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Le récit d'une sénégalaise victime de viol à répétition n'a laissé personne indifférent. N.A.N. la trentaine, une domestique sénégalaise vivant à Nouakchott, a eu la fâcheuse surprise de recevoir une visite inopinée dans la nuit du 28 février à 2h du matin, deux gaillards avec armes blanches à la main. Seule dans sa chambre d'un quartier périphérique, N.A.N. a été surprise de voir deux visiteurs indésirables défoncer sa porte. «Il faisait 2h du matin, lorsque j'ai vu deux hommes ouvrir ma porte. L'un d'eux a mis son couteau sur ma gorge. Prise de panique, je leur demande ce qu'ils voulaient. Ils m'ont répondu : « Tu es venue travailler chez nous en Mauritanie, sort de l'argent sinon on va te tuer ».
Selon la victime, les malfaiteurs ont fouillé toute la chambre mais n'ont trouvé que deux portables.
Et comme si cela ne suffisait pas, ils insistent sur la victime. « Donne nous de l'argent, tu en as. Nous te suivons depuis longtemps, tu sors l'argent ou on te tue » menaçaient-ils. Voyant que la pauvre victime n'avait pas d'argent, les deux gaillards ont procédé au viol en série.
Selon la victime, « après le premier acte, ils m'ont amené dans les toilettes et m'ont aspergé de l'eau ; puis m'ont ramené dans la chambre pour redemander de l'argent faute de quoi, ils vont continuer à me violer ». Peine perdue, les deux hommes repassent à la vitesse supérieure.
Un deuxième viol qui a exténué la pauvre dame. « Après le deuxième viol, on m'a encore reconduite dans les toilettes en me disant : « Cette fois-ci, tu es pardonnée. Et si tu nous dénonces, tu seras tuée parce que nous sommes dans le quartier ».
Une plainte sans suite
Selon la victime, elle a déposé une plainte auprès d'un commissariat de Nouakchott relevant de son quartier. L'un des violeurs a été interpellé puis relâché parce que bénéficiant d'une main protectrice. N.A.N. prend les attaches d'une Ong qui lutte contre les violences sexuelles.
Cette dernière la met en rapport avec ses avocats et deux lettres sont adressées au Procureur à cet effet. Ce dernier convoque la victime pour l'entendre. Selon des sources proches du dossier, après l'audition, le Procureur a ordonné au commissaire de faire son travail et de trouver les malfaiteurs.
C'est ainsi que l'un d'eux sera interpellé et déféré au parquet tandis que l'autre, qui serait un fils d'un policier est toujours en fuite. Un arrangement à l'amiable a été demandé à la victime par le tribunal sur pression de la famille du violeur. «On m'a fait savoir qu'ici, je suis étrangère, il faut faire un arrangement sinon je perds tout » raconte la victime. Depuis quand la justice est devenue discriminatoire ?
C'est là toute la question. Mieux, le tribunal aurait douté de sa version en lui disant qu'elle connaît ses visiteurs. « J'ai failli me suicider en entendant cette version » disait-elle. D'ailleurs le tribunal aurait menacé de vérifier ses appels téléphoniques au niveau de la société de téléphonie mobile.
En tout cas, le problème reste entier et N.A.N réclame justice car l'affaire est encore pendante au niveau de la justice mauritanienne. Selon une source proche de l'Ambassade du Sénégal, elle l'aurait saisie tardivement et qu'il existe encore des zones d'ombre.
SOURCE: LE MATIN