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Le secrétaire général du Pds a voulu s’approprier les préoccupations actuelles des Sénégalais. Abdoulaye Wade s’est engagé à profiter de son retour populaire au bercail pour prendre en charge la situation du pays qu’il juge «grave».
Un meeting de combat
Les tenants du pouvoir sont avertis. Abdoulaye Wade n’entend pas rester les bras croisés face aux «difficultés» du pays. C’est un ancien chef d’Etat très en verve qui a enfin retrouvé ses militants, hier, dans la soirée, à la permanence de son parti, le Pds.
«On ne peut pas laisser la situation du pays se détériorer. La semaine prochaine, on va organiser une démonstration de force, un meeting en plein jour pour arrêter la destruction de ce pays. J’indiquerai la solution pour relever le Sénégal», a-t-il déclaré devant une foule en délire. L’ancien Président n’a pas raté son successeur Macky Sall. Selon lui, ce dernier a installé le pays dans des difficultés. «J’ai senti les souffrances des populations. Je suis venu pour qu’on les prenne en charge ensemble», a-t-il souligné en Wolof. Déjà, il a amorcé la lutte dès son retour. «On ne peut pas ignorer un peuple aussi mobilisé et déterminé. Si tel est le cas, le réveil sera brutal. Macky Sall doit donc apporter une réponse», a ajouté Me Wade. Le secrétaire général du Pds s’est fortement désolé de ce qu’il appelle «la suppression des avantages» dont bénéficiaient différentes couches de la société : «On a privé les villages des avantages que je leur avais accordés. Macky Sall a également privé les étudiants des bourses et aides que je leur avais octroyées. Globalement, tous les avantages que j’avais accordés à différentes catégories de personnes ont été supprimés.»
«En partant, j’avais laissé la démocratie»
Fustigeant la traque des biens mal acquis avec la réactivation de la loi sur l’enrichissement illicite, Wade accuse Macky Sall d’avoir prêté attention à «cinq à six personnes qui ne représentent rien dans ce pays». Allusion faite à Moustapha Niasse, Ousmane Tanor Dieng, Abdoulaye Bathily, Amath Dansokho et autres. De ce fait, au lieu de se concentrer sur les problèmes des populations, s’émeut-il, l’actuel régime s’est lancé dans une «chasse aux sorcières». «25 personnalités de mon régime dont Aïda Ndiongue, Karim Wade (son fils) et tant d’autres sont emprisonnées. D’autres sont frappées par une interdiction de sortie du territoire sans aucun fondement légal», regrette-t-il. Des regrets, il en a également sur le plan des acquis démocratiques : «En partant, j’avais laissé la démocratie, mais ils sont revenus sur nos droits, comme le droit à la marche. En lieu et place, ils ont remis des lois que Abdou Diouf avait rangées de côté ; que j’avais moi-même rangées. C’est une erreur de leur part de les remettre et on va le leur montrer.» A ceux qui le soupçonnent de vouloir fomenter un coup d’Etat, Abdoulaye Wade prend comme jurisprudence son accueil populaire de 1999. «J’avais répondu aux gens que je n’accéderai jamais au palais en marchant sur des cadavres. Et puis, je n’ai pas besoin de venir au Sénégal pour préparer un coup d’Etat. Il suffisait que je reste en France et que j’appelle le peuple à marcher sur le Palais, que ce serait fait», précise-t-il. Il avait déjà fait la même déclaration la veille sur France24. Abdoulaye Wade a fait remarquer à la grande assistance qu’il n’a donné qu’un avant-goût de son agenda politique. Il envisage de tenir un meeting la semaine prochaine pour y revenir dans les détails.
Le Quotidien