Account
Please wait, authorizing ...
Not a member? Sign up now
×

Sidebar

22
Ven, Nov

«Me Wade avait demandé à ses militants de voter pour Khalifa Sall…»

INTERVIEWS -PERSONNALITÉS
Outils
Vos reglages
  • Plus petit Petit Moyen Grand Plus grand
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

Fast backlinks and Guest-post hosting

L’OBS – Dans cet entretien accordé à L’Observateur, Serigne Mbacké Ndiaye déplore la convocation d’Abdoulaye Baldé par la Crei. Aussi, il approuve le départ de Mimi Touré de la Primature et donne son opinion sur la nouvelle équipe. Entretien.

 

Macky Sall vient de former un nouveau gouvernement, le 3e du genre. Comment l’appréciez-vous ?

D’abord, je salue le départ de Mimi Touré. Je n’ai aucun problème avec la personne que je n’ai jamais rencontrée, mais j’ai toujours combattu sa démarche. Je suis un homme de consensus et je suis convaincu qu’un pays ne peut jamais se développer sans la paix et la concorde. Or, j’ai constaté que la démarche de Mimi Touré était une démarche combative, de conflit, de haine, de rancune, de sanction. C’est la raison pour laquelle, j’avais fait de son départ un combat. Maintenant, je n’attends qu’une chose du nouveau gouvernement, c’est d’aider le président de la République à pacifier l’espace politique et social. J’ai bon espoir que l’actuel Premier ministre puisse être largement au-dessus de ce que faisait Mimi Touré. En plus, dans le système actuel sénégalais, je suis contre le poste de Premier ministre. D’abord, ce n’est pas courageux de la part du président de la République. Nous avons un régime présidentiel où c’est le président de la République qui définit la politique de la Nation. En vérité, le Premier ministre n’est que le premier des ministres. Je pense qu’il faut être cohérent, soit avoir un régime purement parlementaire et que le Premier ministre réponde devant l’Assemblée nationale, ou bien ne pas avoir un Premier ministre et permettre au président de la République de répondre devant les Sénégalais. Le poste de Premier ministre n’a pas sa raison d’être. Je plaide pour sa suppression.

Vous disiez tantôt que vous avez toujours combattu Mimi Touré, mais on ne l’a pas vraiment senti. Comment l’avez-vous combattue ?

Le combat politique n’est pas physique, mais intellectuel, mental. C’est d’abord à travers mes prises de positions et également à l’occasion des élections locales. Aussi modestement possible, j’ai essayé d’influencer dans le vote de certains Sénégalais pour qu’ils ne votent pas en faveur de Mimi Touré. Vous avez vu comment elle a piloté le seul dossier qu’elle a eu à gérer dans ce pays, c’est-à-dire la traque des biens mal acquis. Et c’est cela la plaie du gouvernement. Aujourd’hui, toutes les organisations des droits de l’Homme, aussi bien au niveau national qu’international, dénoncent la manière dont cette opération a été menée. J’ai toujours eu la conviction que tant que cette dame restera à la tête du gouvernement, il n’y aurait jamais eu la paix sociale dans ce pays. Et j’ai été réconforté par la position du Président Abdoulaye Wade qui a eu à soutenir les candidats qui ne sont pas du Pds lors des élections locales, y compris Khalifa Sall.

Donc, Me Wade a soutenu Khalifa Sall

Absolument, Me Wade a demandé à beaucoup de ses militants de voter pour la liste de Khalifa Sall. Ce qui est normal. Parce qu’on élit un maire pour qu’il fasse des résultats. Et de ce point de vue, nous avons tous remarqué que Khalifa Sall avait fait des résultats. Ensuite, en politique, il faut toujours déterminer la contradiction principale et l’éliminer pour passer aux contradictions secondaires. Or, dans le cas présent la contradiction principale, c’était Mimi Touré. J’étais convaincu que la défaite de Mimi Touré à Grand-Yoff entraînerait la chute du gouvernement et la nomination d’un autre Premier ministre moins mauvais qu’elle. Donc, nous avons eu la lecture très lucide d’aider, même si cela n’a pas été déterminant dans le vote parce que, quoi qu’on puisse dire, Khalifa Sall a été porté par les Dakarois, tous ceux qui se sont sentis avoir un environnement sain. Et vous avez vu la liste qu’il a présentée, c’est une liste des Dakarois. Allez à Grand-Yoff, il y a des responsables du Pds dans la liste de Khalifa Sall, je prends l’exemple de l’ancien ministre Babacar Ndao qui est un membre du Comité directeur. Donc, c’est normal que le Président Wade soutienne Khalifa Sall comme il l’a fait avec d’autres candidats qui ne sont pas du Pds comme à Podor ou Ziguinchor. Me Wade a soutenu les candidats les mieux placés. Et à Dakar, la liste de Khalifa Sall était la mieux placée.

