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03
Mar, Déc

MARY TEUW NIANE, MINISTRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE « La crise était nécessaire, elle était même prévisible »

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MARY TEUW NIANE

Les Universités sénégalaises traversent cette année encore une zone de turbulence qui menace d’hypothéquer la validité académique des enseignements. Tout en soulignant que la crise était nécessaire et qu’elle était même prévisible, Mary Teuw Niane, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche,   loue l‘esprit d’ouverture des différents acteurs et se félicite du fait que le dépassement de la crise est bien amorcé.

 

Monsieur le ministre peut-on avoir votre lecture de la crise qui sévit dans les universités sénégalaises depuis la rentrée ?
 
Je pense qu’il y a eu un certain nombre de difficultés qui sont d’abord liés à la question des bourses. Il y a eu, c’est vrai, des retards qui ont une origine, je dirai structurelle, dans la mesure où cette année, les étudiants avaient mené une grève par rapport aux droits d’inscription. Ceci a, évidemment, créé un retard en début d’année. L’autre retard est lié au système d’orientation des bacheliers puisqu’il fallait avoir l’accord du ministère de l’Economie et des Finances, de la Dcmp pour la mise en place du système de paiement à travers les institutions de transfert d’argent. L’un dans l’autre, évidemment, le paiement des bourses a connu un certain nombre de retards dont plusieurs acteurs sont responsables en partie. C’est vrai qu’il y a eu des retards au niveau des inscriptions, la direction des bourses a eu un moment de travail intense puisqu’il y a eu un rush.
 
 Ensuite, il y avait quelques règlements à faire dans les procédures, à la fois au niveau du ministère de l’Economie et des Finances et au niveau de la banque qui est chargée des paiements des étudiants. Toutefois, il faut souligner que cela n’a pas été le seul problème puisqu’il y a eu aussi la question posée par les étudiants, qui est relative à l’accès au Master puisque  comme vous le savez, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) a mis en place le système LMD. Comme d’ailleurs dans toutes les autres universités, et le passage entre la Licence et le Master étant sélectif, beaucoup d’étudiants ne se sont pas reconnus dans les modalités de sélection qui avaient été mises en place. Il y a eu donc un mouvement de contestation. Enfin il y a eu quelques mouvements qui sont partis, je dirai d’une question de communication puisque beaucoup d’étudiants ont cru à un moment que la question du changement de taux au niveau des bourses qu’ils appelaient la revalorisation n’était plus à l’ordre du jour alors que pour le gouvernement, dés le départ, il était clair que pour cette année, la revalorisation n’était pas le problème. L’un dans l’autre; je pense qu’il y a beaucoup de questions de communication entre aussi bien les étudiants, la direction des bourses et la direction de l’Enseignement supérieur de manière générale. 
 
En plus, il faut rajouter des rumeurs qui se sont beaucoup amplifiées dans l’espace universitaire, j’en citerai particulièrement une. A un moment crucial, une rumeur faisait état de la décision du gouvernement de limiter les bourses à dix huit mille. Evidemment ceci a rajouté à la tension. Mais ce qui est important c’est que les étudiants se rendent compte que le gouvernement a une politique au service des étudiants. A chaque fois qu’il y a eu des omissions et qu’elles ont été signalées, tout de suite le concerné est rétabli dans ses droits. A chaque fois les autorités vont vers les étudiants pour leur apporter la bonne information. Je pense que ceci contribue très largement à une décrispation qui se sent aujourd’hui dans l’espace universitaire. Ceci a permis à certaines universités, certaines facultés, certaines UFR de reprendre les cours et d’envisager une année normale disons,  avec des sessions normales qui devraient suivre.
 
D’aucuns disent que le problème fondamental c’était une difficulté à trouver l’argent pour payer les bourses. Est-ce vrai ?
 
