Deuxième jour d’interrogatoire de l’ex-Dg de Cd média : Ecueil et sottises d’une audition

Me Demba Ciré Bathily, puis Me Madické Niang se démènent pour monter une mayonnaise sans œufs et sans huile. Ces professionnels aguerris et talentueux, qui savent ce que le non-lieu veut dire, demandent cent fois au témoin de revenir sur ses déclarations en tant que co-inculpé de Karim Wade. Celui-ci, qui est passé de complice à témoin, évidemment, refuse. 
Les avocats de la défense, aussi naturels que des vedettes d’«Au théâtre ce soir», s’en offusquent. Cheikh O. L. Diallo, qui n’en peut plus d’être traité d’indicateur de la Crei, trépigne droit devant la barre de la Crei ; le juge, au désespoir, tente de le calmer. Le journaliste s’est mué en adversaire des avocats de son ami, en affichant un air de mécontent. Il a le soutien du substitut du Procureur spécial, qui dit à l’endroit des avocats de Karim Wade : «Il ne sert  à rien de vouloir aller trop vite en besogne.» 
Devant le juge Henri Grégoire Diop, la défense oublie par moments que le vrai challenge ne réside pas forcément dans la volonté d’enfoncer un témoin, mais en la possibilité de casser les charges qui pèsent sur un client. Me El Hadji Diouf lâche la phrase : «Au lieu de vouloir enfoncer un témoin, mais amenez les preuves utiles à la cause de votre client.»
 «Je n’ai jamais dit que les 30% de Cd média m’appartiennent et que j’ai dû libérer 30 millions représentant mes part», dira encore le journaliste, faisant ainsi volte-face par rapport à sa déposition faite à la Section de recherche de la gendarmerie. Cheikh Diallo a osé donner le bâton au Procureur spécial pour se faire battre. Semant ainsi le doute chez la défense de son ex-patron, qui le traite de «menteur». «Karim et moi, on se retrouvera seul à seul devant Dieu», a dit l’ancien conseiller en communication de Karim Wade. Sur le visage des avocats de Karim Wade se lit une grosse surprise. La défense est muette d’interrogations. 

«La venue au pouvoir de Wade a qualitativement changé nos vies»
Madické Niang ne veut pas que le témoin déroule les péripéties de la création de Cd média dont il était le directeur général. Là encore, l’avocat n’apparaissait pas sous son meilleur profil de défense. Sinon, ils en auraient fini avec toutes ces questions auxquelles le témoin a déjà répondues. D’ailleurs, Me Madické Niang s’en est même violemment pris au témoin. Au cours de son audition, le journaliste Cheikh Diallo a dit à l’endroit de l’ancien ministre des Affaires étrangères : «Comme vous et moi, la venue au pouvoir du Président Abdoulaye Wade a qualitativement changé notre vie, pendant quatorze ans.» Des déclarations qui ne reflètent pas la réalité, selon l’avocat et ancien ministre. «J’ai toujours existé même avant l’alternance. Ce qui n’est pas votre cas d’ailleurs», tempête Me Niang. Il est très énervé par les réponses du journaliste qu’il considère comme un «indicateur» des enquêteurs à l’époque des faits. 
Après avoir hésité, Cheikh Diallo s’est retourné pour se diriger vers le micro. Et c’est pour dire : «Je retire mes propos.» L’incident est clos.
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SOURCE: http://www.lequotidien.sn/index.php/politique/item/35948-deuxi%C3%A8me-jour-d%E2%80%99interrogatoire-de-l%E2%80%99ex-dg-de-cd-m%C3%A9dia--ecueil-et-sottises-d%E2%80%99une-audition