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L’OBS – Les choses n’ont pas traîné du côté de N’Djamena. Moins de 24 heures après le meurtre de Kaltoum Ndiaye, une Sénégalaise venue au Tchad rejoindre son mari, 4 femmes présumées auteurs du crime ont été arrêtées par la police tchadienne et placées en garde à vue.
Après le choc, le soulagement. A l’annonce de la mort de Kaltoum Ndiaye, la communauté sénégalaise de N’Djamena, choquée par la perte de leur compatriote, redoutait un classement sans suite de l’affaire. Fort heureusement, le témoignage des voisins de la victime et, particulièrement, sa bonne, a permis à la police tchadienne de se lancer aux trousses de la première épouse d’Adoum, le mari de la victime sénégalaise. Une première épouse répudiée, il y a quatre mois, dont l’arrestation a eu lieu dans la matinée d’hier mercredi 04 juin 2014. Au cours de son interrogatoire, la Tchadienne est revenue dans les détails sur les circonstances de ce meurtre qu’elle avoue avoir planifié et exécuté froidement avec trois amies. Connaissant bien les habitudes de son ex-époux, la Tchadienne a reconnu avoir choisi la matinée du mardi pour se rendre, à bord d’un véhicule, à la vaste demeure d’Adoum, située au quartier Andjari à N’Djamena.
Sa présence sur les lieux en compagnie de ses trois amies n’ayant suscité aucune inquiétude de la part de ses ex-voisins, elle a alors profité d’une sortie de la bonne pour surprendre Kaltoum Ndiaye dans sa chambre. Rudoyée et malmenée, Kaltoum a été ensuite bâillonnée avant d’être exécutée à coups de couteau. Si le crime a été commis très vite, les 4 dames n’ont pu, hélas, quitter les lieux rapidement. C’est à leur sortie qu’elles ont croisé la bonne. Cette dernière, soupçonnant un coup fourré, s’est précipitée dans la chambre de Kaltoum où elle l’a découverte couchée sur le ventre, saignant abondamment. Une découverte qui a plongé la bonne dans une sorte d’hystérie, hurlant et courant dans tous les sens. Alerté, le voisinage a vite afflué sur les lieux du crime, suivi peu après par les policiers du Commissariat urbain de Ndjamena. Kaltoum Ndiaye a finalement rendu l’âme pendant son transfert à l’hôpital. Les 4 Tchadiennes arrêtées seront vraisemblablement poursuivies pour meurtre et complicité de meurtre.
A N’Djamena, hier, c’est un mari éploré encore sous le choc et entouré de ses parents que nous avons trouvé à la devanture de la maison mortuaire, recevant, sur des nattes étalées à même le sol, des membres de la communauté sénégalaise au Tchad, y compris le Consul Daouda Samb, venus lui présenter leurs condoléances.
ALASSANE HANNE
(Envoyé Spécial à N’Djamena)
Kaltoum, une mère tombée sur le chemin de l’amour
Hier, Adoum, le mari de la défunte sénégalaise, avait de la peine à dissimuler sa douleur. Ne pouvant supporter ces regards posés sur lui, sa main cherchait désespérément à accrocher le pan de son boubou. Une bouée dans une mer de désespoir. Il en avait bien besoin. La tête recouverte d’un turban de couleur blanche, il est revenu largement sur sa rencontre d’avec celle qui a fini par partager sa vie pendant quatre ans.
C’est à Ouagadougou, la capitale du Burkina, que Kaltoum Ndiaye, née le 10 août 1980 d’un père Sénégalais et d’une mère Burkinabè, a rencontré Adoum, le jeune Tchadien venu continuer ses études au Faso. Au mois de mars 2010, ils ont alors choisi d’aller devant un Imam pour unir leur destin. Une année plus tard, au mois de mars 2011, Kaltoum Ndiaye accouche au Sénégal où son époux l’avait envoyée quelques jours seulement avant sa délivrance. Un bébé baptisé du nom du Prophète Mohamed (PSL).
Quelques mois après avoir connu la joie d’une première maternité, Kaltoum s’envole du Sénégal avec son bébé pour retrouver son époux au Burkina. Depuis, le couple coulait des jours heureux et Adoum, son diplôme d’Ingénieur en poche, faisait la navette entre N’Djamena et Ouaga jusqu’au 26 mai dernier, lorsqu’il décida de faire découvrir son pays à son épouse et de s’y installer définitivement. Hélas, il ignorait que la mort attendait sa douce moitié dans son N’Djamena natal. Hier source de tous ses bonheurs, aujourd’hui terre de son plus grand malheur.
A. HANNE
(Envoyé Spécial à N’Djamena)
AWA DIOP, MERE DE KALTOUM NDIAYE
«Une partie de moi-même m’a été arrachée»
«Oumou Kalsoum Ndiaye (Kaltoum Ndiaye à l’état civil) est ma fille aînée. Elle avait une affection viscérale pour ma personne. Avant de se marier, elle travaillait dur pour s’occuper de moi. Le jour de son départ pour le Burkina, elle m’a offert beaucoup de cadeaux. Elle m’appelait régulièrement pour s’enquérir de mes nouvelles et partager avec moi les moments de joie qu’elle était en train de vivre avec son mari. Pas plus tard qu’hier (la veille du meurtre), elle m’a appelée à l’aube pour me dire qu’elle s’était beaucoup inquiétée du fait qu’elle m’a appelée toute la soirée, en vain. Elle a connu son mari lorsqu’elle s’était rendue en vacances au Burkina Faso chez ma grande sœur. Après ses études, son époux qui est pharmacien a effectué des démarches pour venir travailler au Sénégal, mais, elles n’ont pas abouti. Kaltoum n’a jamais voulu partir au Tchad et son mari a négocié pendant 3 ans avec elle pour qu’elle se résolve à le rejoindre à N’Djamena. Ce qui est arrivé laisse croire qu’elle savait ce qui l’y attendait. (…) Mon seul espoir, ma raison de vivre, une partie de moi-même m’a été arrachée. Etant une croyante, je m’en remets à Dieu, le Tout-Puissant. Le consul du Tchad est venu nous rendre visite hier après-midi. Je lui ai fait savoir que la meilleure des choses qui puisse m’arriver maintenant est de tenir mon petit-fils de 3 ans entre mes bras et d’être en possession du corps de ma fille.»
AMARY GUEYE
SOURCE:http://www.gfm.sn/la-senegalaise-kaltoum-ndiaye-a-ete-baillonnee-avant-detre-executee-a-coups-de-couteau-par-4-tchadiennes/