Non ce n’est pas çà. Il faut vraiment dire que le gouvernement a mis cette année les ressources qu’il fallait. Il y a eu des questions de procédure, et elles nous ont fait perdre beaucoup de temps. D’ailleurs le président de la République a lui même pris des décisions importantes pour que nous puissions revoir toutes les procédures de paiement au niveau des bourses pour qu’on perde le moins de temps possible. Je pense aussi que les retards d’inscription ont été pour beaucoup liés à ce disfonctionnement puisque traditionnellement les états des bourses étaient renvoyés dans le circuit de paiement une fois par mois. Cette année, c’est plusieurs fois par mois que des états ont été envoyés. Nous sommes, c’est vrai à une phase de transition puisque aussi bien les inscriptions sur de nouvelles modalités que les procédures de renouvellement des bourses, le tout se fait sur la base de nouvelles modalités. Donc c’est évidemment un nouveau comportement qu’il faudrait avoir au niveau des différents services pour traiter l’ensemble de ces questions. Mais aussi, nous nous sommes beaucoup appesantis sur des vérifications au niveau même de la direction des bourses comme au niveau des universités. Les fichiers qui étaient envoyés au niveau de la direction des bourses pour vérification de leur conformité avec ceux de la direction des bourses. Evidemment nous avons eu à remarquer des anomalies importantes. Ceci nous a imposé, pour ne pas verser de l’argent à des non-ayants droit, à faire beaucoup attention. Ceci également a contribué sans doute aussi à ralentir le processus de paiement.
 
Comment peut-on dire aux étudiants de formuler des demandes d’aide alors que les listes des bénéficiaires de bourses n’étaient même pas rendues publiques. N’est-ce pas là une imprudence qui a contribué à amplifier les craintes des étudiants de voir remis en cause le principe de la généralisation des bourses ?
 
Je pense que c’est une question de communication. Le ministère voulait bien faire puisque, comme vous le savez, traditionnellement les aides étaient payées en fin d’année, soit à la fin du mois de juillet-début août.  Nous, ce que nous voulions, c’est dés lors que les nouveaux bacheliers étaient connus, en envoyant le formulaire d’aide, permettre aux étudiants de s’inscrire, de formuler leur demande, et au moment où nous payons les bourses pour les nouveaux bacheliers, que nous puissions payer tout de suite les aides. Je pense d’ailleurs que dans ce mois de juin-ci, on va payer les aides. Ce qui va être nouveau. Mais je vais vous dire par exemple, pour l’année prochaine, nous avons projeté de publier la liste des étudiants boursiers dès le 03 novembre. Nous allons publier après la liste des bénéficiaires d’aides que nous allons clôturer le 28 novembre. Ce qui permettra à l’étudiant, dès le départ de percevoir son aide au moment où il en a le plus besoin. Ce qui est mieux naturellement  parce que l’aide peut lui permettre de payer ses droits d’inscription ou ses fournitures, etc. Ce qui est la raison des aides. Nous voulons ainsi rétablir un équilibre et sans doute à ce niveau, nous n’avions peut être pas pris suffisamment en compte aussi cette tension politique qui est apparue incidemment dans la période et qui sans doute, a contribué un peu à réchauffer le climat au niveau de l’espace universitaire.
 
Cette crise est intervenue quelques mois seulement après les concertations nationales sur l’avenir de l’enseignement supérieur et le Conseil présidentiel. Est-ce à dire que toutes les dispositions prises à l’occasion n’ont pas permis d’apporter un début de solution aux problèmes universitaires ?
 
