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Immunité de poursuite aux dirigeants africains pour crimes de guerre… : Le véto d’Amnesty international

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Amnesty international dénonce la proposition d’accorder aux dirigeants africains en exercice l’immunité pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Pour cette organisation, cela risque d’ouvrir la porte à plusieurs abus.

C’est dans l’air du temps : L’Union africaine veut accorder aux dirigeants africains en exercice l’immunité pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Cette idée fait son nid au sein de la Commission de l’Ua qui veut sécuriser certains dirigeants après les inculpations de Kenyatta et de son vice-président par la Cour pénale internationale (Cpi) pour crimes contre l’humanité. Cela a réveillé les leaders du continent qui ont compris qu’ils ne sont plus à l’abri d’éventuelles poursuites durant même l’exercice de leur mandat.  

Cette éventualité a sorti Amnesty international de sa réserve pour annoncer son opposition. Alors qu’elle risque d’ouvrir la porte à plusieurs violations des droits de l’Homme. Dans un communiqué, cette organisation pour la défense des droits de l’Homme soutient que cette proposition «compromettait gravement l’intégrité de la Cour africaine de justice et des droits de l’Homme avant même que celle-ci ne devienne opérationnelle». Dans le but de s’opposer à cette démarche, Amnesty international a, dans une lettre ouverte, «demandé aux chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (Ua), réunis en Guinée équatoriale cette semaine, de ne pas adopter une proposition qui accorderait aux dirigeants et hauts fonctionnaires au pouvoir une immunité de poursuites devant la Cour africaine de justice et des droits de l’Homme». 
Dans son document, Amnesty international rappelle qu’«après le génocide de 1994 au Rwanda, le monde s’est engagé à veiller à ce que de telles atrocités ne puissent plus se produire». Selon Netsanet Belay, directeur du Programme Afrique d’Amnesty international, «cet engagement sonne creux face aux efforts déployés pour protéger des poursuites des politiciens africains qui sont ou peuvent être responsables de graves violations, dont des massacres, des actes de torture, des viols ou le déplacement de populations entières». D’après les défenseurs des droits de l’Homme, «si cette proposition est adoptée, cela jettera, par ailleurs, le doute sur les déclarations de l’Union africaine en faveur de son objectif de rendre justice aux victimes de crimes graves aux termes du droit international». «Le projet de protocole sur les modifications du Statut de la Cour africaine de justice et des droits de l’Homme étend la compétence de cette instance aux crimes de droit international. La modification proposée empêcherait que des poursuites soient ouvertes devant cette Cour contre un chef d’État ou de gouvernement en exercice ou d’autres hauts fonctionnaires soupçonnés d’avoir commis des actes de génocide, des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité», a-t-on déclaré. 
Par ailleurs, cette organisation informe que «quelle que soit la décision de l’Ua à ce propos, la Cour pénale internationale (Cpi) conserve le droit d’enquêter sur les chefs d’État et de gouvernement africains au pouvoir». «Il est vital que les responsables présumés d’atrocités soient traduits en justice, quelles que soient leurs fonctions officielles. L’adoption de cette proposition serait une terrible régression dans le long combat en faveur de l’obligation de rendre des comptes et des droits humains sur le continent», poursuit Netsa­net Belay. Amnesty international soutient, dans son communiqué, que «la manière dont les dirigeants africains voteront sur cette proposition lors du sommet de l’Ua cette semaine sera révélatrice du sens politique de chacun des gouvernements africains».

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source:http://www.lequotidien.sn/index.php/societe/item/32321-immunit%C3%A9-de-poursuite-aux-dirigeants-africains-pour-crimes-de-guerre--le-v%C3%A9to-d%E2%80%99amnesty-international