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Pour une gifle, la lycéenne fait condamner son père

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VIOLENCES-CONJUGALES-Femme-Battue

L’OBS – Une lycéenne giflée par son père a traduit ce dernier à la barre du Tribunal départemental où il a été condamné à un mois avec sursis

Le linge sale se lave en famille. Cette maxime, la famille Thiam, domiciliée à Louga,  au quartier Artillerie, ne la connaît pas du tout. Elle qui a choisi de régler un différend opposant deux de ses membres (un père à sa fille) devant le tribunal. 

 

L’émigré Sidi Thiam a été traîné hier, à la barre du Tribunal départemental de Louga par sa propre fille A. Thiam. Son tort, c’est d’avoir giflé à trois reprises celle-ci. Pour mieux comprendre les raisons qui ont  contribué au pourrissement des relations entre le père et la fille, il remontait au temps du divorce entre le prévenu  et sa première femme Absa Sèye avec qui il a trois enfants (2 filles dont la plaignante et un garçon). Le tribunal qui avait prononcé le divorce  vers les années 2 000 avait confié la garde des enfants à la femme. Alors, de retour de voyage, Sidi Thiam a fait des pieds et des mains pour que ses trois fils vivent chez lui. Il s’en ouvre alors à son ex-femme, laquelle lui a conseillé de retourner au tribunal.

 

 

Cette démarche a porté ses fruits. Car avec le consentement de la dame Sèye, le père de famille  assurera la garde de sa progéniture. Seulement, d’après Absa Sèye, la civilement responsable  de la plaignante, «Sidi Thiam mène la vie dure à ses enfants pour faire plaisir à  sa nouvelle femme. Les enfants vont à l’école sans prendre le petit déjeuner. C’est moi qui leur assure le transport. Leur père ne fait rien pour eux. D’ailleurs, il voulait qu’ils retournent chez moi. J’ai refusé parce que c’est le tribunal qui lui en avait confié la garde», accuse la mère de la partie civile.

De retour du Magal de Touba, A. Thiam se rend directement chez sa mère où elle a passé trois jours sans demander l’autorisation de père.  Ruminant sa colère, Sidi Thiam a attendu celle-ci  de pied ferme. Dès qu’elle franchit la porte, le père se rue sur sa fille et la gifle à trois reprises. Se sentant blessée et humiliée, la lycéenne  aidée par sa mère a porté plainte contre son père pour violence et voie de fait au niveau du parquet de Louga. Quelques jours plus tard, le maître des poursuites confie le dossier à la gendarmerie de Louga par soit-transmis. Entendu à l’enquête préliminaire, l’émigré a été déféré à Louga le 12 décembre passé. Après son face-à-face avec le procureur de la République, il est  retourné chez lui à la faveur d’une liberté provisoire.

Une semaine après sa mise en liberté provisoire, Sidi Thiam a été attrait à la barre du Tribunal départemental. Il a fait face à ses trois enfants (B. Thiam, A. Thiam et C. Thiam) et leur mère. Interrogé au cours des débats d’audience, il a reconnu sans ambage avoir porté des coups sur sa fille. Dans son réquisitoire, le Procureur n’a pas épargné l’ex-couple : «Vous voulez transposer vos problèmes sur vos enfants. Ils subissent injustement les conséquences de votre séparation. Je vous prie de la régler sans y mêler vos enfants. En ce moment, ils devraient être à l’école à l’image de leur camarades au lieu de venir ici devant la barre.» Ainsi, il a requis l’application de la loi. S’engouffrant dans cette brèche, le président du Tribunal départemental a noté : «Ce procès montre l’évolution des mentalités. Nous sommes dans la civilisation. Cela est gage de sécurité. Il ne faut pas dramatiser le comportement de la fille.»  Toutefois, le juge est d’avis que le Sénégal à ses réalités, mais la loi reste la loi. «Exercer des violences sur une personne est une effraction pénale. La loi n’autorise pas à un   père de famille de  frapper  son enfant.»  Après le délibéré, Mor Thiam a été reconnu coupable de violence  et voie de fait. Il a été condamné à une peine d’un mois assortie de sursis.

                                                    ABDOU MBODJ

source:http://www.gfm.sn/pour-une-gifle-la-lyceenne-fait-condamner-son-pere/