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La loi instituant la parité dans les fonctions électives adoptée en 2010 devait marquer un pas décisif dans le combat pour une égalité de genres et une meilleure prise en compte des femmes dans la vie publique. Malgré ce pas important, les femmes continuent de subir les stéréotypes négatifs véhiculés à travers les médias, selon un rapport de Article 19 intitulé «Sénégal : étude monitoring, femmes médias». Une situation qui peut affecter les potentialités et le rôle effectif des femmes dans la vie politique.
La couverture des questions relatives aux femmes par les médias sénégalais conforte les tendances habituelles avec une présence toujours marginale dans les contenus d’information. C’est là un des résultats d’une étude de monitoring faite par l’Ong Article 19.
Cette étude a été réalisée sur deux périodes. Une première couvrant la période allant du 4 au 18 mars 2013, incluant ainsi les célébrations liées à la Journée internationale de la femme, le 8 mars. Et une seconde qui s’est déroulée un mois après, c’est-à-dire du 6 au 18 avril 2013. L’étude a porté sur trois quotidiens d’informations générales notamment Le Quotidien, Le Soleil et L’Observateur ainsi que sur quatre radios à savoir : Rfm, Rsi, Sud Fm et Zik Fm et enfin sur quatre chaînes de télévision : Rts, 2Stv, Tfm et Walf Tv.
Sur 2 157 articles, seuls 204 ont été consacrés aux femmes
L’étude a permis de révéler, en premier lieu, qu’aucune rubrique féminine n’existe dans les journaux étudiés. La femme y occupe une place minime comme thème d’information. Même dans des domaines où leurs rôles, leurs activités, leurs statuts et leurs responsabilités les interpellent au premier plan, notamment le mois de mars, les femmes sont apparues selon les résultats de cette étude de manière incidente dans les articles. En témoignent les chiffres suivants : «Sur 2 157 articles publiés par les trois journaux au cours des deux périodes, seuls 204 ont été consacrés à des sujets relatifs aux femmes. Au niveau des quatre radios, sur 1 388 éléments étudiés, 83 ont été consacrés aux femmes», lit-on dans le rapport.
Pour la télévision, les deux périodes de mars et d’avril ont été regroupées en une seule et même séquence avec des journaux télévisés sélectionnés allant du 6 mars au 18 avril. «Sur 903 éléments reportés dans les journaux télévisés, 53 seulement ont porté sur des sujets relatifs aux femmes», a-t-il fait savoir.
Autre chose révélée par cette étude, la couverture des questions liées aux femmes ne découle pas généralement d’une initiative propre aux différentes rédactions précitées. A en croire le rapport, elle est surtout motivée par des agendas extérieurs (atelier, séminaire, conférence, communiqué de presse, etc.)
Pis, déplore Article 19, ces évènements le plus souvent sont traités avec un faible effort de mise en valeur de l’information. Ce sont des comptes-rendus qui sont proposés à la place d’autres genres comme l’analyse et l’enquête. A cela, il faut ajouter ce que l’étude appelle le déficit de visibilité. «Aucun titre principal de la Une n’a été accordé aux informations liées aux activités des femmes dans les trois journaux étudiés, pendant les deux périodes. Au mieux, ironise Article 19, elles ont eu droit à quelques appels à la Une.» Pour cette organisation, cette démarche est plus systématique dans L’Observateur, seulement explique-t-elle, c’est pour mettre en exergue la page People dans «l’oreille» de la Une. «Parfois, les questions de femmes sont jugées sans intérêt, mais avec une perception dévalorisante de la personnalité des femmes dans les faits divers», regrette Article 19. Ainsi, le rapport souligne que les journalistes reproduisent des idées arrêtées, des clichés et des stéréotypes qui donnent une orientation idéologique à leurs propos et enferment les femmes dans des rôles définis.
Meilleure compréhension des questions de genre
L’étude qui ne s’est pas contentée de révéler les manquements dans le traitement des questions liées aux femmes dans les médias sénégalais s’est permise de donner aux journalistes quelques recommandations. Il a été ainsi demandé aux organisations appelées à travailler avec les professionnels des médias, en vue d’améliorer le traitement de l’information sur des sujets relatifs aux femmes, de renforcer leurs capacités pour une meilleure compréhension de la dimension genre.
Ce, suggère-t-elle, pour susciter la production d’articles de fond qui donnent la parole aux populations et font ressortir la dimension humaine des faits. Ensuite, le rapport plaide pour une formation, une sensibilisation des professionnels des médias à la production d’une information qui valorise la femme et rompt d’avec les clichés, les stéréotypes, les idées fausses, etc., et participe à la promotion des droits des femmes, entre autres.
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.SOURCE: http://www.lequotidien.sn/index.php/component/k2/item/30580-rapport-traitement-de-l%E2%80%99information-li%C3%A9e-%C3%A0-la-gente-f%C3%A9minine--article-19-constate-une-pr%C3%A9sence-marginale-des-femmes
RAPPORT - Traitement de l’information liée à la gente féminine : Article 19 constate une présence marginale des femmes
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