L’Afrique accuse un énorme retard et ne semble pas pressée pour opérer son basculement vers le numérique. Sur les 54 Etats que compte le continent, seuls quelques uns comme le Kenya, l’Ile Maurice, l’Afrique du Sud, le Maroc, le Rwanda, la Tanzanie, le Ghana sont aux normes. Comment expliquez-vous cette négligence ?
Ça, c’est l’Afrique malheureusement ! Quand il y a des dossiers importants, on les néglige. On ne fait pas le travail qu’il faut faire et ça c’est un problème de leadership. Pour le Sénégal, heureusement que le président Macky Sall a pris conscience de l’urgence et a pris en main le dossier car sinon, cela allait être la catastrophe. Il en fait une affaire de priorité extrême et suit personnellement, et tous les jours, l’avancement de ce projet parce qu’il en voit les enjeux.
D’autant plus qu’il a rajouté aux besoins et obligations du GO 06, autre chose au numérique pour la création d’emploi en utilisant le dividende numérique. Ça, c’est une particularité sénégalaise qui va nous permettre de faire de notre retard une bonne chose parce que nous allons utiliser des normes qui seront nouvelles, que la France n’a pas utilisées et faire des choses que la France n’a pas pu faire à cause de ce dividende numérique et qui vont nous permettre de faire des choses qui vont régler des problèmes dans l’éducation, la santé, le commerce et dans beaucoup d’autres choses. C’est l’avantage sur lequel nous allons essayer de puiser pour corriger un peu le retard.
Il y a donc des possibilités de créations d’emploi pour les jeunes avec l’espace qui va être libéré avec le dividende de numérique. Si oui, pouvez-vous nous en citer ?
Ah oui ! Beaucoup ! On va dématérialiser toutes les procédures de l’Etat. Aujourd’hui si vous voulez payer vos impôts, vous remplissez des fiches, vous avez besoin d’un bulletin de naissance, vous devez aller à la mairie de là où vous êtes né pour demander votre bulletin de naissance. Idem pour les vignettes. Mais, avec cette formule de dématérialisation des procédures de l’Etat, les fonctionnaires pourront accéder à leurs dossiers, les civils, les citoyens ordinaires pourront accéder aux documents de l’Etat dont ils ont besoin.
Toutefois, ça ne peut être disponible au niveau des citoyens que s’il y a de l’internet haut débit et à très bas prix. Si on réutilise ce dividende numérique pour faire de la carte numérique 4G à haut débit, à un prix très bas, partout dans le pays, les gens pourront l’utiliser et accéder à ces documents.
Quel est l’intérêt de cette dématérialisation si on sait que le taux de pénétration au Sénégal ne dépasse même pas 10% ?
Il est de 7,9%. C’est justement la raison pour laquelle je vous parle de reprendre la 4G et d’avoir de l’internet haut débit dans le cadre d’une plateforme mutualisée qui appartient à l’Etat et non aux opérateurs privés, pour que tout le monde ait accès à l’internet haut débit, à bas prix. C’est une question d’enjeu national.
C’est ça la raison fondamentale, j’allais même dire de souveraineté. Une fois qu’on aura réglé ce problème, on pourra créer des emplois dans différents domaines notamment la formation en ligne, la santé, le commerce électronique.
Vous ne pouvez pas le faire si vous n’avez pas le haut débit. Tout le commerce électronique qui se développe là, vous ne pouvez pas le faire à distance sans le haut débit. Vous ne pouvez pas faire de l’IPTV, de la vidéo online. Vous ne pouvez pas le faire si vous n’avez pas de l’internet haut débit.
Et ça va créer de l’emploi parce que c’est des choses faisables. On peut créer dans son quartier une boutique d’offre de services, payer des services de comptabilité de gestion, de finances pour les petites entreprises gérées par deux trois personnes. Vous voyez ! C’est comme ça qu’on va créer des emplois. Vous permettez aux gens de venir payer leurs factures comme on paye à la boutique. Nous aurons des services à valeur ajoutée à travers le pays.
