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Sam, Déc

Les « taximens » sénégalais de Paris s’organisent

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Ousman Diop,les Taximen parisienPour mieux faire face aux difficultés qu’ils rencontrent dans le fonctionnement de leur métier, les chauffeurs de taxis sénégalais de Paris se sont constitués en association. Dans un entretien accordé à notre journal, monsieur Ousmane Diop, président de l’association explique le calvaire de ses pairs.

Africa Nouvelles : Quelles sont difficultés auxquelles sont globalement confrontés les chauffeurs de taxi ?

 

M Ousmane Diop : Aujourd’hui il ne suffit plus de remplir les conditions requises pour avoir du travail. La licence coûte excessivement cher (190000 euros), somme que peu d’entre nous peut débourser, et lorsque l’on ne peut pas payer cette somme, il ne reste plus qu’à se résoudre à travailler comme taxis locataires. Et la condition de taxis locataire est des plus précaire.

Africa Nouvelles : Pourquoi ?

M Ousmane Diop : Parce qu’ils doivent chaque jour assurer l’équivalent de 130 euros de course à verser à leur employeur et ensuite seulement rouler pour assurer leur salaire quotidien. Ce qui fait qu’ils sont obligés de travailler jusqu’à 15 heures par jour pour pouvoir vivre décemment.

Africa Nouvelles : 14 à 15 heures par jour, c’est énorme, non ?

M Ousmane Diop : Oui… Ils ont à peine le temps de se reposer. Ils vivent dans la hantise de tomber malade et ont peur de prendre des vacances de crainte de perdre leur emploi. C’est dire qu’ils ont très peu de temps de loisir et que leur vie de famille est quelque part sacrifiée.

Les syndicats comme Sud font de leur mieux pour combattre cette situation de précarité, mais nous devons aussi, de notre côté nous organiser pour essayer d’améliorer notre situation indépendamment de l’action syndicale. C’est pourquoi mes compatriotes chauffeurs de taxis et moi avons mis sur pied  "L’association des Sénégalais chauffeurs de taxis à Paris" qui compte cent cinquante (150) membres pour le moment.

Africa Nouvelles : Quelles sont les actions que vous comptez mener au travers des Sénégalais chauffeurs de taxis à Paris ?

M Ousmane Diop : Nous voulons instaurer des cotisations pour l’achat de licences pour permettre à nos membres de bénéficier du statut de taxis artisans, une situation autrement plus confortable que celle dans laquelle est enfermée le taxi locataire.

Nous voulons aussi aider les chauffeurs au chômage à entrer en contact avec des chauffeurs en activité qui, pour une raison ou pour une autre veulent se faire remplacer.

Nous sommes aussi en train de nous constituer en coopérative pour bénéficier de terrains à construire pour nos familles au Sénégal et collecter du matériel qui sera envoyé à des personnes en difficulté chez nous.

Nous encourageons enfin les taxis ressortissants d’autres pays africains à se constituer en associations pour qu’à terme nous puissions mettre sur pied une fédération des chauffeurs de taxis africains de France, ce qui nous permettra de mieux défendre notre profession mais aussi de peser dans l’effort de développement de nos pays…

SOURCE : diamononews.com