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Après avoir guerroyé contre Khadaffi depuis le début des années 80 et l'avoir fait liquider par les croisés occidentaux du Printemps arabe, les États-Unis viennent d'abattre leur dernière carte dans leur tentative de coloniser la Libye avec leur jocker.
Les États-Unis sont revenus en Libye, directement, près de trente ans après les premiers coups de semonce contre Khadaffi avec les bombardements, le 14 avril 1986, deTripoli et de Benghazi. Le guide suprême de la Jamahariya arabe libyenne était alors en pleine ligne de mire de l'Occident qui le voyait dans tous les actes terroristes des années 70 : l'avion d'Uta, au Niger, l'attentat de Lockerbie, en Écosse, en particulier. Les Américains prendront prétexte de l'incident du golfe de Sidra, en mars 86 et de l'explosion, le 5 avril, dans une discothèque de Berlin-Ouest fréquentée par des Gi’s pour se lancer véritablement en guerre contre la Libye de Khadaffi.
L'opération "L'Aube de l'Odyssée", en 2010, sous le couvert d'un secours à Benghazi qui a fait jurisprudence en Afrique, notamment au Mali, permettra alors aux croisés occidentaux menés par la France de Sarkozy de liquider le tonitruant et remuant guide de la Jamahiriya...sans pour autant mettre fin à l'irrédentisme de certains insurgés.
La période post-Khadaffi a en effet instauré une instabilité croissante, comme au Mali et ailleurs, faisant le lit de l'insurrection et de tentatives plus ou moins grotesques de coups d’État, de renversements de gouvernement, de démission et de tentatives d'exil.
Sur ces entrefaites, le 17 mai dernier, un groupe para-militaire dirigé par un ancien général de Kadhafi qui avait littéralement trahi et déserté, Khalifa Hafter, lance une attaque sanglante contre divers groupes de révolutionnaires basés à Benghazi dans l'Est du Pays. A la tête de 1.000 hommes armés, anciens membres des forces de Kadhafi secrètement entrainés et encadrés par la CIA et les services secrets égyptiens du Général Sissi, Khalifa se rappelle au bon souvenir de tous, trente ans après (télévision française, Perspective Monde), ce qui donne un mauvais calembour anglais : thirty years...Hafter, sans le h).
Le bombardement du 14 avril 1986 avait lieu sous la présidence d'un acteur de seconde zone, spécialiste des films de série "B". Sa force d'argumentation se trouvait dans les biceps d'un Schwarzenegger, lui-même plus tard gouverneur de Californie, et ses théories de croissance sur le reaganomics. Cette absence de densité morale n'est pas explication suffisante pour les insuffisances de naguère. Thirty years "Hafter", c'est sous Obama que l'on vérifie les mêmes pratique d'invasions, d'infiltrations, de liquidations, de déstabilisations que sous la doctrine Monroë. Surtout si la chienlit s'installe dans un pays renfermant des richesses susceptibles d'intéresser l'ogre yankee. Or, l'assassinat de Khadaffi n'a pas aidé à sortir de l'anarchie, bien au contraire, avec la multiplication des milices armées à côté des tribus et autres mercenaires et trafiquants de tout acabit.
AUTEUR :Pathé MBODJE, M. Sc, Journaliste, sociologue
Parcelles assainies, Unité 10, Villa N° 276, Dakar, Sénégal, tél (00 221) 775952161
sites : www.pathembodj.com ; blog : http ://koccbarmafall.skyrock.com
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