C’est pourquoi quand nous disons qu’on va créer beaucoup d’emplois, il faut que les gens nous croit parce qu’avec l’internet haut débit on crée beaucoup d’emplois.
Contrairement à l’analogique, le numérique garantit-il l’égal accès des citoyens devant l’information ?
C’est une obligation, j’allais dire même constitutionnelle. Le citoyen de Dakar comme le citoyen de Oréfondé (Matam, Ndlr) ont le même droit à l’accès à l’information par la radio, la télé, l’internet.
Malheureusement dans les conditions d’aujourd’hui, ils ne l’ont pas. Les opérateurs de télévision n’ont pas les moyens d’aller partout, les opérateurs de télécoms vont là où il y a de l’argent.
Ce qui explique qu’on a un taux de pénétration de 93% pour ce qui concerne la téléphonie cellulaire pour la voix ; et nous avons un taux de pénétration de 7,9% pour l’internet parce que ça ne les intéresse pas. Pis, même l’internet qu’ils vous vendent est à des prix effarants. Quand vous dites à un Européen : «je paie 50.000 F Cfa pour 2 mégabits, alors que lui il paie 15. 000 F Cfa pour 100 mégabits. Il va vous dire : «vous êtes dans quel continent ?»
Voilà les enjeux. Il faut que les gens comprennent qu’on est dans des enjeux réels de développement. Si on ne règle pas ce problème là, on doit oublier le développement.
Vous journalistes ne pouvez pas travailler sans internet. Lorsque vous voyagez, la première chose qui vous préoccupe, c’est de savoir s’il y a internet dans un hôtel. C’est devenu un outil indispensable. Vous le priver parce qu’on vous le vend à un prix exorbitant ou qu’il n’est pas accessible, c’est vous exclure de la mondialisation. Et on fait de vous un raté de la mondialisation.
A presque 16 mois de la date butoir, avez-vous une idée sur les télévisions récupérables ?
Nous nous avons évalué à peu près à 10% les télévisions complètement obsolètes qui n’ont, ni brise HDMI, ni prise Péritel, sur lesquelles on ne peut pas mettre aujourd’hui un adaptateur-décodeur.
En revanche, il y a toutes les nouvelles télévisions qui sont arrivées après les années 2008 qui ont des décodeurs intégrés ou tuners intégrés. Mais pour toutes les autres, il faut intégrer juste un boitier et un décodeur. Il y a entre 90 et 95% téléviseurs qui pourront passer.
Sur le plan des statistiques, avez-vous des chiffres sur les ménages qui sont encore à l’analogique ?
Les dernières statistiques disaient qu’il y a 1,8 téléviseur par ménage. Et donc, nous avons fait un petit calcul. Nous nous retrouvons avec à peu près 1,500 million de téléviseurs, peut-être un peu plus, peut-être un moins.
Mais, il y a une enquête démographique en cours par la Direction de la statistique. Nous leur avons demandé d’inclure dans leurs questionnaires cette interrogation sur les téléviseurs dans les ménages.
Nous attendons le dépouillement pour savoir. C’est pour vous dire que ce n’était pas évident au départ. Toutefois, dans un mois, ils auront fini de dépouiller et nous aurons la réponse sur le nombre de téléviseurs.
Pourquoi alors continue-t-on à exporter et à vendre des appareils analogiques au vu et au su de tout le monde alors que dans 16 mois, ils ne seront plus utilisables. Que comptez-vous faire pour arrêter ça ?
