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L'OBS - Si tous s’accordent sur le schéma en finalisation, d’anciens ministres de Wade seront traduits devant la Haute Cour de justice. Le pouvoir compile des dossiers dans ce sens. Le déclenchement de la procédure est retardé par des calculs d’ordre politique.
Une autre «traque» se prépare. Le schéma est en cours de finalisation. La procédure sera lancée parallèlement à celle entamée par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Elle vise aussi de gros pontes de l’ancien régime confondus dans leur gestion antérieure des affaires publiques. Une décision qui intervient au lendemain de la mise en place, par l’Assemblée nationale, lors de sa session du 24 avril dernier, de la Haute Cour de justice.
La juridiction habilitée à juger le chef de l’Etat en cas de haute trahison, mais aussi à connaître des crimes et délits commis par le Premier ministre et les membres du gouvernement lors de l’exercice de leurs fonctions. Si la machine mise en branle ne s’arrête pas, l’Assemblée nationale sera saisie d’une demande de poursuites concernant d’anciens ministres de la République sous le régime d’Abdoulaye Wade.
Il ressort de confidences faites par de hautes personnalités qu’au menu de la Haute Cour, c’est une compilation de dossiers composés de rapports produits par les services de contrôle de l’Etat comme l’Inspection générale d’Etat (Ige), la Cour des comptes et les Inspections des finances. Lesquels rapports mettent en exergue l’indélicatesse de certains ministres du régime libéral sortant dans leur gestion et dont les responsables des services de contrôle de l’Etat du Sénégal ont suggéré l’ouverture d’enquêtes judiciaires et la traduction des présumés coupables de malversations.
CALCULS, CRAINTES ET RISQUES D’UNE OPERATION. Seulement, ce schéma proposé par les plus radicaux de l’entourage présidentiel n’enchante pas tous les conseillers du chef de l’Etat. Certains membres de l’entourage politique présidentiel ne partagent pas cette «traque» en raison du contexte qui ne serait pas favorable. Des proches de Macky Sall déconseillent fortement des procédures judiciaires en cette période de forte canicule politique qui pollue l’atmosphère du Palais. L’argument défendu tourne autour de la perception que les Sénégalais auraient de l’ouverture de dossiers judiciaires contre d’anciens responsables du Pds. Une partie de l’opinion aurait conclu à une chasse aux sorcières.
Parallèlement à ces remarques d’ordre politique, une autre appréhension demeure du fait du caractère hétéroclite de la majorité parlementaire actuelle. Confinée en elle-même, l’Alliance pour la République (Apr) du Président Macky Sall ne constitue point la majorité au sein de l’Hémicycle. Certains collaborateurs du Président nourrissent la crainte de voir une demande de mise en accusation émanant du régime jugée sélective et/rejetée du fait des appartenances politiques des uns et des autres. Les raisons de cette crainte sont aussi à aller chercher, d’une part, dans la nette désapprobation par les «apéristes» originels et des responsables de la coalition «Macky2012», du phénomène de la transhumance politique. Et d’autre part, dans les jeux d’ententes possibles entre députés de la majorité mécontents et ceux de l’opposition ou simplement non-inscrits. L’hypothèse d’un vote contre une mise en accusation qui ressemblerait à un blanchiment d’un ancien adversaire politique et actuel rival au l’Apr est dans le domaine du possible. Dans tous les cas, les paris sont risqués. Ils le sont davantage dans ce contexte politique chargé qui est loin d’être à l’avantage de l’Apr. Il reste à savoir si le régime de Macky Sall va prendre ce risque.
NDIAGA NDIAYE
SOURCE:http://www.gfm.sn/actualites/item/15107-le-pouvoir-compile-des-dossiers-pour-saisir-la-haute-cour-de-justice.html
Le pouvoir compile des dossiers pour saisir la Haute Cour de justice
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