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iGFM – (Dakar) Bangui était paralysée jeudi en milieu de journée, avec des barricades érigées sur la plupart des axes routiers et des tirs sporadiques dans le centre-ville, au lendemain de l’attaque d’une église de la capitale centrafricaine dans laquelle une quinzaine de personnes ont péri, rapporte AFP.
Des tirs sporadiques étaient entendus en milieu de journée dans le centre-ville de Bangui, a constaté l’AFP. Des soldats de la force africaine Misca déployés dans le centre ont effectué des tirs de sommation pour disperser des jeunes qui tenaient des barricades, en vain.
La plupart des axes routiers de la capitale étaient coupés par ces barricades souvent constituées de blocs de béton, de pneus en feu et de morceaux de bois. Des colonnes de fumées noirâtres étaient visibles dans le ciel alors qu’un hélicoptère survolait la capitale.
Les rues étaient complètement désertées, bus et taxis ayant cessé de circuler. Les rares boutiques qui avaient ouvert en ce jour férié ont tiré leur rideau en raison de la tension qui régnait. La cathédrale de Bangui était au trois quart vide jeudi matin alors que plusieurs milliers de personnes s’y pressent normalement pour la messe de l’Ascension, a constaté l’AFP.
A Bea-rex, deux blindés de la force de la Misca étaient postés près de la barricade érigée par une centaine de jeunes et des troupes burundaises patrouillaient à pied dans le quartier dans la matinée.
C’est la première fois depuis plus d’un mois que des barricades sont érigées dans les rues de Bangui. Les jeunes qui les ont montées font valoir leur colère après l’attaque de l’église Notre-Dame de Fatima mercredi soir, au cours de laquelle une quinzaine de personnes, dont un prêtre, ont été tuées.
Nous sommes là depuis 04H00 du matin pour que les (militaires) Burundais quittent le quartier, nous sommes mécontents, a déclaré à l’AFP Henri-Morel Feiganazoui, un habitant de 28 ans qui accuse les soldats africains de la Misca d’avoir protégé les assaillants de l’église Fatima. L’information n’a pu être confirmée par aucune source indépendante.
Des renforts de Sangaris, la force française déployée en Centrafrique depuis décembre, et de la Misca ont été positionnés près du quartier PK-5, majoritairement musulman, de peur que des représailles ne visent ses habitants, selon une source militaire.
Plusieurs témoins ont raconté à l’AFP comment des hommes armés ont pénétré mercredi après-midi dans l’enceinte de l’église Notre-Dame de Fatima pour y lancer des grenades et tirer dans la foule des déplacés qui y étaient venu trouver refuge depuis plusieurs mois.
Une quinzaine de jeunes manifestaient jeudi matin dans le quartier PK-3 en brandissant des affichettes contre les Burundais. Contingent burundais OUT, on n’en veut plus, était-il écrit sur l’une d’entre elles.
Dans la capitale, où les violences interconfessionnelles qui déchirent le pays ont contraint de nombreux musulmans à fuir, un regain de tension très net se fait sentir depuis quelques jours, notamment aux abords du quartier musulman PK-5, a affirmé une source proche de l’armée française à l’AFP.
Des observateurs en visite à Bangui, se sont dit surpris du développement armé rapide des deux parties qui ont commencé le massacre à l’arme blanche et à la machette. « Il est étonnant de voir les belligérants armés jusqu’au dent alors que ce n’est pas le cas quand nous passions. C’est comme si les armes pleuvaient après le passage d’observateurs », a dit à iGFM un observateur sous le couvert de l’anonymat.
Selon lui, le conflit a pris une nouvelle tournure en Centrafrique. « Ce n’est plus une affaire de catholique contre musulmans. Il y a des intérêts en jeu qui dépassent les deux communautés », a dit l’observateur, selon lequel la présence militaire n’est pas bien vue parce qu’elle est « mal perçue » ou alors déclaré « partiale ».
David LY avec AFP
http://www.gfm.sn/bangui-paralysee-par-des-barricades-et-des-tirs-sporadiques/