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C'était mercredi. Un habitant d'Epinal, Bem's, [le prénom a été modifié, ndlr] a eu la surprise de recevoir de nombreux mails et appels de ses amis. Tous étaient heureux de lui annoncer qu'il avait fait la une de Vosges Matin. Sous le gros titre « Attention, vous êtes vidéoprotégés ! » Sa photo, flanquée d'un encadré : « Les Vosgiens se méfient. »
On le voit marchant tranquillement dans la rue. Bem's n'a pas apprécié :
« Ma photo n'a pas été choisie par hasard, il y a un rapprochement fait entre couleur de peau et insécurité. Je suis tout seul dans la rue, noir, ce n'est pas comme si j'étais dans une foule. »
Il accuse les médias d'être en partie responsables de l'amalgame effectué entre insécurité et personnes de couleur :
« Le rôle des médias est d'éduquer les masses et de détruire les stéréotypes. En agissant de la sorte, ils ne font que les renforcer, c'est regrettable. »
=Une stigmatisation inconsciente
Le plus grave pour Bem's est que la discrimination dont il est victime n'est pas intentionnelle. Comme il le fait remarquer, le contenu de l'article de Vosges Matin ne stigmatise pas les personnes de couleur. Selon l'encadré, ce ne sont pas des Noirs dont les Vosgiens se méfient, mais des caméras :
« Au final, le choix de la photo est discriminant pour moi, et contre-productif pour le journal. »
Contacté, Gérard Noël, rédacteur en chef de Vosges Matin, est surpris par la plainte du Spinalien. Le fait qu'une personne noire illustre l'article est selon lui un « pur hasard ».
« Nous n'avons eu aucune arrière-pensée en choisissant cette photo, nous ne pouvons pas être suspectés de racisme. Lorsque notre photographe a pris son cliché, il n'allait pas attendre indéfiniment qu'une personne blanche, asiatique ou autre passe. Sincèrement, il a fallu que vous me précisiez que cet homme soit noir pour que je m'en rende compte. »
Gérard Noël affirme que la rédaction n'a jamais voulu associer « noir » et insécurité. Le même jour, il a d'ailleurs signé un éditorial où il fait l'apologie de Rama Yade, qui selon lui a raison de dénoncer le manque d'ouverture des milieux politiques français.
Pour Patrick Lozès, président du Conseil représentatif des associations noires de France (Cran), cet ...
SOURCE : RUE 89 par Yahoo News