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Confronté au soupçon d'un appel du parquet sur ordre de l'exécutif dans l'affaire Clearstream, le gouvernement s'efforce de convaincre l'opinion que le procureur de Paris, Jean-Claude Marin, a pris sa décision en toute indépendance, à l'abri des pressions.
AFP/Archives
Devant le tollé suscité par cet appel, annoncé vendredi au lendemain de la relaxe de Dominique de Villepin dans cette affaire de dénonciation calomnieuse, des proches de l'Elysée se sont succédé durant le week-end pour certifier que le procureur avait écouté sa seule conviction pour demander un second procès.
La ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, sous l'autorité de laquelle est placé Jean-Claude Marin, a ainsi assuré dimanche sur Europe 1 que le procureur de la République n'avait "eu ni instruction ni incitation, de quelque nature que ce soit, pour prendre sa décision".
"Je n'ai pas l'habitude de me cacher derrière mon petit doigt. Si j'avais eu des instructions à donner", elles auraient été "écrites et motivées", a expliqué Mme Alliot-Marie.
Interrogée sur d'éventuelles consignes reçues de Nicolas Sarkozy, Mme Alliot-Marie, informée de la décision du parquet dès jeudi soir, a répondu: "Non et je le dis très clairement".
"La conviction (de M. Marin) l'a amené à prendre des réquisitions, à porter des accusations qui n'ont pas été suivies" par le tribunal, a relevé Mme Alliot-Marie. "Il est logique et dans la tradition qu'il réagisse en demandant à ce qu'elles soient réexaminées par un second tribunal", a-t-elle justifié.
La ministre de la justice a tenu à "apporter tout" son "soutien" à M. Marin, "face aux attaques" dont il "est l'objet aujourd'hui". "Je ne saurais accepter cela, encore plus lorsque cela vient de politiques", a-t-elle poursuivi.
Le procureur Marin, qui a lui-même assuré dans Le Monde daté de dimanche que son appel n'était pas la marque d'un "acharnement sarkozyste", a également reçu le soutien du ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, qui s'était constitué partie civile dans l'affaire Clearstream.
"S'il n'y avait pas eu appel, le débat aurait été incomplet (...) S'il avait été incomplet, il y aurait eu risque d'injustice", a estimé samedi sur TF1 M. Hortefeux. "Naturellement, je ne doute pas une seule seconde que l'ensemble des protagonistes souhaitent qu'il y ait justice", a-t-il ironisé.
Autre commentaire, plus inattendu, celui de Carla Bruni-Sarkozy: l'épouse du chef de l'Etat s'est dite samedi sur RTL "très étonnée par le peu de confiance que, bien sûr, M. de Villepin, mais aussi visiblement les médias, accordent à la justice française, le peu d'indépendance qu'on lui attribue".
"C'est un procès pénal, vous comprenez, il s'agit d'une affaire pénale, pas politique", a ajouté la chanteuse, qui ne s'attendait pas, selon Le Parisien, à être interrogée sur cette affaire et aurait menacé de quitter le studio.
Le concert de critiques suscité par la décision du procureur Marin n'a, quoi qu'il en soit, pas faibli durant le week-end.
L'ancienne magistrate Eva Joly, devenue députée européenne, a ainsi estimé que cet appel "est la parfaite illustration de l'absence d'indépendance du parquet" à l'égard du pouvoir politique.
L'ancien garde des Sceaux Robert Badinter a pour sa part admis que l'appel du procureur "s'inscrit dans la pratique commune, dès l'instant où les condamnés ont interjeté appel", pour que "le débat (soit) complet" devant la cour d'appel. "Mais dans le cas de M. de Villepin, il est évident que la décision de faire appel n'a pas été prise sans l'accord --sinon à l'initiative-- de la Chancellerie et de l'Elysée", a estimé l'ancien président du Conseil constitutionnel.
Source : AFP par MSN News
[FRANCE] Appel au procès Clearstream: le gouvernement veut dissiper les soupçons
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