Sénégal -Répression des vols à l’arraché sur scooter : Les juges mettent le gant de fer

 Les prévenus se suivent à la barre, avec souvent les mêmes circonstances aggravantes, notamment l’usage de moyen de locomotion. Souvent, les faits sont constants et les indices de criminalité apparents. Les mis en cause sont, très souvent, formellement identifiés et dénoncés par les plaignants. Mais ils semblent incorrigibles malgré la gravité du délit et les peines d’emprisonnement infligées pour les dissuader. 
Hier encore, une affaire de vol avec usage de moyen de locomotion a été inscrite au rôle d’audience des flagrants délits. Devant le ballet des prévenus, le jeune Cheikh Youm, né en 1995, faisait aussi partie des acteurs de ce nouveau système de vol. Dans ce cas de vol, les juges du Tribunal des flagrants délits de Dakar ont pris en compte les circonstances aggravantes prévues par le Code pénal. Même s’il s’est engagé à abandonner le «métier d’agresseur», Cheikh Youm n’a pas réussi à convaincre le Tribunal de lui accorder une seconde chance. Finalement, il a prononcé une peine d’emprisonnement de 2 ans ferme contre le délinquant. Le prévenu devra verser, en plus de cette peine, la somme de 550 mille francs Cfa à la partie civile, en guise de dommages et intérêts.
Les faits ont été commis dans la banlieue dakaroise. A bord de son scooter, le mis en cause avait attiré l’attention d’un sapeur-pompier qui était dans les alentours de Pikine Tally Bou Bess. La victime raconte : «Alors que j’attendais le minicar Tata, j’ai été interpellée par deux individus à bord d’un scooter.»  Selon la plaignante Soxna Fatou Gaye, le prévenu et son acolyte «ont fait semblant de stationner sur le trottoir et le nommé Cheikh Diouf a violemment arraché mon sac, avant de prendre la fuite».

«Pas de pitié…»
Le jeune  Cheikh Youm a été rattrapé dans les embouteillages. Alors que son acolyte est en fuite, le butin emporté. La dame n’a donc pu récupérer son sac contenant un téléphone portable qui coûte très cher. Soumis à une fouille au corps, l’agresseur a été acheminé au commissariat de Pikine pour des enquêtes. Le jeune de 19 ans a été inculpé et placé sous mandat de dépôt par le Parquet de Dakar. Pour se disculper, le mis en cause a servi des explications tirées par les cheveux.
Mais le réquisitoire du ministère public est sans appel : 3 ans de prison ferme, pour vol avec usage de moyen de locomotion. Le procureur a rappelé la «ferme volonté du Parquet» d’éradiquer les séries de vol avec usage de scooters. En quoi faisant ? Le substitut du procureur a demandé au juge d’infliger désormais des peines proportionnelles à la gravité des faits.  Le procès de Cheikh Youm lui a servi de prétexte pour dénoncer et défier les agresseurs à bord de scooters. Le magistrat n’a pas fait dans la dentelle. «Ces gens-là devraient désormais être tous punis par des mesures répressives très sévères», annonce-t-il. Selon le représentant du ministère public, avec la recrudescence des vols avec usage de scooters, personne n’est à l’abri. «Je n’ai pas de pitié pour les voleurs», martèle le magistrat, qui dit attendre «les (agresseurs) de pied ferme».

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source: http://www.lequotidien.sn/index.php/component/k2/item/30546-r%C3%A9pression-des-vols-%C3%A0-l%E2%80%99arrach%C3%A9-sur-scooter--les-juges-mettent-le-gant-de-fer