Non !  Je pense que la crise est nécessaire. Je vais être très objectif avec vous, la crise était nécessaire, elle était même prévisible. Pourquoi ? Parce que nous avons l’habitude de penser que la réforme remet tout en cause. Nous avons aussi un certain nombre de responsabilités nouvelles qui apparaissent. La Réforme souhaite que l’espace pédagogique soit mieux équipée et que les étudiants aient davantage de moyens d’étudier. La réforme en appelle à l’État pour qu’il fasse des efforts, mais en appelle aussi à l’étudiant, à sa famille pour contribuer davantage à sa formation. Ce qui a amené l’augmentation du droit d’inscription. Rares sont les pays où l’augmentation des droits d’inscription est passé sans remous, même dans les grands pays. Le fait est que le système de bourse, ses méthodes de renouvellement, ses modalités de renouvellement ont changé, puisque vous pouviez avoir une bourse, rester autant d’années que vous voulez à l’université, et continuer à percevoir cette bourse. On a vu des gens qui ont fait dix ans, quinze ans, vingt ans à l’université, qui ont redoublé N fois comme on dit et qui continuent à percevoir leurs bourses. Le système a amené quelque chose de nouveau, c’est-à-dire que vous avez une bourse, vous avez une obligation de résultat. Vous avez le droit de redoubler une fois dans un cycle mais si vous redoublez une seconde fois vous perdez la bourse. Il faut que le système interpelle la responsabilité de l’étudiant par rapport à la société.  Il y a nécessité pour l’étudiant de mériter l’effort de la société en sa faveur. C’est clair que ça amène un nouveau changement de paradigme dans la tête de l’étudiant et je trouve que c’est normal qu’il puisse y avoir une résistance et qu’il y  ait une explication. C’est parce qu’il y a discussion et dialogue qu’on a fini par avoir ce consensus. S’il y a maintenant quelques difficultés, quelques retards ou qu’il y ait une mauvaise interprétation de tel ou tel acte posé, c’est tout à fait naturel qu’il puisse y avoir des réactions de ce type. Je voudrais dire que la Réforme est profonde parce que si vous prenez un exemple comme l’Université de Dakar, vous aviez des traditions malheureuses. Vous aviez par exemple au niveau des amicales, celles qui avaient des quotas de bourse, la réforme a tout supprimé. Il n’ y a plus de quotas de bourses et de chambres pour des amicales ou pour des dirigeants. Nous appelons les œuvres sociales à prendre leurs responsabilités pour que les chambres soient données aux ayants droit parce que c’est cela leur rôle. 
 
Au niveau des bourses c’est une question qui est réglée, vous n’avez plus désormais des coordinations qui vont avoir des quotas pour les distribuer. Tout cela est un système corruptif qui gangrène et contribue à l’installation de la violence au sein de l’espace universitaire. Il y a des avantages même s’ils sont indus que vous leur enlevez, c’est naturel qu’il y ait de la résistance. Je pense que le rôle du ministère, celui des syndicats, celui de la société civile, c’est de contribuer à expliquer à nos étudiantes et étudiants, à nos enfants, que les universités devraient fonctionner aujourd’hui autrement. Nous devons imiter, nous devons prendre comme exemple les universités considérées comme les meilleures en Afrique et dans le monde. Ces universités en question fonctionnent autrement que celles du Sénégal sur les questions sociales.
 
Avec toutes ces difficultés ajoutées à certaines déclarations, on a comme l’impression que contrairement à ce qui se disait dans les débats de l’année dernière, que vous êtes en train revenir sur le principe de la généralisation des Bourses et Aides.
 
Non le gouvernement n’est pas revenu sur la généralisation et je suis heureux que vous ayez dit « des bourses et aides ». Parce qu’en fait il n’y a jamais eu de généralisation des bourses. il y a toujours eu des étudiants qui ont eu des bourses et des étudiants qui ont bénéficié des aides, et ce principe demeure pour le gouvernement. Ainsi les nouveaux bacheliers bénéficient d’une bourse, et quand ils n’ont pas de bourse, s’ils le demandent on leur donne une aide. Donc ce principe demeure. Ce qui a changé c’est le mérite. Le mérite c’est  que si vous avez la bourse vous devez réussir. On vous permet même un échec dans un cycle pour pouvoir garder la bourse et pouvoir continuer à la percevoir. Nous visons aussi à remobiliser notre jeunesse sur des bases saines que sont celles de  restaurer le travail, restaurer l’émulation intellectuelle, restaurer aussi l’envie et le goût de l’apprentissage et valoriser les meilleurs exemples entre ceux qui réussissent, ceux qui réussissent brillamment.. Il nous faut donc réformer ce système pour nous permettre de maintenir ce qui faisait sa force. C’est-à-dire le mérite depuis le primaire jusqu’au supérieur était valorisé. Le primaire comme le secondaire, il y avait un système à la fois de distribution des prix où les meilleurs étaient montrés en exemple, ils étaient primés.  Il y avait aussi des bourses qui à la fois étaient des bourses sociales mais aussi des bourses d’excellence. A l’université aussi cela existait. Il nous faut donc restaurer cela. 
 
