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Coordonnateur de l’étude de la Confemen sur « Education inclusive et de qualité pour tous en Francophonie : défis, priorités et perspectives pour l’après-2015 », l’ancien ministre Mamadou Ndoye revient, ici, sur quelques points de ce document. Selon lui, pour une équité entre les élèves, les meilleurs enseignants doivent être affectés dans les zones les plus pauvres.
Vous avez coordonné les travaux du pool d’experts retenus par la Confemen pour réfléchir sur un sujet intitulé « Education inclusive et de qualité pour tous en Francophonie : défis, priorités et perspectives pour l’après-2015 ». Quels sont les principaux enseignements qu’on peut tirer de cette étude ?
Cette étude comporte de nombreux messages essentiels. Nous avons estimé qu’il est indispensable, dans la perspective de l’Education pour tous élargie, de repenser ce qu’est la qualité de l’éducation. La qualité de l’éducation, ce n’est pas l’excellence, ce n’est pas sélectionner les meilleurs pour les amener au plus haut niveau possible, mais de faire réussir tout le monde. Et cela change complètement la perspective, la culture et le fonctionnement du système. Nos systèmes éducatifs actuels sont basés sur la sélection ; ils sont élitistes et discriminatoires. Nous voulons aller vers des systèmes d’équité liés à la qualité, autrement dit la qualité pour tous. Le deuxième message principal, c’est que nous avons déjà un défi pour le financement de l’enseignement primaire universel. Si nous voulons étendre l’éducation de base au premier cycle du secondaire, le défi va être plus énorme. Où est-ce qu’on va trouver les financements nécessaires ? Evidemment, il faut les chercher d’abord dans l’accroissement de la prospérité des pays. Le troisième message, c’est qu’il nous faut rechercher une autre allocation de ressources. Si l’éducation est une priorité comme on le dit, alors, on doit être plus conséquent dans l’allocation sectorielle. L’éducation doit être considérée comme une réelle priorité, c’est-à-dire elle doit recevoir le financement qui correspond à une priorité. Mais cela ne suffira pas.
Qu’est-ce qu’il faut faire ?
Il faut également réfléchir sur la répartition du financement à l’intérieur même de l’éducation. Et là, l’obligation première de l’Etat est d’assurer l’éducation de base pour tous. Dans les autres étapes ultérieures de l’éducation, l’Etat n’a pas cette obligation. Par conséquent, cela signifie que les sources privées et les ménages devront intervenir et contribuer au financement de l’éducation pour les stades supérieurs.
Vous avez parlé d’équité et de qualité. Comment parvenir à allier les deux ?
D’abord, il faut un changement de paradigme dans les cultures. L’Etat doit savoir que son appui doit aller en priorité aux enfants les plus vulnérables, ceux dont les familles sont pauvres. Quand on a en charge des enfants issus de milieux démunis, leurs écoles doit être plus pourvues que celles des autres en termes de dotation et d’enseignants. Les meilleurs enseignants doivent être envoyés dans les zones où la pauvreté est plus présente. C’est comme cela que l’on pourra faire de l’équité. Il en est de même pour les enfants du monde rural. Il faut faire une discrimination positive en leur faveur, car il y a un décalage certain entre le monde rural et urbain. Concernant la question de la qualité, il faut également changer toutes les cultures et pratiques. Il faut que l’enseignant sache que son travail n’est pas de classer les élèves en bon et mauvais, mais de faire réussir tous les enfants.