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L’OBS – Le climat au sein de la Commission nationale électorale autonome (Cena) n’est pas des meilleurs. L’institution est en proie à une tension interne qui a poussé le Secrétaire général à claquer la porte. Et certains de ses membres d’appeler à un contrôle par la Cour des comptes.
Le jugement ou l’appréciation ne sera pas aisé à faire. Sur la mission proprement dite, elle est une lumière qui brille, même au-delà des frontières. Son compétence est louée par les états-majors politiques et son expertise sollicitée jusqu’en Inde.
La Commission nationale électorale autonome (Cena) dirigée par Doudou Ndir a fini par convaincre de sa capacité à garantir des élections transparentes. On ne peut en dire autant dans sa gestion administrative et financière qui «souffre de transparence», selon certains de ses membres. Les reproches faits à la Cellule administrative et financière de la Cena sont relatifs à une gestion opaque et solitaire. Une gestion qui s’écarte de «l’orthodoxie financière et de la rigueur administrative».
Le flou total qui entoure l’organisation des dépenses, la gestion des marchés et des paiements inquiète nombre des 12 membres qui composent la Cena. Outre l’opportunité des dépenses qui ne semblent pas convaincre ses membres, ces derniers regrettent parfois des lenteurs notées dans la prise en charge de leurs préoccupations. Lesquelles préoccupations sont liées essentiellement aux charges pour les missions. D’ailleurs, ces «manquements» dénoncés par les membres de l’institution ont fini par installer un malaise au sein de l’équipe chargée de la gestion administrative et financière. Le Secrétaire général, le Colonel Didier Bampassy, a déposé sa lettre de démission qui va entrer en vigueur à partir du 1er janvier 2015. Une démission justifiée par une gestion qui laisse à désirer et par les maintes décisions qui transgressent les règles élémentaires de la comptabilité.
Le Secrétaire général démissionne. Pourtant, ses compétences sont énormes et sont fixées par le décret n° 2006-07 portant régime financier de la Cena et qui complète la loi sur la Cena sur le plan des finances. Le texte stipule que «la Cena dans le cadre de sa gestion financière dispose d’un ordonnateur qui est le président de la structure, d’un administrateur de crédits, en la personne du Secrétaire général et d’un comptable public. Le Secrétaire général élabore chaque année le projet de budget, établi en fonction des frais de fonctionnement de la structure, des objectifs et prévisions d’activités pour l’année à venir, sous l’autorité du Président. Il le présente à l’assemblée de la Cena pour approbation. Le Secrétaire général procède à toute proposition d’engagement des crédits affectés à la Cena, assure la liquidation et prépare l’ordonnancement». Mais tout ou presque de ses prérogatives lui sont déniées dans la pratique. Le Secrétaire général était finalement mis à l’écart dans la gestion des affaires. Ne pouvant plus cautionner cette «façon de faire» et d’être «complice» d’une situation, le Secrétaire général a pris la décision de mettre fin à neuf ans d’exercice.
Pour éviter que le malaise ne s’accentue, certains membres de la Cena conseillent aux autorités de s’intéresser à la gestion des finances. Ils lancent un appel pour que la Cour des comptes fasse auditer l’institution. Car «la gestion financière de la Cena est soumise au contrôle de la Cour des Comptes».
Outre la gestion «chaotique» de leur maigre budget, les membres de la Cena pleurent aussi le traitement qui leur est réservé. Ils regrettent d’être les membres d’institutions les plus mal loties. Même s’ils refusent d’établir une comparaison, ils révèlent qu’au moment où les membres de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) perçoivent environ trois millions FCfa par mois, eux de la Cena n’arrivent toujours pas à dépasser la barre des 600 000 FCfa qui lui est fixée. Le Président, lui, se suffit de son 1,2 million FCfa mensuellement. Un traitement qu’il faut revoir «au regard des performances et du succès de la Cena qui vaut au Sénégal une reconnaissance au niveau mondial.
NDIAGA NDIAYE