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L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a été relaxé jeudi dans le procès de la manipulation des fichiers bancaires Clearstream, infligeant une déconvenue judiciaire à son rival Nicolas Sarkozy.
Le chef de l'Etat, partie civile au procès, qui l'accusait d'être l'instigateur du complot et parlait de "coupables", a renoncé à faire appel, même si le procureur, qu'il a sous son autorité indirecte, peut le faire dans les dix jours.Après cinq ans de procédure et un mois de procès sous haute tension à l'automne dernier, le tribunal correctionnel a jugé dans une décision de 326 pages impossible d'imputer à Dominique de Villepin l'infraction de "complicité de dénonciation calomnieuse", faute de preuves ou même de soupçons précis.
"Je salue le courage du tribunal qui a su faire triompher la justice et le droit sur la politique. Je suis fier d'être le citoyen d'un pays, la France, où l'esprit d'indépendance reste vivant", a dit l'ancien premier ministre après le jugement, assurant qu'il était prêt à "servir la France".
Des élus de tous bords ont estimé que le revers infligé à Nicolas Sarkozy, le jour même de son anniversaire, relançait Dominique de Villepin dans son âpre rivalité avec Nicolas Sarkozy en vue de la présidentielle de 2012.
"Après les persécutions que le pouvoir lui a fait endurer, M. de Villepin est très bien placé aujourd'hui pour proposer une autre solution à droite que celle proposée par M. Sarkozy", a estimé le député socialiste Arnaud Montebourg.
Les députés "villepinistes" ont exprimé leur soulagement de voir que leur favori pouvait se tourner vers l'avenir et leur volonté de retrouver un "climat apaisé" dans la majorité.
La manipulation, qui a consisté à remettre en 2004 à la justice de fausses listes de comptes bancaires compromettant des centaines de personnalités, dont Nicolas Sarkozy, est finalement imputée dans le jugement à l'ancien vice-président d'EADS Jean-Louis Gergorin et à l'informaticien Imad Lahoud.
Ils sont condamnés respectivement à 15 et 18 mois de prison ferme, avec 40.000 euros d'amende chacun.
PAS DE PREUVES
Le chef de l'Etat se voit certes reconnaître son statut de victime, le tribunal admettant la validité de sa constitution de partie civile que contestait Dominique de Villepin, et lui accorde l'euro symbolique de réparations qu'il demandait.
Mais la thèse défendue par son avocat, selon laquelle le complot avait été imaginé par Dominique de Villepin pour l'éliminer de la présidentielle de 2007, n'est pas retenue.
Il n'existe pas de preuve certaine, dit le jugement, que Dominique de Villepin ait donné des instructions pour que les fausses listes soient transmises au juge financier Renaud Van Ruymbeke en 2004, qui a alors déclenché une enquête.
Il n'est pas non plus possible de déclarer l'ex-Premier ministre coupable en raison de sa supposée inaction, comme le demandait le parquet, disent aussi les juges, qui estiment que Dominique de Villepin n'a eu aucune certitude sur le caractère falsifié des listings avant octobre 2004.
Dominique de Villepin se voit toutefois légèrement égratigné par un attendu du jugement, qui souligne qu'il "pressentait l'avantage politique qu'il pouvait tirer de ces révélations dans un contexte de rivalité notoire au gouvernement".
Les juges remarquent aussi que Dominique de Villepin n'a pas toujours donné des explications exactes sur certains épisodes.
SARKOZY NE FAIT PAS APPEL
L'Elysée a annoncé dans un communiqué que Nicolas Sarkozy ne ferait pas appel, ce qui signifie en pratique qu'il ne serait plus représenté à un éventuel second procès.
En qualité de partie civile, le chef de l'Etat ne peut en effet de toute manière faire appel de la décision pénale mais uniquement du point de vue des dommages et intérêts civils.
"Le tribunal a considéré que le rôle de M. Dominique de Villepin dans la manipulation ne pouvait être prouvé. J'en prends acte tout en notant la sévérité de certains attendus le concernant", dit le communiqué de l'Elysée.
Seul le procureur Jean-Claude Marin, qui avait requis 18 mois de prison avec sursis et 45.000 euros d'amende contre l'ex-Premier ministre, peut faire appel de la relaxe.
Un protagoniste subalterne de l'affaire, le consultant Florian Bourges, a été condamné à quatre mois de prison avec sursis. Le journaliste Denis Robert est relaxé.
Les fausses listes de comptes imputant à des centaines de personnalités, dont Nicolas Sarkozy, la détention d'argent sale à l'étranger, ont été fabriquées fin 2003. Imad Lahoud les a remises à Jean-Louis Gergorin, qui les a fait connaître à son ami Dominique de Villepin.
Ce sont les manoeuvres imputées à ce dernier lorsqu'il était ministre des Affaires étrangères (2002-2004) puis de l'Intérieur (2004-2005), en particulier les enquêtes demandées au général Rondot et les services spéciaux, qui étaient l'objet du procès.
Edité par Yves Clarisse
Source : REUTERS par Yahoo News
[VIDEO]Dominique de Villepin relaxé, déconvenue pour Sarkozy
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