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«Mon époux m’a déclarée morte pour faire adopter nos enfants par une Américaine»

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L’OBS – C’est le cri de cœur d’une femme désabusée. D’une dame qui, aveuglée par l’amour, n’a pas hésité à changer de religion pour le plaisir de son époux. Hélas, son rêve a viré au cauchemar. Son mari, qui vit aujourd’hui aux Etats-Unis, raconte-t-elle, l’a déclarée morte afin de vendre leur maison et de faire adopter leurs enfants par une riche Américaine. Depuis, elle a déclenché des poursuites. Entre la Raddho, l’Ajs (association des juristes sénégalaises) et le tribunal de Pikine, elle ne cesse de courir pour être rétablie dans ses droits. Courir pour rester en vie. Tel est le quotidien de Martine Coly, qui raconte ici  sa difficile et touchante vie à L’Observateur. 

 

«J’ai connu mon époux en 1978. A l’époque, j’étais encore très jeune et je vivais avec mes parents en Casamance. C’est là-bas qu’il m’a épousée, convertie à l’Islam, avant de m’emmener ici à Dakar. Au début, mes parents ne voulaient pas de cette union, mais ils ont fini par se plier à ma décision de me marier avec celui que je croyais capable de me faire connaître le bonheur. Au début, on vivait, mon mari et moi,  dans un dénuement total.  On vivait en location dans une chambre exiguë. Mais, comme on s’aimait passionnément, on a réussi à surmonter les épreuves. Et plus tard, lorsque les choses se sont quelque peu améliorées, il a acquis un terrain aux Parcelles assainies de Keur-Massar. On a réalisé ensemble des économies pour construire le terrain qu’il a acquis, avant qu’il se décide à émigrer aux Etats-Unis d’Amérique où il a passé une quinzaine d’années. Nos enfants étaient à l’époque très jeunes. Il a duré là-bas  et d’ailleurs, il lui arrivait très souvent, au téléphone, de confondre les noms des gosses. On a eu trois enfants : deux  filles  et  un  garçon (Saly, Amina et El hadji). C’est dire qu’il les avait presque oubliés. Pendant tout le temps qu’il est resté là-bas, j’étais sans ressources. Je vivais difficilement avec mes enfants, sans compter la solitude. Moralement et physiquement, je ne tenais plus. Finalement, avec les enfants, nous avons mis en location la maison pour avoir de quoi vivre et nous nous  sommes  installés aux Parcelles Assainies de Dakar auprès de gens qui connaissent ma famille en Casamance. Puis, l’un de mes enfants a eu une hépatite. C’est à ce moment que mon mari, informé de la maladie, a recommencé à m’envoyer de l’argent pour les frais d’hospitalisation. Il s’est résolu, quelques semaines plus tard, à revenir au Sénégal au chevet de notre fils.

 

 

«En réalité, il avait muri son plan. Il a profité…»

A la sortie de l’enfant, nous sommes retournés à la maison aux Parcelles assainies de Keur Massar. Et puis, mon époux, après m’avoir réconfortée, a repris l’avion pour retourner aux Etats-Unis. Il est resté encore là-bas longtemps. Je suis tombée malade et il n’a pas daigné m’envoyer un sou pour mes soins. Cela a fait mal à ma famille. D’ailleurs, il a eu quelques prises de gueule au téléphone avec des membres de ma famille, qui ne pouvaient comprendre son comportement. A la longue, ma famille m’a mise face à mes responsabilités et m’a reniée. Quand je me suis remise de cette maladie, mon époux s’est encore manifesté au téléphone et m’a exprimé son souhait de faire venir auprès de lui, aux Etats-Unis, nos enfants. C’est ma belle famille, ici au Sénégal, qui s’est occupée des formalités pour le voyage de mes deux enfants aux Etats-Unis. C’était en 2008, ils étaient déjà majeurs. Mon époux m’a même refusé que j’accompagne mes enfants jusqu’à l’aéroport de Dakar. Il avait donné des instructions fermes dans ce sens. En réalité, il avait mûri son plan.  Il a profité du départ des enfants pour me répudier, sans m’en donner les raisons. J’ai beau insister pour lui faire comprendre que je suis restée plusieurs années à l’attendre, à me sacrifier, à faire de petits boulots,  à mendier pour vivre, à rester des jours sans avoir de quoi manger,  à  essuyer les foudres de mes parents, juste pour l’amour que je lui voue. Tout cela, en vain. Je lui ai rappelé les moments de galère que nous avons vécus ensemble, il est resté sourd à ma détresse et a confirmé sa décision de se séparer de moi. (Elle arrête pour pleurer longuement …)

«Je me sens désabusée. Je n’arrive plus à manger»

A la fin, je lui ai demandé de venir au Sénégal pour qu’on officialise le divorce devant le juge, car nous étions mariés sous le régime de la monogamie avec communauté de biens. Il a refusé de revenir au Sénégal et je me suis retrouvée dans un piège, car si aujourd’hui je me marie sans obtenir le certificat de divorce, je pourrais être poursuivie pour bigamie. J’ai compris plus tard les raisons de cet acharnement de mon mari. Mon fils m’a appris quand il est arrivé aux Etats-Unis, que son père (c’est-à-dire mon époux) s’est marié là-bas et qu’il y fait la bamboula. J’ai failli m’évanouir lorsque j’ai appris, par le truchement de je ne sais plus qui, que mon époux avait modifié notre régime de communauté des biens en séparation des biens. Il a aussi fait adopter mes enfants par une riche  Américaine, devenue son épouse. Il m’a déclarée morte et soutiens que nos enfants sont nés hors mariage. Cela m’a été rapporté par mon fils. J’étais choquée. Puis, sans crier gare, mon époux (je le considère toujours comme tel) est revenu à Dakar sans m’aviser. Ce n’est qu’au bout d’un mois, alors qu’il était à Dakar, que mes enfants, restés aux Etats-Unis, m’ont appelée au téléphone pour m’informer de sa présence à Dakar. Ils m’ont supplié de ne pas traîner leur père devant les tribunaux. J’avais promis cela à mes enfants, mais là c’en est trop. Il a décidé de vendre la maison, qu’il fait visiter  à de potentiels acquéreurs (en notre présence pendant l’entretien, le mari débarque avec des courtiers). Il m’en a informé et a promis de me remettre juste une somme d’argent et de garder pour lui la part qui revient aux enfants. Cela, je l’ai refusé. Mes enfants m’ont alertée, mon époux ne cherche qu’à m’humilier. Il veut me mettre dehors et j’ignore les raisons d’un tel comportement. J’étais rayonnante quand il tombait amoureux de moi, j’ai sacrifié ma jeunesse pour lui. Aujourd’hui,  je me sens désabusée. Je n’arrive plus à manger. Une tasse de café me suffit et je suis au bord de la dépression. J’ai saisi la Raddho (Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme), l’Ajs (association des juristes sénégalaises) et le tribunal de Pikine. Comment, après m’avoir pris ma jeunesse, après m’avoir fait changer de religion,  mon  mari peut-il me traiter de la sorte ? Aujourd’hui, je suis redevenue chrétienne, sans pour autant être en odeur de sainteté chez mes parents. Ils m’en veulent et cela, je le comprends très bien. Tout est flou dans ma tête. Je cherche juste une protection auprès de la  Justice.»

ALASSANE HANNE          

source:http://www.gfm.sn/mon-epoux-ma-declaree-morte-pour-faire-adopter-nos-enfants-par-une-americaine/