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L’OBS – Abdou Diagne a un comportement très répréhensible. Attrait à la barre du tribunal correctionnel de Louga, ce jeune homme n’a rien trouvé de mieux que d’injurier publiquement son propre père. Il a écopé d’une peine d’un mois assorti du sursis.
Abdou Diagne, paysan de son état, n’est pas un fils modèle. Ce jeune homme, au lieu de suivre le droit chemin en obéissant à son père biologique, mène la vie dure à son pater. Le jeune Diagne qui en veut véritablement à son géniteur, ne rate jamais l’occasion de le remettre à sa place. Ce fut le cas, dans la matinée du jeudi 18 septembre dernier.
Ce jour-là, le vieux Assane Diagne, révolté par les montants de ses factures d’eau qui ne cessent de grimper, a décidé de contrôler le robinet qu’il ouvre maintenant deux fois dans la journée. Mais, cette nouvelle mesure prise par le père de famille, pèsera dangereusement sur les relations entre lui et son garçon.
Les rapports exécrables entre le jeune Diagne et son père connaîtront une pique quand la mère du garçon, voulant préparer le petit-déjeuner, est revenue bredouille, car le robinet a été fermé. Très ulcérée, elle s’en ouvre à son fils. Ce dernier, comme pour laver cet affront, est directement allé vers son père pour lui réclamer la clé. Devant le refus ferme de son géniteur, le jeune homme disjoncte et arrache de force la clé des mains de son père. Pis, il le brutalise, tout en proférant des injures à son endroit. Les autres vieux du village, qui se sont déplacés en masse pour régler ce problème familial, subiront le même traitement. «Vous ne dites pas la vérité. Vous êtes tous des fumiers», leur lance le jeune homme à la figure. Ne pouvant pas digérer ce qu’il considère comme une humiliation, le père, meurtri, a traduit son fils en justice.
Attrait devant la barre du tribunal correctionnel de Louga pour «violence et voies de faits et injures publiques», le prévenu n’a pas cherché à nier les faits. «Oui, j’ai injurié mon père et lui ai manqué de respect. Je regrette mon comportement, j’ai été dominé par Satan. Je lui demande pardon», sert-il aux juges.
Interrogé, la partie civile, qui est revenue sur ses relations avec son fils qu’elle juge «pas des meilleures», lui a accordé son pardon. Ce qui a éteint l’action publique. Seulement, le président du tribunal n’a pas du tout raté le prévenu. «Tu dois respecter ton père. Quel que soit le problème, tu ne dois jamais lui manquer de respect», lui a-t-il balancé à la figure. Au délibéré, Abdou Diagne est condamné à un mois assorti du sursis.
ABDOU MBODJ
