir acquérir 10 pistolets automatiques. Le bonhomme avait reçu l’ordre de se mettre à découvert au moment de l’exercice pour permettre à ses collègues de pouvoir identifier les vendeurs d’armes et les boutiques où elles sont cachées.

Le faux acheteur est accueilli par Cheikh Diaw. D’ailleurs, c’est le démarcheur qui est venu vers lui. Après plusieurs instants de discussion, Cheikh Diaw demande à l’acheteur de l’attendre. Il entre dans une boutique et ressort avec deux grands sachets contenant des armes. Il prend avec lui le chemin du cimetière pour l’essai. Le détachement de la Gendarmerie qui avait quadrillé le marché Ocass se reploie vers le cimetière. Mais Cheikh Diaw n’aura pas le temps d’arriver à destination. Les éléments du Gign l’ont interpellé en cours de route. Les deux sachets qu’il détenait contenaient 6 armes à feu et leurs munitions. Le détachement du Gign retourne sur les lieux et procède à l’arrestation des individus trouvés dans les boutiques concernées. Ils procèdent ainsi à la perquisition des boutiques tenues par Mor Guèye, Modou Kanté, Moussa Sylla et Abdourahmane Kébé. Une pêche qui a été fructueuse.

Dans la boutique de Modou Kanté, il a été découvert 2 paquets de cartouches de 22 millimètres. Chez Mor Guèye, les gendarmes tombent sur deux pistolets automatiques, l’un de marque Bruni et l’autre un 9 millimètres. 2 revolvers et 5 armes artisanales seront découverts sur les lieux. Dans la boutique de Mor Guèye, 8 caisses de munitions de 22 millimètres, un paquet de 42 cartouches de 9 millimètres et 3 caisses de munitions de 36 millimètres sont retrouvés. Une caisse contenant 3 armes à feu de fabrication artisanale a été saisie à la boutique de Moussa Sylla. Moussa Djigal, lui, a été vendu comme étant le propriétaire de la caisse contenant les 9 boîtes de munitions de calibre 12 et trois armes de fabrication artisanale. Modou Kébé, lui, avait dans sa boutique 3 armes de fabrication artisanale et 2 paquets de munitions. Quant aux nommés Modou Fall, Badji Sourang et Cheikh Diop, ils sont dépeints comme des rabatteurs et ont été arrêtés pour complicité. Mais celui qui pourrait être présenté comme le cerveau de cette bande n’a été arrêté qu’après l’opération. Il s’agit de Dame Sylla. L’homme s’est présenté aux éléments du Gign comme étant le propriétaire de toutes les armes saisies.

Ainsi, Dame Sylla, Cheikh Diaw, Mamoune Djigal, Mansour Niang, Moussa Sylla, Modou Kanté et Abdou Kébé sont arrêtés et poursuivis pour les infractions d’importation, d’exportation, de commerce, de cession, de transport ou d’entreposage d’armes des 5 premières catégories et d’arme de la sixième catégorie (arme de traite) sans autorisation ou hors contrôle administratif. Mor Guèye, Modou Fall, Modou Kébé, Badji Sourang et Cheikh Diop sont poursuivis pour complicité des infractions susvisées. Les 12 personnes interpellées ont été déférées au parquet de Dakar.  Mais…

Makhaly Ndiack Ndoye

Le procureur de la République renvoie les mis en cause à Diourbel

Après le beau travail des gendarmes de la Section de recherches de Colobane, les 12 interpellés ont été déférés avant-hier, mardi 27 mai 2014, devant le procureur de la République près le tribunal régional de Dakar. On attendait que le maître des poursuites donne une suite à cette procédure judiciaire qui a été enclenchée depuis la ville sainte de Touba, mais Serigne Bassirou Guèye n’a rien voulu savoir sur cette affaire qui semble être une patate chaude entre les mains de la justice. Ainsi, aucune suite n’a été donnée à ce défèrement. Pis encore, les gendarmes de la Section de recherches ont reçu dans la soirée de ce même mardi l’ordre de venir chercher les 12 personnes arrêtées pour trafic d’armes à feu. Il leur a été ordonné de les ramener à Diourbel. La raison évoquée est que c’est l’autorité judiciaire de la région de Diourbel qui est compétente dans le cas d’espèce.

Cependant, une source proche de la gendarmerie nous apprend que la Section de recherches peut opérer dans n’importe quel coin du pays, comme l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants. Et après cette opération, c’est le procureur de la République près le tribunal régional de Dakar qui est saisi. «D’autant que, poursuit notre source, le chef de la police judiciaire de Dakar a été averti de cette opération et a été informé de toutes les mesures prises et il a toujours donné son aval sur le déroulement.» Donc, c’est à croire que la Section de recherches a toujours suivi ce circuit sans problème. Mais cette fois, il y en a bien un défèrement qui reste un mystère. En tout cas, Serigne Bassirou Guèye n’a pas voulu prendre ce dossier qui paraît simple. Les 12 personnes arrêtées dans le cadre de cette enquête retournent alors à Diourbel pour des raisons non encore élucidées.

MAKHALY NDIACK NDOYE

SOURCE:http://www.gfm.sn/les-gendarmes-piegent-et-arretent-12-trafiquants-darmes-a-feu/