Le Président Macky Sall a tenu sa promesse en sanctionnant les perdants aux élections locales, même si certains perdants ont été recyclés. Comment vous appréciez cela ?

C’est vrai qu’un gouvernement, c’est d’abord la compétence, mais je me rappelle de la fameuse phrase de Djibo Kâ : «A diplôme égal, priorité aux militants.» Dans un parti également, à diplôme égal, priorité au plus populaire, au plus représentatif. En France par exemple, quand un ministre perd une élection, il n’attend même pas, il rend le tablier et rentre dans les rangs. Un général ne peut pas diriger une guerre, la perdre et continuer à diriger l’Armée. Cela a été une bonne chose. Ça permet à un parti politique d’organiser des primaires. Prenez le cas du Pds, beaucoup de responsables étaient sur les listes, certains ont gagné, j’en profite pour les féliciter. Cela montre qu’ils ont une légitimité, je prends le cas de Oumar Sarr qui a gagné Dagana, de Modou Diagne Fada qui a gagné Darou Mousty, de Khadim Guèye qui a gagné à Diourbel, de Babacar Ndao qui a gagné avec la liste de Khalifa Sall à Grand-Yoff. C’est un test qui montre que les responsables ont une légitimité. Et pour le cas du camp présidentiel, j’approuve la décision du président de la République. Il faut que les plus populaires soient devant et dirigent.

Un de vos frères, Souleymane Ndéné, demande à diriger le Pds pour, dit-il, battre Macky Sall en 2017. Qu’est-ce que vous en pensez ?

C’est son droit le plus absolu. Souleymane Ndéné est un militant comme n’importe qui. Moi, je veux diriger le Pds comme d’autres responsables aussi le veulent. La seule chose que je demande à tous, c’est de respecter le jeu démocratique et la volonté des militants. Me Wade avait dit qu’il ne soutiendrait personne et que les conditions seront réunies et les militants vont se décider.

Sauf que vous disiez tantôt qu’un parti, c’est d’abord la représentation, et Souleymane Ndéné a perdu lors des Locales. Est-ce que ce que vous dites de Mimi Touré n’est pas valable pour lui ?

Sur le plan du symbole, c’est important de gagner sa localité. Mais, Souleymane Ndéné peut être battu et, on va à des renouvellements, il postule pour le poste de Secrétaire général. Ce n’est pas le même cas de figure que celui de Mimi Touré. Souleymane Ndéné est libre de dire qu’il veut diriger le parti et les militants vont se déterminer. Si par exemple, dans les textes du parti, je pense d’ailleurs qu’il faut aller vers ça, on dit qu’un militant ou un responsable qui est battu dans sa base ne peut pas prétendre à la direction du parti.

C’est ce que vous voulez

Oui ! Je pense que ça serait une bonne chose parce que quelqu’un qui n’a pas la capacité de diriger son quartier ne doit pas diriger un pays.

Le procès de Karim Wade, c’est pour bientôt. On annonce la comparution de 77 personnalités à titre de témoins. Comment vous préparez ce procès ?

Nous sommes très sereins. Je suis de ceux qui pensent qu’il va être difficile, voire impossible de juger Karim Wade dans les conditions actuelles. Il y a des recours qui sont aujourd’hui sur la table de la Cour Suprême. Mais, ma conviction est que Karim est blanc comme neige jusqu’à ce qu’on me prouve le contraire. Et d’ailleurs, la France l’a blanchi, le Luxembourg également. Il ne reste absolument rien de cette accusation.

Abdoulaye Baldé, une autre personnalité de l’ancien régime, est convoqué par la Crei ce vendredi. Qu’est-ce que vous en pensez ?

Je ne sais pas ce qui motive les gens qui prennent ces décisions. Au moment où le Président Macky Sall est en train de trouver les bonnes solutions pour la Casamance, au moment où il y a une convergence totale vers la paix en Casamance, ce n’est pas le moment de réveiller les vieux démons. On va créer un conflit inutilement. Il faut que les gens soient sereins s’ils veulent aider le président de la République. Je crois qu’il y a dans les allées du pouvoir des gens qui passent tout leur temps à travailler contre les intérêts du Président Sall. C’est déplorable que Baldé soit convoqué dans ces conditions. En tout cas, il a tout mon soutien et naturellement celui du Pds et de tous les démocrates de ce pays.

SOPHIE BARRO

 

SOURCE :http://www.gfm.sn/me-wade-avait-demande-a-ses-militants-de-voter-pour-khalifa-sall/