Offres pour l’exploitation de la licence 4G : Les cadres de la Sonatel démentent Yaya Abdou Kane

«Les propositions reçues des opérateurs ont été jugées insuffisantes.» Dans une interview accordée au journal L’Observateur dans sa livraison d’hier, le ministre des Postes et des Télécommunications, Yaya Abdou Kane donnait l’appréciation de l’Etat par rapport aux offres faites par certains opérateurs pour l’exploitation de la licence 4G. Une sortie qui «indigne» l’Amicale des cadres de la Sonatel (Acson) qui reproche au ministre de faire de la «manipulation de l’opinion» en soutenant des «contrevérités». En conférence de presse hier, l’Acson précise que «la Sonatel n’a jamais fait une offre et n’a pas encore reçue une demande dans ce sens». Sans prendre de gants, Demba Diarra Mbodji, président de l’Amicale fustige : «L’Acson dénonce les affirmations catégoriques du ministre des Télécommunications, le sociologue Yaya Abdou Kane. Ces affirmations sont manifestement contraires à la vérité.» Pour prendre à revers, les arguments du ministre, les cadres de la Sonatel avancent que la Société nationale de télécommunications «n’a jamais été consultée» par l’Etat du Sénégal pour faire une offre. 

De la même manière, elle soutient n’avoir jamais fait une offre ni à l’Etat, ni à l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) encore moins au ministère des Télécommunica­tions. «A ce jour, la Sonatel n’a pas encore été invitée à soumettre une proposition pour l’obtention d’une autorisation d’utilisation des fréquences 4G. Elle n’a pas non plus transmis d’offre aux autorités, au demeurant il aurait fallu pour pouvoir transmettre une offre, que l’Etat communique un cahier des charges qui définit, notamment les obligations de couverture géographique, de qualité de service etc. Ce qui n’est pas le cas», clarifie Demba Diarra Mbodj. De plus, il trouve «absurbe» la comparaison avec le Maroc et la Côte d’Ivoire dont le ministre a fait allusion. «Pour le Maroc, il a parlé de 188 millions d’euros c’est à dire 123 milliards de francs Cfa qui ont été décaissés pour l’octroi de la 3G pour l’ensemble des opérateurs présents sur le territoire marocain. Mais ce qu’il faut retenir est que le Maroc compte 33 millions d’habitants. Ce qui est 2,5 fois la population du Sénégal. Le Maroc dispose également d’un Pib 3 fois supérieur. Au niveau de la Côte d’Ivoire la 4G n’est pas encore attribuée», explique l’Acson.

Vers un retour de Global Voice 
Faisant la leçon à Yaya Abdou Kane, M. Mbodji souligne que tous les benchmarks démontrent «qu’on ne peut pas comparer le prix d’attribution des licences ou autorisations d’un pays à un autre sans tenir compte de la population et de la richesse du pays». En outre, l’Acson fait savoir que l’Etat travaille pour le retour de Global Voice (très décrié en 2010) qui sera chargé d’assurer le contrôle de la supervision du trafic et le contrôle sur la qualité de service des réseaux fixe, mobile de façon permanente. «Cette décision est non conforme à la réglementation et la législation en vigueur cf. article 134 du Code des télécommunications», martèle le président de l’Acson. 
Par rapport au quatrième opérateur de téléphonie au Sénégal, l’Amicale constate une «nébuleuse», car selon elle, «l’Etat annonce un appel d’offres international sans consulter les opérateurs nationaux». De plus, l’Acson ajoute que l’arrivée de Mtn au Sénégal ne «l’émeut pas». Enfin, ces cadres de la Sonatel regrettent un «manque de vision» des autorités dans le secteur du numérique caractérisée d’après eux par l’absence d’une Lettre de politique sectorielle depuis 2010.

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source: http://www.lequotidien.sn/index.php/component/k2/offres-pour-l-exploitation-de-la-licence-4g-les-cadres-de-la-sonatel-dementent-yaya-abdou-kane