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l’OBS – Il y avait du beau linge hier dans un hôtel de la place : Olusegun Obasanjo, ancien Président du Nigéria, vêtu d’un boubou traditionnel blanc, avec son éternel bonnet, Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations Unies (Onu), ancien Prix Nobel de la Paix, costume sombre sur chemise blanche, Pedro Pires, ancien Président du Cap-Vert, Edem Kodjo, ancien secrétaire de l’Oua et ancien Premier ministre du Togo, ont à travers une déclaration commune de la Commission Ouest-Africaine sur les Drogues, constaté que le trafic, la consommation et la production de drogues en Afrique de l’Ouest déstabilisent les institutions, menacent la santé publique et nuisent aux efforts de développement.
C’était en 1995, le pouvoir de Sani Abacha condamne Olusegun Obasanjo à vie pour complot. Au cours de son séjour en prison, l’ancien président de la République nigériane rencontre un jeune homme que ses camarades de classe avaient incité à fumer un joint de chanvre indien. Malheureusement pour lui, la police l’arrête et le conduit en prison pour 5 ans. Au bout de sa peine, le jeune homme devient un toxicomane, parce que les gardes pénitentiaires lui vendaient de la drogue, au vu et au su de tout le monde. Quand Olusegun Obasanjo finit de raconter cette expérience personnelle qu’il a vécue dans la prison où il était détenu, sa voix, étreinte par l’émotion, regrette que ce jeune homme n’ait pas été accueilli dans un centre de désintoxication. «Sa vie a été détruite en prison. Si on l’avait envoyé dans un centre, l’histoire aurait été différente», déplore l’ancien chef de l’Etat nigérian venu présenter hier à Dakar le rapport indépendant de la Commission Ouest-africaine sur les drogues. Le drame de ce jeune homme nigérian n’est pas isolé. «Car c’est en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale que la prévalence de l’usage de cannabis chez les adultes serait la plus élevée, avec un taux de 12,4% contre en moyenne 7,5% en Afrique et 3,9% à l’échelle mondiale. Si la différence est notable, le manque de fiabilité des données et l’utilisation de méthodes d’évaluation différentes selon les régions rendent difficile toute conclusion concrète», lit-on dans le rapport. Mais ce qui inquiète le plus en Afrique, c’est le flux de la cocaïne qui transite en Afrique de l’Ouest pour être écoulée à travers le monde.
«La valeur annuelle de la cocaïne qui passe par l’Afrique de l’Ouest est estimée à 600 milliards de FCfa»
L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc) estime que 18 tonnes de cocaïne pure à destination de l’Europe ont transité par l’Afrique de l’Ouest en 2013. Depuis 2006, la valeur de la cocaïne transitant annuellement par les pays de l’Afrique de l’Ouest avoisine une valeur estimée de 1 245 000 000000 de dollars Us (Environ 600 miliards de F Cfa), les mouvements de fonds générés par le trafic de drogue s’élèvent à environ 500 milliards de FCfa.
En Afrique de l’Ouest, c’est l’usage du cannabis qui règne en maître dans les habitudes de consommation. Mais d’après le rapport, l’usage de cocaïne en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale est bien plus élevé que la moyenne mondiale en tenant compte de la taille de la population. «Quelque 1,6 million de personnes auraient consommé de la cocaïne dans la région ouest-africaine en 2012. Le rapport en 2013 notait également l’émergence d’un marché des méthamphétamines dans la région. Des saisies effectuées dans des pays d’Asie et d’Europe ont permis de constater que de grandes quantités de méthamphétamines avaient été trafiquées par le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Mali, le Nigéria, le Sénégal et le Togo. A titre d’exemple, au Nigéria, l’agence nationale de contrôle de l’application de la loi sur les drogues du Nigéria déclarait avoir intercepté entre 1990 et 2013, près de 3500 tonnes de stupéfiants, dont environ 2800 tonnes de cannabis, 178 tonnes de cocaïne, 195 tonnes d’héroïne et 233 tonnes de substances psychotropes. «Au cours de cette période, le pays a condamné 22 000 trafiquants de drogues», lit-on dans le rapport.
MOR TALLA GAYE
Abdoulaye Niang, l’ex-chef de la police nationale s’invite dans le rapport
Le rapport indépendant de la Commission Ouest-Africaine sur les drogues, publié hier à Dakar, a cité de hauts responsables dans les pays de l’Afrique de l’Ouest impliqués dans le trafic de drogues. Ainsi, lit-on dans le rapport, qu’au Sénégal, en juillet 2013, le chef de la police sénégalaise, Abdoulaye Niang, a été limogé, soupçonné d’être impliqué dans un trafic de drogues. Au Mali, en novembre 2009, un Boeing 727 parti du Venezuela et transportant entre 7 et 11 tonnes de cocaïne, s’est écrasé à Tarkint, près de Gao dans le Nord-Est du pays. L’enquête a établi que l’avion était immatriculé en Guinée-Bissau et que la cocaïne avait ensuite été transportée par la route jusqu’au Maroc, par un réseau impliquant des citoyens espagnols, français, marocains, maliens et sénégalais. En Mauritanie, c’est le neveu du Président qui est tombé pour trafic de drogue. En Gambie en 2013, c’est l’ancien inspecteur général de police qui est condamné pour trafic de drogue. En Guinée Bissau, c’est le chef d’Etat major de l’Armée de l’air, Papa Ibrahima Camara, qui a été inscrit sur la liste des barons de la drogue par les Etats-Unis. Et la liste est loin d’être exhaustive.
M.T.GAYE
SENEGAL PLAQUE TOURNANTE DU TRAFIC DE DROGUE
Edem Kodjo confirme le ministre des Forces armées
«Le Sénégal est devenu une plaque tournante de la drogue», affirmait mercredi, sans ciller, le ministre des Forces armées, Augustin Tine. Une révélation fracassante qui démontre le rôle du Sénégal dans la circulation de la drogue. En bon diplomate, Edem Kodjo, l’ancien secrétaire général de l’Oua et ancien Premier ministre du Togo, s’est avancé pour confirmer les dires d’Augustin Tine. «Si le ministre révèle ça, c’est parce qu’il a de bonnes statistiques, de bonnes informations et c’est vrai qu’il a raison de s’alarmer. La commission ouest-africaine sur les drogues a envoyé une mission au Sénégal pour chercher des informations, mais il est clair que le Sénégal n’est pas la seule plaque tournante de la drogue», informe l’ancien Premier ministre togolais.
M.T.GAYE
SOURCE:http://www.gfm.sn/18-tonnes-de-cocaine-pure-a-destination-de-leurope-ont-transite-par-lafrique-de-louest-en-2013/