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Présente au Sénégal depuis 1976, la Citibank, l’une des plus importantes banques du monde, se singularise par son mode d’intervention. Le directeur général de la division subsaharienne de Citibank, Ade Ayeyemi, en visite au Sénégal récemment, explique le mode d’intervention de l’institution, ses actions au Sénégal et le rôle qu’il joue auprès des investisseurs pour notre pays. Il est nommé à ce poste en septembre 2013.
Cela fait 38 ans que la Citibank s’est établie au Sénégal ? Pouvez-vous nous faire le bilan de votre présence dans notre pays ?
Nous sommes au Sénégal depuis 1976. Durant toutes ces années, nous avons participé activement au financement de l’économie sénégalaise aux côtés de l’Etat, de nos clients institutionnels et corporates ainsi que de nombreux acteurs du marché sénégalais. Nous avons été à la pointe de l’innovation au Sénégal en introduisant des produits qui sont utilisés aujourd’hui de manière standard. Nous avons aussi formé de nombreux talents que nous retrouvons aujourd’hui dans de nombreux secteurs d’activité au Sénégal et à l’étranger.
Qu’est-ce qui vous différencie des banques commerciales sénégalaises en termes de secteurs à financer, de produits et de taux d’intérêt ?
La Citibank existe depuis 200 ans, elle est présente dans plus de 100 pays. Ce qui nous permet d’offrir des produits innovants à la clientèle et de nous différencier dans la technologie et les produits que nous offrons à nos clients. La Citibank a beaucoup investi dans la technologie et elle offre, aujourd’hui, des produits de pointe à ses clients, notamment « Citi direct » qui est une plateforme électronique bancaire qui permet à nos clients de faire toutes leurs transactions via cette plateforme. Cette plateforme que nous offrons à nos clients du Sénégal est la même que celle que nous proposons à ceux qui sont à Singapour, aux Etats-Unis et partout dans le monde. Aujourd’hui, avec des investissements que nous avons faits dans le domaine de la technologie, nous sommes capables d’offrir des produits standards à nos clients partout dans le monde. Le fait d’être aussi une grande banque avec une couverture large nous permet de connecter les différents points du globe. A travers nos produits de commerce international, nous pouvons connecter le Sénégal à l’Inde, à la Chine et ce, via nos plateformes de commerce international. Nous sommes présents dans toute l’Afrique de l’Ouest, du Centre, de l’Est, etc. C’est pour vous dire que nous avons la possibilité de faire des connexions à l’intérieur comme à l’extérieur du continent.
Contrairement aux banques commerciales, pourquoi la Citibank ne vise pas le grand public ? Qu’est-ce qui motive ce choix de ne financer que les entreprises et les institutions publiques ?
Il faut toujours jouer dans la catégorie où l’on est le plus fort. Aujourd’hui, la force de Citibank, c’est l’international. La force des banques locales, c’est d’être implantées dans plusieurs endroits au Sénégal alors que nous sommes seulement à Dakar. Mais nous sommes partout dans le monde, les banques locales n’ont pas cet accès au monde que nous avons. C’est donc important de jouer sur nos forces. Nous travaillons beaucoup avec les banques locales en ce qui concerne le transfert de technologie, pour leur permettre de bénéficier de nos plateformes technologiques.
Dans le passé, Citibank Sénégal avait soutenu des entreprises publiques comme la défunte Sonacos. Quelles sont les opérations d’entreprise publiques que vous avez soutenues ?
Nous n’avons pas pour habitude de citer les entreprises avec lesquelles nous travaillions. Ce qui est important à retenir, c’est que la Citi travaille toujours avec le gouvernement et va continuer à le soutenir dans le domaine de la construction d’infrastructures et dans tous les autres domaines où nous pourrons apporter nos compétences. Un de mes défis, puisque je viens d’être nommé, il n’y a même pas un an, c’est d’avoir plus d’impact dans les pays où nous sommes présents et dans tous les domaines et je m’emploierais à le faire au Sénégal.
Comment s’apprécie la présence de Citibank en Afrique de l’Ouest et en Afrique en général ?
La Citi est présente en Afrique, du Caire au Cap, de Dakar à Mombasa. Nous couvrons donc toute l’Afrique. Nous avons 50 ans de présence dans le contient. Cela fait 100 ans que nous opérons en Afrique, si nous tenons compte de nos premières transactions effectuées au Liberia. En termes de présence, nous sommes en Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire, Sénégal, Nigeria) du Centre (Congo Kinshasa, Cameroun, Gabon), de l’Est (Tanzanie, Ouganda, Kenya, Zambie) et du Sud (Afrique du Sud). Nous avons également un bureau de représentation au Ghana. L’Afrique Sub-Saharienne est couverte à partir du bureau de Johannesburg ou je suis installé. En Afrique du Nord, nous sommes présents au Maroc, en Tunisie, en Algérie et en Egypte.
Qu’est-ce que vous faites dans le financement du développement du Sénégal, notamment dans la mobilisation de ressources à long terme qui font souvent défaut aux pays africains ?