Comme vous le savez en Europe et aux Etats-Unis, ils ont déjà basculé. Ce qui fait qu’ils sont en train de jeter tous leurs appareils analogiques à la poubelle. Malheureusement, il y a des gens qui les récupèrent pour les emmener en Afrique. Nous risquons de nous retrouver avec des appareils complètement obsolètes, qui ne seront plus utilisables dans un peu plus d’un an. C’est valable pour les téléviseurs, caméras, les décodeurs et tous les instruments qui entrent dans la chaine de valeur. C’est pourquoi, nous allons demander au gouvernement de sortir un arrêté interdisant l’importation de tout équipement qui ne répond pas aux normes numériques à partir de maintenant. C’est une obligation !
L’ARTP et le département de la Communication ont-ils raison de penser qu’on leur a piqué quelque chose qui aurait dû leur revenir ?
Certains le pensent mais à tort.
Pourquoi ?
Pour trois raisons. Une des raisons, c’est que quand vous regardez le décret créant le CONTAN, toutes ses structures sont dans le comité de pilotage. La vice-présidence est assurée par le ministère de la Communication et de l’Economie numérique.
Toutes les décisions sont prises ensemble. Nous sommes juste la direction exécutive et nous mettons en œuvre. Donc, on ne peut pas dire qu’elles sont écartées.
La deuxième chose, c’est que l’ARPT gère les fréquences qui vont de 3 kilos hertz à 3000 Giga hertz. Donc des ondes qui concernent les rayons X, jusqu’aux fréquences qui concernent les sous-marins, les avions, les bateaux, les opérateurs de télécoms, etc.
Dans ce spectre de 3 kilos hertz à 3000 Giga hertz, il y a une bande qui fait 1/10.000 qui concerne ce qu’on appelle le dividende numérique, que l’UIT a décidé d’attribuer aux pays qui vont effectuer le passage de l’analogique au numérique. Cette bande là, va de 470 à 862 Méga hertz. C’est rien du tout par rapport aux milliers et milliers de méga hertz que gère l’ARPT.
Selon les pays, les gens disent que c’est l’agence de régulation équivalent à l’ARPT au Sénégal qui gère ça et d’autres pays estiment, comme ça relève de la télévision, que c’est l’agence qui s’occupe des télévisions qui le gère, en l’occurrence le CNRA pour le Sénégal. C’est le cas en France avec le CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) qui gère toutes les fréquences. C’est cette agence qui les attribue et les autorise.
Au Sénégal, on veut confier l’attribution de ses fréquences au CNRA, comme c’est le cas avec le CSA en France. Ce qui ne semble pas être du goût de l’ARPT.
Ce n’est pas ce qu’on veut, c’est qu’on doit le faire. Malgré tout le CNRA n’en fait pas un problème. Le CNRA veut qu’on réussisse le passage compte tenu des urgences. Or, si nous engageons la bataille des fréquences, ça va nous distraire de l’obligation de passer de l’analogique au numérique. Ils (ARPT, Ndlr) sont présents dans le CONTAN. Nous discutons. Ils ont organisé des réunions où ils ont pris un certain nombre de dispositions. Nous nous adaptons pour l’instant aux dispositions qu’ils ont prises.
Nous attirons leur attention sur le fait que ces fréquences là appartiennent au monde de la télévision.
Quand on aura fini de faire ce qu’on fait là, il va falloir qu’ils posent sur la table toutes les fréquences et qu’on voit ce qu’elles sont devenues.
Parce que normalement, personne n’aura le droit ou la possibilité d’utiliser ces fréquences avant d’avoir basculé. Ça c’est clair, c’est écrit noir sur blanc.
Maintenant, si des gens ont distrait une partie ou pas de ces fréquences pour des raisons que nous ne connaissons pas, -je ne dis pas que c’est fait,- nous le saurons au moment venu. Mais, pour l’instant nous n’en faisons pas un angle de fixation.
Ce n’est pas difficile pour le CNRA d’être appelé à réguler une fréquence à laquelle elle n’a pas participé dans l’attribution ? Est-ce qu’il ne fallait pas faire comme la France où c’est le CSA qui donne les fréquences et qui régule ?