Il nous faut donc restaurer cela qui s’accompagne aussi  avec des conditions de vie de l’étudiant. Parce qu’au delà des bourses il y a aussi les résidences universitaires et cette année je veux souligner que le gouvernement a réceptionné quelque chose comme mille deux cent lits. Ce qui est quand même un élément important pour encourager les étudiants dans leurs études de la même façon que le programme un étudiant, un ordinateur. Donc le gouvernement ne remet pas en cause le principe de la généralisation des allocations d’étude qui ont deux volets : le volet bourse et le volet aide.
 
Pourquoi avoir attendu aujourd’hui pour vouloir clarifier le débat autour de la question de la généralisation des masters ? 
 
Si un étudiant souhaite faire un master, faudrait-il que le département qui a ce master ait la capacité d’encadrement pour accueillir ces étudiants. Faudrait-il aussi que le département ait la capacité pédagogique liée aux équipements  pour le faire. C’est dans ce sens là que je comprends qu’au niveau de la Faculté des Lettres particulièrement où cette question s’est posée que les enseignants aient eu à sélectionner le nombre d’étudiants qui devaient accéder aux Masters et qui  étaient différents évidemment de ceux qui avaient obtenu la licence. Il est aussi compréhensible que quand quelqu’un a mis plus de dix ans pour obtenir une licence, sans doute il n’a pas le profil pour aller faire un Master. Sans doute il y a une prise en considération de vie et d’étude des étudiants même si ceci n’est pas la base de décision des départements puisque la base de décision des départements c’est des décisions pédagogiques, et ce sont des décisions qui relèvent de l’autonomie de l’université. Le ministre n’a aucun pouvoir sur ce type de décision. En fait ce sont des conseils de département ou des conseils de Master qui décident sur la question. Ce que peut faire le ministère, c’est d’encourager les départements, les facultés, à examiner avec beaucoup d’attention les demandes provenant des étudiants. Je sais qu’il y a des efforts que les départements ont fait puisque j’ai vu un département qui avait pris des étudiants en master qui avaient deux redoublements. Il faudra réfléchir par rapport aux autres départements, à leurs critères pour essayer d’apporter une réponse à cette question puisque ce que disent les étudiants c’est que c’est pour la première fois qu’on instaure la sélection. Si c’est le cas, une forte communication évidemment est nécessaire. Même si tout le monde ne peut pas accéder au master, il est sans doute nécessaire de trouver une voie médiane pour permettre à certains d’entre eux au moins d’y accéder.
 
Mais ne pensez-vous pas que les quatre mille voire plus, de bourses payées indûment, ajoutées aux fonds dormants que vous avez retrouvés dans certaines banques  peuvent servir à une solution provisoire de la question des masters ?
 
Vous touchez des questions très graves. La question des non ayants droit qui perçoivent des bourses est une question très grave, dans la mesure où beaucoup d’étudiants ont sans doute souffert des retards, mais ces retards étaient en partie dus à des vérifications que nous n’avons toujours pas terminées. Ce sont des personnes, on ne sait pas comment elles ont été mises dans le système. Elles perçoivent ces bourses sans être étudiants. Ceci montre aux étudiantes et aux étudiants qu’il faut être très attentifs à tout un ensemble d’acteurs qui veulent les mobiliser dans des luttes qui ne sont pas les leurs. La bataille pour la transparence, la bataille pour l’équité passe aussi par là. Il faut que l’argent qui leur été dévolu aille là où il devrait aller et ces bourses indûment payées en font parti. La question pour les masters professionnels n’est pas simplement une question d’argent; elle est aussi une question de ressources humaines. Vous le savez tous les enseignants  ne sont pas habilités à encadrer des masters. Or si vous faites un master, en deuxième année vous devrez présenter un mémoire, pour faire un mémoire il faut être encadré et si le département n’a pas assez d’enseignants pour encadrer, même si les étudiants sont admis à faire le master, cela veut dire qu’en master 2 on les condamne en réalité à redoubler et à abandonner. Je pense que ce n’est pas une bonne chose. Il y a un juste milieu à trouver, en rapport avec les capacités pédagogiques des départements, de voir le nombre maximal d’étudiants à prendre en master.
 
Quelles sont les perspectives selon vous pour le règlement définitif de cette question ?
 
Je pense qu’il y a une règle générale ; et la règle générale est que l’entrée en master est sélective. Et les années à venir, c’est ça qui va s’installer.
 
