«Je n’ai jamais mandaté qui que ce soit pour négocier directement ou indirectement avec Macky Sall.»

Notre source parle plutôt de l’intransigeance de l’ancien ministre d’Etat chargé des Infrastructures concernant une éventuelle évocation de son cas devant le président de la République.

«Karim a laissé entendre qu’il n’a jamais mandaté quelqu’un pour aller négocier quoi que ce soit avec Macky Sall directement ou indirectement avec ses mandataires», insistent nos informateurs. «Les facilitateurs dont on parle n’ont jamais pris langue avec lui ni avec ses avocats, seuls habiletés à parler en son nom. Pour lui, il est hors de question de protocole ou d’entente sur quelque sujet que ce soit», persistent nos interlocuteurs. Par contre, il (Karim Wade) a souhaité, compte tenu de son éloignement et de son isolement, que son père fasse preuve de vigilance vis-à-vis de certaines personnes, qui aiment se faire appeler «bonnes volontés» et qui sont capables, une fois en aparté avec les responsables de l’Exécutif national, de colporter de fausses déclarations pour les lui imputer, ou affirmer que c’est une proposition ou souhait d’Abdoulaye Wade. «D’ailleurs, poursuivent nos sources, il n’a pas de souci à se faire, car Me Wade connaît bien les Sénégalais, même s’il fait du masslah (se montre courtois avec ses interlocuteurs).»

La guerre, c’est la paix.

L’adage dit bien que c’est en période de paix que l’on prépare la guerre. L’assertion semble bien inscrite dans les tablettes des libéraux sous la houlette de leur chef de guerre. Alors que l’on évoque des pourparlers et des médiations de toutes sortes, les plans sont peaufinés et les armes fourbies dans ce domicile faisant office de laboratoire d’analyse à Fann Résidence. Même si des lucarnes pour des discussions sincères semblent être aménagées dans leur dispositif, les affidés de Me Abdoulaye Wade cogitent sur d’autres formes de manifestations publiques, et le meeting de grande envergure annoncé reste toujours au centre de leurs préoccupations. Si un risque de trouble à l’ordre public leur est opposé, ils profiteront de l’ouverture officielle de la campagne électorale pour les Locales pour le tenir, renseigne un des leurs. «Les visites domiciliaires vont reprendre très bientôt, et des stratégies de contournement des restrictions faites par l’autorité administrative, les forces de l’ordre ou tout simplement par l’adversaire politique, sont à l’étude», soufflent nos interlocuteurs. Même s’ils sont de deux ordres différents, l’on constate aisément qu’un souci de bonne coordination des combats, politique et judiciaire, a quelque peu ralenti le rythme des apparitions publiques des responsables du Parti démocratique sénégalais.

L’on signale aussi que sur des questions appelant directement la prise de responsabilité entière de Karim Wade, le secrétaire général du Pds demande que le traitement de celles-ci soit différé, le temps qu’il puisse rencontrer son fils.

Le semblant de relâchement dans les activités de Wade, quelques jours seulement après son retour au Sénégal, est loin d’en être un. Les libéraux ont un plan bien élaboré qu’ils ont par moments peaufiné du fait de la survenance de nouvelles donnes non intégrées dans leur dispositif opérationnel de départ.

JEAN-PIERRE MANÉ

 source:http://www.gfm.sn/actualites/item/14881-je-nai-jamais-mandate-qui-que-ce-soit-pour-negocier-directement-ou-indirectement-avec-macky-sall-.html