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Mauritanie - Municipale 2013 : « Les sans programmes » veulent remplacer les « il n’a rien fait »

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Municipale 2013 : « Les sans programmes » veulent remplacer les « il n’a rien fait »

«Nous avons déposé notre liste, pour le programme, on verra après, d’ailleurs aucun candidat n’a un programme », c’est la « confession » d’un monsieur membre d’une liste candidate aux élections municipales et législatives qui auront lieu le 23 novembre 2013 en Mauritanie.

Pendant la longue précampagne en vue de ces scrutins, pendant la période précédent les dépôts des listes, il n’a guère été question des programmes de ceux qui aspirent prendre en charge la gestion des 219 communes deMauritanie.


Et quand la campagne va débuter en novembre, les candidats et leurs partisans parleront de programmes. Les programmes seulement dans les généralités du genre « promotion du sport, de la culture, assainissement…. » Ils vont tous prendre l’engagement « de nous débarrasser des ordures sans dire comment.»

Ou commencent les compétences d’un maire ? Ou s’arrêtent-elles ? Qu’est ce qu’un maire peut faire ? Qu’est ce qu’il ne peut pas faire ? En tant que candidat, comment je peux caler mon programme dans les limites des prérogatives d’un maire ? Ceux qui se bousculaient devant les sièges de la Commission électorale nationale indépendante dans la soirée du vendredi ne se sont guère posé ce genre de questions ? Ils veulent être maire d’abord. 

Ensuite, ils vont gérer au jour le jour. Pour ceux élus à l’intérieur, revenir habiter la capitale en attendant la prochaine campagne. En novembre 2006, j’avais fait la description suivante d’une campagne électorale : " Faire danser le peuple pour lui faire oublier ses problèmes ", pour alléger les chaînes de l’ignorance, de la pauvreté, de l’insalubrité, de la maladie…La campagne électorale en vue des législatives et municipales du 19 novembre ne joint l’agréable, le festif, le défoulement à rien. 

Tentes dressées au bord des routes, hauts parleurs crachant du M’balax, duBaba Maal, du " Jaguar ", du Rap… Jeunes, adultes, femmes et hommes, à partir de vingt heures, prennent d’assaut les tentes. Tout le monde danse jusqu’aux environs de deux heures et, on remet ça le lendemain. La campagne électorale en vue des municipales et législatives du 19 novembre s’apparente à un festival de musique et de danse, un gigantesque Khoumbol à l’échelle national. 

Sous les tentes, sites de campagnes hérités de la démocratie d’exception deOuld taya, pour faire le plein de curieux, de badauds et de mélomanes, il faut faire monter les décibels et varier les genres. A la place des militants pouvant réciter de mémoire les discours et les " programmes ", il a été préféré des DJ et autres MC plus à même de drainer des foules.

Pour 2013, rien n’a changé. La galère des eaux de l’hivernage est presque oubliée. Les candidats a Sebkha, Liksar, El Mina… prendront au moins le soin d’ajouter au répertoire des promesses démagogiques : « Moi, maire, vous ne serez pas inondée en 2014, d’ailleurs, il ne pleuvra même pas. »

Quand au maire sortant, forcement candidats à leur propre succession, ils ne s’embarrassent pas de bilan. Leur bilan, les populations le font presque chaque minute a coup de « Il n’a rien fait.» mais, curieusement, des « il n’a rien fait » se font souvent réélire au moment ou des « il a fait de son mieux » n’arrivent même pas à se faire investir par leur partis.

Khalilou Diagana

source: http://www.cridem.org/C_Info.php?article=648327