Pour répondre aux besoins à long terme et aux besoins en capitaux des pays africains, nous essayons de mobiliser, de rediriger l’épargne des pays développés vers l’Afrique. Nous l’avons fait en 2009, comme vous le savez, Citi Senegal a arrangé le premier emprunt obligataire en devises (Eurobond) du Sénégal cette année-là. La Citibank s’est chargé du placement de cette obligation à l’étranger et ce avec succès. En résumé, nous essayons de faire le lien entre les pays développés et le continent. Nous ne pouvons pas vous donner les détails sur les noms des clients que nous finançons, je peux juste vous dire que nous finançons les Etats, les entreprises, nous travaillons également avec les institutions financières. Nous confirmons beaucoup de lettres de crédit pour les institutions financières du continent leur permettant ainsi de développer leurs activités et d’accéder à certains marchés dont l’accès leur serait difficile. Nous conseillons également beaucoup nos clients, pour leur permettre de prendre de bonnes décisions lorsqu’il s’agit de mobiliser des ressources. Notre objectif est de vraiment contribuer au développement des pays africains afin qu’ils deviennent des pays à revenu intermédiaire.
On ne vous a pas entendu dans le financement du Plan Sénégal émergent à l’occasion du Groupe consultatif de Paris. Pourquoi ?
Citi était présente à Paris, elle a conduit une délégation d’investisseurs et de professionnels de la finance maison dans la capitale française qui ont participé aux réunions du Groupe consultatif dédiées au secteur privé. En second lieu, le timing du Plan Sénégal émergent est très bon. Le Pse est très bien articulé et donne une idée précise de la vision des autorités. Nous en sommes au début, la communauté financière internationale va maintenant rendre ce programme concret. En troisième lieu, la Citi travaille en étroit partenariat avec le gouvernement du Sénégal et lui apporte de nombreux conseils. Nous ne sommes pas seulement présent sur le terrain, nous portons également la voix du Sénégal à l’extérieur et nous nous employons à attirer des investisseurs dans le pays. Nous sommes tous derrière le Pse qui est porté par le président Macky Sall.
Parmi les services que vous proposez à la clientèle, il y a la gestion de la trésorerie, les services du commerce international et les prêts. Est-ce que la clientèle sénégalaise répond avec satisfaction à ces propositions de services ?
Nous sommes convaincus que nous avons de très bons produits, qui répondent aux besoins de nos clients. Nous continuons d’innover, de parfaire notre offre de produits, parce qu’il faut toujours faire plus. Nous demandons toujours aux clients ce que nous pouvons faire de plus pour eux. Nos clients nous expriment leur satisfaction, mais nous continuons à investir pour qu’ils soient davantage satisfaits. Il ne faut pas attendre qu’un client ne soit plus satisfait pour essayer de proposer de nouvelles solutions, de nouveaux produits. Nous faisons en sorte que les clients ne restent jamais sur leur faim.
Vous financez surtout les entreprises alors qu’au Sénégal, le tissu industriel est en difficulté ces dernières années. Quelle analyse faites-vous de cette mauvaise passe de l’industrie locale ? A-t-elle un impact sur vos activités ?
Les entreprises sénégalaises, à l’instar d’autres dans le monde, ont eu des difficultés ces dernières années. Nous avons géré cette situation en identifiant d’abord avec les clients, les raisons qui expliquent ces problèmes. Ensuite nous les aidons à les régler, nous leur apportons des solutions. C’est notre approche pour permettre à nos clients de sortir de cette mauvaise passe.
Des banques d’affaires se sont installées au Sénégal depuis quelques années. Comment appréciez-vous cette nouvelle concurrence ?
Plus nous avons de compétition, mieux c’est. Plus il y a de banques pour participer à l’émergence du Sénégal, mieux c’est. Il y a 14 millions de Sénégalais et un Pib qui tourne autour de 15.3 milliards de dollars, soit un peu plus de 1.000 dollars par tête. Ce serait 30.000 dollars par tête si nous étions en Europe. Il reste donc une marge importante à combler et nous avons tous notre place.
Peut-on s’attendre à ce que Citibank s’investisse dans le financement des infrastructures au Sénégal ?
La vision du gouvernement de créer des infrastructures est très importante pour l’émergence du pays. Et vous pouvez, bien entendu, nous attendre dans le financement des infrastructures au Sénégal.
(Photo: Sarakh DIOP / Le Soleil)
ADE AYEYEMI, UN PRODUIT DU MILIEU DE LA FINANCE
Nommé en septembre 2013 à la tête de la direction générale de la division subsaharienne de Citi, basée à Johannesburg, Ade Ayeyemi est un pur produit du monde de la finance. Il a sous sa responsabilité la gestion des activités de Citi dans la région d’Afrique subsaharienne où la banque a ouvert des succursales dans 11 pays et des bureaux représentatifs dans 26 autres. Ce comptable agréé est diplômé du programme de gestion avancée de la Harvard business school et de l’Université de Londres. Il est aussi titulaire d’une licence en comptabilité avec la mention « honorable » de l’Université d’Ife (Nigéria). Ade Ayeyemi a suivi une formation en Système d’exploitation Unix et d’administrateur de réseau. Il a comme passe-temps préféré la stratégie d’entreprise, l’économie, l’ingénierie des procédés et la technologie.