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L’OBS – Dans le jargon du cyclisme, c’est ce qu’on appelle avoir le nez dans le guidon. Concentrés sur leur sujet, l’affaire des présumés terroristes arrêtés à la frontière sénégalo-gambienne, Karang, les enquêteurs de la Dic explorent toutes les pistes censées les mener vers leur but. Ils ont envoyé le téléphone cellulaire du Syrien à la brigade spéciale de lutte contre la cybercriminalité pour un examen plus approfondi du répertoire. La femme de l’Algérien a également été auditionnée, ainsi que les serveuses citées dans cette affaire d’une extrême gravité.
Comme dans les grandes enquêtes, la Division des investigations criminelles (Dic) est à pied d’œuvre pour élucider cette affaire de Jihadistes aux fort relents de terrorisme, mais comprimée pour l’instant dans les infractions à la législation sur le séjour et l’établissement des étrangers au Sénégal ; le vol et l’usurpation d’identité. Deux chefs d’accusation retenus contre les ressortissants, syrien (Ibrahim Haj Mohammad) et algérien (Amine Ben Kada), arrêtés par la police des frontières (Dpav) au poste de Karang, alors qu’ils tentaient de rallier la Gambie.
Si pour les mis en cause, qui ont encore bénéficié hier d’un retour de parquet, la dénégation des faits qui leur sont reprochés est l’épine dorsale de leur stratégie de défense, pour les enquêteurs de la Dic, il n’y a pas l’ombre d’un doute. Les deux hommes, dont l’un est un ancien militaire syrien, un marin surentraîné, préparaient quelque chose. Mijotaient une sale affaire. Quoi exactement ? S’attaquer au Sénégal en faisant exploser des bombes ? Rejoindre le Nord-Mali où la région de Kidal, vaste no ‘mans land avec ses massifs des Ifoghas et ses plaines ensablées ? Pour le moment, la police retient toutes les possibilités. Cherche toutes les pistes possibles qui mènent vers la vérité dans cette affaire, dont l’écho a déjà résonné outre-Atlantique. Chez les grands de ce monde où la lutte contre le terrorisme est une sur-priorité financée à coups de millions de dollars ou d’euros.
Ainsi, pour ne pas se louper dans cette terrible affaire, les enquêteurs de la Dic ont envoyé le téléphone portable de marque Sony Ericsson où il y avait des photos de Jihadistes armés, saisi des mains du Syrien Ibrahim Haj Mohammad, à la brigade spéciale de lutte contre la cybercriminalité aux fins d’examens plus approfondis du répertoire. Pour savoir, en particulier, si l’ancien marin des unités navales syriennes n’était pas en contact avec des Jihadistes ou terroristes recherchés par Interpol ou les Etats-Unis. Ou s’il n’avait pas déjà planifié une attaque, par le biais de son cellulaire, avec une personne au Sénégal ou en dehors du pays. Si, si… Seulement, jusqu’à l’heure où nous mettions sous presse hier, tous les examens, entourés d’une grande minutie, avec des appareils high-tech, n’étaient pas encore faits. Mais en attendant les résultats, cruciaux pour la suite de l’enquête, les policiers de la Dic ont entendu des proches des deux présumés Jihadistes, dont la femme de l’Algérien Amine Ben Kada, ancien employé du restaurant chez Katia (Dakar).
Venue rejoindre son mari au Sénégal le 20 mars 2014 avec un visa de trois mois devant expirer le 20 juin prochain, Madame Kada née Assia Bensouci, esthéticienne de profession qui vit dans un appartement aux Almadies, a été auditionnée par les enquêteurs. Cuisinée à grand feu, elle n’a pas été, malgré tout, en mesure de fournir des éléments intéressants sur les rapports de son mari avec Ibrahim Haj Mohammad, qu’elle soutient ne connaître que de vue.
Outre la dame Kada, les serveuses sénégalaises citées comme étant les personnes qui ont mis en rapport les deux mis en cause et le taximan Ndiome Pouye dit Pape, ont elles aussi été reçues dans les locaux de la Division des investigations criminelles. Et lors de leurs interrogatoires respectifs, les demoiselles Aïda Diop et Aïssatou Mama Kagni, ont abondé dans le même sens que les chauffeurs de taxi Ndiome Pouye et Malick Mbengue (qui conduisait les deux mis en cause vers à la Gambie suite à la panne du véhicule de Ndiome) en ce qui concerne les circonstances de leur intervention. Elle ont indiqué que Ibrahima Haj Mohammad leur est inconnu, qu’elles ignoraient son projet de voyage en Gambie et l’auraient connu à travers Amine Ben Kada.
Ces quelques réponses peuvent être intéressantes dans le tas d’interrogations des enquêteurs, très décidés à tirer cette affaire au clair. Pour ne pas rater le coup de l’année. Si vraiment c’en est un…
MAKHALY NDIACK NDOYE
SOURCE:http://www.gfm.sn/le-telephone-du-presume-jihadiste-syrien-en-examen-la-femme-de-lalgerien-auditionnee/