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L’OBS – Le talibé de 18 ans, Maguèye Wade, sera jugé ce mardi 26 août 2014 par le Tribunal des flagrants délits de Dakar pour vol et tentative de viol. Le jeune s’est introduit nuitamment dans une chambre ouverte, a volé deux téléphones portables, avant de vouloir abuser de la maîtresse de maison qui dormait sur son lit, avec ses deux enfants, dans une tenue affriolante.
Maguèye Wade, 18 ans et élève à l’école coranique, n’a apparemment rien maîtrisé des bonnes manières apprises au daara. Le garçon, qui sort à peine de la puberté, s’en moque presque des interdits et bannis de la religion islamique, pourtant si importants dans la régulation sociale. Sinon, comment comprendre son comportement ? Comment qualifier son impardonnable geste ?
Le Talibé, qui vient juste d’être admis dans le monde des majeurs, a tenté, dans la même nuit, deux choses fortement condamnées par l’Islam : le vol et la tentative de viol. Le garçon, qui s’est introduit dans une maison à Bargny, au quartier Médinatoul Mounawara II, a fait main basse sur deux téléphones portables avant de vouloir violer la maîtresse de maison, la dame Aby Ngom, mère de deux enfants.
Le 19 août 2014, Maguèye Wade a voulu trouver un autre moyen de se faire de l’argent que de tendre la main pour recevoir l’aumône. Pour ce faire, le talibé tente le chemin le plus facile. Le plus tortueux aussi. C’est ainsi qu’il repère la maison du maçon Daouda Guèye pour y commettre un vol. Puisque le maître des lieux rentre très souvent tard de son travail. Alors, le «Ndongo daara» attend la tombée de la nuit pour s’introduire dans la demeure, en escaladant le mur de clôture. Aby Ngom s’était endormie en attendant son mari. Mais, à cause de la forte chaleur qui sévit au Sénégal, la maîtresse de maison n’avait pas pris le soin de fermer la porte de sa chambre. Une ouverture qui a attiré l’attention du jeune talibé.
«Je n’ai pas pu résister à l’envie d’abuser d’elle»
C’est ainsi que Maguèye Wade s’introduit dans la chambre à coucher de Aby Ngom. Il y trouve la mère de famille dormant dans une tenue légère sur son lit avec ses deux enfants, sous une moustiquaire. Il inspecte les lieux et tombe sur deux téléphones portables de marque Nokia et Sony Ericsson. Maguèye les soustrait frauduleusement. Ne voyant aucun autre objet à subtiliser, le talibé tente de retourner sur ses pas avec les deux appareils, quand il est attiré par autre chose plus intéressante à ses yeux éberlués. Le jeune homme qui n’a certainement jamais vu en live les dessous d’une femme, ressent un urgent besoin de satisfaire sa libido. Pressé par son bourgeon qui lui enfle entre ses jambes, il va à l’abordage. C’est ainsi qu’il soulève la moustiquaire et prend place au lit. Aby Ngom, sentant une présence étrangère à ses côtés, se réveille en sursaut. Mais Maguèye sort un objet que la victime a décrit comme un couteau pour la tenir en respect. Pour qu’elle se laisse faire l’amour par le petit présomptueux.
Une bataille est engagée et la femme tente de se défendre tant bien que mal. Jusqu’à s’échapper des bras crasseux du jeune talibé, qui sentant le danger venir avec les cris de la dame qui ameutent les voisins, a quitté la chambre en catastrophe. Mais il est poursuivi par les voisins qui venaient au secours de Aby Ngom. Maguèye Wade est arrêté et conduit au poste de police de Bargny. Le lendemain 20 août 2014, Daouda Guèye dépose une plainte contre celui qui a tenté de violer sa femme dans sa propre chambre à coucher. Son nid d’amour. Dans la lettre-plainte, Aby Ngom est largement revenue sur sa mésaventure. Mais, c’est le mis en cause qui élucide le plus sur son entreprise délictueuse. Maguèye reconnaît tout ce qui lui est reproché, hormis le port de couteau. Il explique aux policiers-enquêteurs que son attention a été attirée par la porte de la chambre qui était restée ouverte. C’est ainsi qu’il escalade le mur de derrière de la maison avant de s’introduire dans ladite chambre où dormaient Aby Ngom et ses deux enfants. Maguèye dit avoir vu deux téléphones portables posés sur une valise. Il les prend et sort de la chambre. Mais Maguèye dit avoir envie de coucher avec la dame qu’elle a trouvée à moitié nue. «Je n’ai pas pu résister à l’envie d’abuser d’elle. Seulement au moment de soulever la moustiquaire, elle s’est réveillée. J’ai tenté de la plaquer au lit, en vain. Elle a résisté farouchement. Après quelques minutes de lutte, je me suis résigné à laisser tomber ce projet et de m’enfuir. Cependant, je n’ai jamais détenu de couteau.»
Après sa durée légale de garde à vue, le «Ndongo daara» a été déféré hier au parquet du procureur de la République. Maguèye Wade a été placé sous mandat de dépôt par le maître des poursuites. Il sera jugé ce mardi 26 août 2014 par le Tribunal des flagrants délits de Dakar pour vol et tentative de viol. Sacré talibé !
MAKHALY NDIACK NDOYE
