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L’Association des Régions du Sénégal poursuit son combat contre la suppression des régions. En conférence de presse hier à la maison des élus pour rendre compte de leur audience avec le chef de l’Etat, ses membres ont réaffirmé la poursuite de leurs actions conformément à leur slogan : « Prendre le temps de la réflexion dans la sérénité pour aboutir au consensus le plus possible ».
« Nous ne sommes pas en accord de manière formelle sur un retour à la case de départ et sur la suppression des régions. Le président de la République a demandé à ce que les concertations se poursuivent. Sur ce point, nous sommes en phase avec lui, car nous optons pour la poursuite des concertations ». Ces mots du porte-parole du jour de l’Association des régions du Sénégal (Ars), Babacar Gaye, donne une idée sur les résultats de l’audience accordée lundi dernier par le chef de l’Etat à l’Association des régions du Sénégal.
Pour Babacar Gaye, « il faut aller vers la réforme de la réforme, car celle qui est cours n’est pas bonne ». Le porte-parole de l’Ars et chargé du dialogue politique de l’association a expliqué que « si les régions disparaissent, les agences régionales de développement (Ard) le seront aussi, car elles sont présidées par les Conseils régionaux ». Et ce dernier d’en déduire que « le Pndl (Programme national de développement local) va partir et devra laisser toutes ses ressources aux Ard. Une chose qu’aucune collectivité locale ne va accepter ».
Babacar Gaye a dit à ceux qui pensent que les Conseils régionaux sont des institutions budgétivores, « le chef de l’Etat a souligné que c’est leur manquer d’égard ». Il a remercié, au nom de ses collègues des régions, le président de la République Macky Sall qui, selon lui, les a rétablis dans leur dignité. Et mieux, insiste-t-il, le chef de l’Etat a demandé à ses collègues de tout faire pour renouer le fil du dialogue avec les élus sur le processus de la réforme de l’Acte 3 de la décentralisation. « Je crois que le Président Macky Sall va relancer le dialogue et nous avons espoir sur une possible modification de la loi ».
Relancer le débat sur le Code des collectivités
L’Acte 3 de la décentralisation, pour les membres de l’Ars, pose problème. « Il suffit de bien observer les réactions au sein de la classe politique pour comprendre que seule l’Apr et ses alliés de la première heure ne se sont pas prononcés sur le débat. Ne serait-ce que pour cela, il y a nécessité de relancer le débat sur le Code des collectivités locales », dit Babacar Gaye. Et ce dernier d’ajouter que cela n’ébranle nullement la détermination des membres de l’Ars de défendre leur position.
Pour lui, il s’agissait, au cours de l’audience avec le chef de l’Etat, de défendre une position. Et cela, explique-t-il, a été fait à travers la présentation du mémorandum. « Nous avons expliqué au président pourquoi le fait régional est un fait à ne pas supprimer. Nous avons aussi donné les arguments de nos partenaires de l’Association des régions francophones », note-t-il.
Le porte-parole de l’Ars, dans son compte rendu d’audience, explique que la délégation des régions a aussi fait comprendre au chef de l’Etat l’importance du rôle des régions, tout en insistant sur certaines erreurs contenues sur le texte du code des collectivités locales qui n’a pas été partagé avec les élus avant son vote à l’Assemblée nationale. Outre les questions sur l’insuffisance des fonds alloués aux régions, de la coopération décentralisée et des actions de développement insufflées par les régions, le porte-parole de l’Ars a affirmé qu’il a été demandé aux autorités en quoi le département est plus pertinent que la région pour conduire le développement.
Sur la communalisation intégrale tout comme sur le personnel des régions, Babacar Gaye a évoqué les problèmes de cohérence territoriale et les difficultés de prendre en compte le personnel d’appoint des collectivités locales (8.000 agents) qui a été recruté sur la base de la compétence. S’il insiste sur le fait que le code des collectivités locales a été voté sans partage, il a aussi signalé qu’à l’époque du Parti socialiste, il aura fallu quatre années pour faire le code de 1996.
Babacar Gaye, porte-parole de l’ars : « On est en train de centraliser les politiques publiques »
Pour le porte-parole de l’Ars, la réflexion sur la réforme va se poursuivre, puisqu’elle a été entamée depuis 2010. Il était question à l’époque de payer un expert et ce dernier a fait un certain travail qui a consisté à diviser le Sénégal en 6 et 8 pôles. Il a aussi été proposé la communalisation intégrale sous une autre approche et la mise en place d’ententes interrégionales. « L’Acte 3 de la réforme a travaillé à partir de notre réforme et nous ne pouvons pas renier notre réflexion », argumente-t-il. « Le problème est qu’aujourd’hui, on est en train de procéder à une centralisation des politiques publiques, alors que nous, nous optons pour une décentralisation de l’action publique », note-t-il.
Aliou Niang, president de l’Ars : « Supprimer la région, c’est faire un recul de plus de 20 ans »
Le président de l’Association des régions du Sénégal (Ars) et président du Conseil régional de Saint-Louis, Aliou Niang, trouve que les élus ne sont pas solidaires dans le combat que mène l’Ars. « Les maires sont solidaires à notre action, mais nous ne sentons pas dans cette solidarité les présidents de communauté rurale », affirme-t-il.
Pour répondre au Pcr Cheikh Seck qui s’est prononcé en faveur de la suppression des régions à travers la presse, il a souligné que si chaque département a sa spécificité, on aura besoin d’une structure pour coordonner les départements.
« La région est un fait universel irréversible. La supprimer, c’est faire un recul de plus de 20 ans », a-t-il dit en substance.
Babacar Bachir SANE
source: http://www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=35956:suppression-des-regions-lars-poursuit-ses-actions-et-reste-ouverte-a-la-concertation&catid=78:a-la-une&Itemid=255