Au Sénégal aussi, c’est le CNRA qui devrait le faire. Il ne l’a pas fait parce qu’on ne veut pas le laisser le faire. L’ARPT n’accepte pas de lâcher pour l’instant.
Mais, si le CNRA décide que c’est lui qui le fera, le décret est clair, il le fait. On peut tout de suite mettre en place un comité de planification et décider où iront les fréquences.
Seulement, ça va nous faire perdre du temps, parce qu’on va se mettre dans des batailles, etc. Même si je pense qu’il y a des non-dits et qu’il faut que tout le monde se lève. Quand vous avez à gérer, de 3 Méga Hertz à 3000 Giga Hertz, vous ne pouvez pas vous battre pour une portion si petite maintenant. Nous avons appris des choses que nous ne disons pas. Mais…
Dites-les ? Qu’est ce qui vous en empêche ?
Non ! Nous attendons parce que nous n’avons pas les preuves. Le moment venu, nous dirons ce que sont devenues les fréquences de 464 à 862, où sont-elles ? On nous dira elles sont là ou elles ne sont pas là. Celles qui sont là, on dira qu’elles sont là, et celles qui ne seront pas là on dira pourquoi elles ne sont pas là. C’est tout !
Vous avez aussi été attaqué au niveau du casting pour composer les membres du CONTAN. El Hadji Ndiaye pour ne pas le citer a dit que certains ne connaissent rien en la matière. Que répondez-vous ?
Vous avez devant moi une ingénieure de très haut niveau. Tous les gens qui sont dans le CONTAN sont de très, très haut niveau. Elle est doctorante actuellement. Celui là est un ingénieur qui a travaillé pendant plusieurs années à Alcatel, et qui a représenté Alcatel partout dans le monde et qui est d’un niveau extraordinaire. C’est le Amadou Ndiaye, dont il (El Hadji Ndiaye, Ndlr) parlait (rires), il ne l’a jamais vu. Moi, il ne me connaissait pas, il ne m’a jamais vu. Il a parlé de Ngaïdo Ba, mais c’est pas nous qui l’avons choisi. Il a été désigné par le Conseil économique social et environnemental, parce qu’il est là-bas.
Ensuite, dans le comité, ce n’est pas que des techniciens de communications. Nous avons besoin de juristes. Ce sont les juristes qui nous ont sorti de l’embarras quand on a eu le problème de savoir comment on va lancer l’appel à candidatures ?
Nous avons besoin d’économistes, d’artistes, de parlementaires. Il y a Aïda Mbodj qui représente l’Assemblée Nationale. Nous avons besoin de représentants des jeunes quelle que soit leur capacité. Donc, le comité est multifonctionnel. Toutefois, dans le comité exécutif, là, nous avons besoin de gens compétents pour pouvoir mener ce travail là.
Parce que des gens comme vous et d’autres allez nous appeler, si nous ne savons rien de ce qu’on dit ça pose problème. Donc, pour cela, il va falloir mettre des gens compétents. Mais je puis vous garantir qu’un gars comme Mamadou Baal, que tout le monde connait, il n’y a pas quelqu’un qui a installé une télévision au Sénégal qui n’est pas passé par Mamadou Ball pour qu’il te l’installe, est dans le comité.
Nous avons également Diatou Cissé Badiane, que vous connaissez bien et qui est là avec Souleymane Niang pour la partie communication. Parce qu’aussi il faut qu’on communique. On ne peut pas nous dire que ces gens là ne sont pas compétents.
Voila le comité ! Ce sont ces gens là. Parce que le comité n’a pas vocation de faire autre chose que de placer les choses sur les rails et puis de se retirer.
Telle est la réalité du CONTAN ! Nous sommes cinq, il reste à récupérer quelqu’un pour faire la comptabilité. Quand nous aurons notre budget, car nous n’avons pas de budget actuellement. Parce que dans l’urgence nous travaillons sans budget, personne parmi les gens ici n’est payé.