Et cette année ?
 
Cette année c’est une année de transition. Et comme je l’ai dit, moi je ne peux pas accepter ou ne pas accepter. Nous notre rôle, c’est de jouer un rôle de facilitateur, d’échanger avec les décideurs des universités. Sur cette question, le ministère n’est pas en position de décider. Il faut respecter les décisions prises souverainement par les instances des facultés. C’est ça qui fonde la qualité et  la crédibilité des diplômes que nos étudiants reçoivent. Donc le ministère ne fera qu’encourager les départements à faire un effort et à prendre le maximum qu’ils peuvent. Encourager, discuter, échanger, c’est tout ce que nous pouvons faire.
 
Avez-vous un appel à lancer en direction des étudiants et en direction de l’opinion de façon générale, dont le Saes qui a également des revendications.
 
Nous sommes entrain de discuter avec le Saes, ces discussions on peut penser qu’elles sont longues, mais elles se déroulent bien.. Il y a plusieurs étapes de franchies  et je voudrais vraiment saluer l’esprit de responsabilité du Saes et de ses dirigeants. C’est un esprit qui a permis d’avancer dans les discussions. Ce sont des discussions assez complexes parce qu’elles touchent plusieurs ministères. C’est vrai que l’Enseignement supérieur est le ministère de tutelle, mais il concerne aussi bien le ministère de la santé, que les ministères de l’Economie et des Finances, de l’Urbanisme et de l’Habitat et la Fonction publique. Et pas à pas nous sommes entrain d’avancer sur chaque question et je pense que très rapidement nous allons conclure. 
 
Le gouvernement a la volonté de conclure et je sais que le Saes a cette volonté. Je souhaite qu’on conclue le plus rapidement possible. Je voudrais donc dire aux étudiantes et aux étudiants, à nos enfants, que le gouvernement veut qu’ils étudient, qu’ils étudient dans de bonnes conditions pédagogiques d’abord et ensuite qu’ils aient les meilleures conditions sociales. C’est la raison pour laquelle des efforts sont faits au niveau des bourses, des efforts sont faits au niveau des conditions d’étude et des efforts sont aussi entrain d’être faits pour les placer dans la dynamique mondiale des universités, à savoir les technologies de l’information et de la communication. 
 
Donc c’est un appel en direction de ceux qui n’ont pas encore repris, à reprendre les études et surtout à considérer qu’une année universitaire est un trésor à sauvegarder. J’en appelle à eux parce que nous avons un rôle en tant que parents d’étudiantes et étudiants, en tant que parents d’élèves. Nous sommes avant tout des éducateurs, et nous devons accompagner cette jeunesse qui n’a pas le même esprit que nous.
 
 Nos générations  étaient des générations je dirais anti néo colonialistes comme on disait à l’époque, qui avaient des motivations de lutte pour l’indépendance nationale même si nos pays venaient d’être indépendants, qui avaient une lutte d’émancipation, qui avaient des motivations d’appropriations culturelles, technologiques, scientifiques pour montrer à la métropole qu’on avait les mêmes capacités et les mêmes compétences. 
 
Aujourd’hui cette jeunesse est une jeunesse mondialisée, qui regarde notre pays à travers Washington, New York, Tokyo, Berlin ou Beijing, qui pense que ces villes telles qu’elles sont, notre pays doit être comme cela. Et nous devons leur apprendre que ces pays se sont faits, ces villes se sont faites après des siècles de durs labeurs et qu’aujourd’hui leur challenge, c’est de mettre le moins de temps possible à l’école, à l’université, réussir et se battre durement pour servir leur pays, et apporter leur soutient à leurs parents, et évidemment réussir leur vie personnelle. 
 
C’est un challenge énorme et il doit être porté par leurs parents. Il doit être aussi porté par les cadres, les intellectuels, la société civile. Il doit servir de conseiller à la jeunesse. Il doit montrer à la jeunesse que ses premières valeurs doivent rejoindre cet appel, cette parole divine qui est apprendre, apprendre et apprendre.

 

SOURCE: http://www.sudonline.sn/-la-crise-etait-necessaire-elle-etait-meme-previsible-_a_19312.html