Mais, pour la compétence, ce que les gens peuvent faire, c’est organiser des plateaux où ils discutent avec ces gens là. Qu’ils (ses détracteurs, Ndlr) amènent n’importe quel expert qu’ils ont pour savoir s’ils peuvent nous battre. Ils savent de quoi ils parlent.
Certains suspectent aussi le CONTAN de devoir disparaitre pour revenir en une sorte de société commerciale. Qu’en dites-vous ?
Mais ça c’est absurde ! Dans la mesure où chacun d’entre nous est venu d’un horizon différent. Il est venu parce qu’il était intéressé par ce travail là, après ça il va aller ailleurs. J’avais dit que je veux rester trois mois.
Après insistance, j’ai dit, je peux rester six mois. Ce gars là, n’a pas envie vraiment de rester éternellement dans quelque chose. J’étais dans quelque chose, je vais retourner faire autre chose. Et je vous garantis que le comité ne sera pas une société par la suite.
La société sera créée par les acteurs et les professionnels de ce secteur. Moi, mon idée, c’est que quand le câble optique sera installé, qu’on crée une société qui va être de câble opérateur.
Mon objectif, c’est que la société de 4 G soit après une société qui produit de l’internet haut débit pour les ISP qui n’existent plus, mais qui devront renaitre de leurs cendres pour les opérateurs de télécommunications et pour toutes les personnes qui ont besoin d’avoir du très haut débit, et qu’il y ait une société qui s’occupe de la gestion du multiplexeur de la TNT.
Mais ça, c’est du ressort de l’Etat encore une fois. Nous ne pouvons même pas le créer. C’est l’Etat qui va décider sous quelle forme il va le faire, comment va se faire l’actionnariat.
La logique voudrait que l’actionnariat s’organise autour des gens qui sont dans ce secteur là. Moi, je ne suis pas dans ce secteur, lui (Amadou Ndiaye, Ndlr) non plus. Mais nous savons, vu la manière dont nous accélérons les choses que si le comité n’était pas là, on aurait continué à tourner en rond.
Est-ce qu’il y a un risque de censure au niveau du multiplexeur ?
Ça c’est un problème technologique et juridique. Parce que l’Etat ne peut pas faire quelque chose à laquelle il n’a pas droit. Il y a un organe qui s’appelle le CNRA. Il n’y a que lui qui est un organe indépendant et qui a le droit de couper ou de ne pas couper, de censurer ou non, d’autoriser ou non.
Est-ce que la loi lui permet de couper, si c’est le cas, il peut couper. Mais, au cas contraire, il ne pourra pas le faire. Donc, c’est un problème de législation.
Nous avons une commission à l’intérieur du CONTAN qui va être drivée par ce qu’il y a de mieux en matière juridique dans ce pays là, concernant les TIC, autour du Professeur Abdallah Cissé.
Ils vont travailler pendant cinq, six mois, sur tout ce qui touche à la société de l’information, à l’économie numérique et vont proposer une série de textes de lois.
Nous avons un corpus législatif qui avait déjà été mis en place mais les choses changeant très vite, il va falloir de nouveau regarder ça et le modifier rapidement.
Ils vont véritablement prendre les dispositions pour que tout cela puisse se faire dans les meilleures conditions et qu’on puisse avoir une chose qui est un avantage pour tout le monde. Je vous assure que les gens qui sont dans le comité aujourd’hui ne seront dans aucune des sociétés.
Si vous les voyez dans une société vous saurez que je vous ai menti. En tout cas, moi je n’y serai pas. Babacar Touré (président du CNRA, Ndlr) n’y sera pas. Et je pense que personne de mon équipe là n’est intéressé à être dans une société de gestion quelle qu’elle soit.
source : http://www.sudonline.sn/-il-y-a-des-non-dits-dans-l-attribution-des-frequences-_a_17315.html